Archive pour la catégorie 'Nos bons mots'

L’histoire du peuple bleu

1 mai, 2022

C’est l’histoire du bel Adonis de Nice. L’Histoire n’ayant pas retenu son prénom, nous l’appellerons Adonis.

Voici qu’Adonis attrape la jaunisse. Son médecin, ayant été malencontreusement absent le jour où cette pathologie fut étudiée en faculté, expédia Adonis en Chine par le premier avion.

En Chine, Adonis courba l’échine devant l’Empereur qui exprima un avis négatif : le jaune d’Adonis n’était pas du jaune légal qui lui aurait permis de l’admettre parmi ses sujets.

Mais voici qu’Adonis attrape la rougeole. Le médecin de l’Empereur, mandé de toute urgence, explique à l’Empereur qu’il faut expédier Adonis chez les peaux rouges. Notons que le médecin n’était pas très fort en rougeole et qu’il a résolu le problème de manière un peu expéditive par crainte du gibet.

Chez les Apaches, Adonis fut reçu par le chef traditionnel Déjeuner Copieux, qui devait son nom à un fort appétit en rentrant de ses chasses.

Le rouge d’Adonis ne convainc pas Déjeuner Copieux, en conséquence de quoi, le glorieux Chef proposa de couper la tête d’Adonis.

Très affecté par cette décision, Adonis devint blanc de peur, ce qui étonna Déjeuner Copieux. Les nuances blanchâtres du visage d’Adonis l’inquiétèrent tellement qu’il lui réserva immédiatement un billet d’avion pour la banquise du pôle Nord où il fut accueilli par Blanc en Neige, le chef des Inuits.

Le chef des Inuits s’esclaffa joyeusement en voyant un blanc devenu blanc (de peur). Il faut rappeler à ce point de l’histoire que les Inuits ont le teint cuivré. Ce n’est pas parce qu’ils sont au contact de la neige qu’il faut croire qu’ils sont blancs, nota Adonis avec à-propos.

Comme il faisait froid dans l’igloo du chef, Adonis devant bleu de froid ce qui n’arrangea pas ses hôtes parce qu’ils ne connaissaient pas de peuples bleus sur la planète.

Plusieurs moralités à cette histoire :

—      Ne nous attachons pas à la couleur des gens. Ne nous en gaussons pas non plus, parce qu’ils sont peut-être malades.

—      Chacun finit par trouver sa place : Adonis vécut des jours heureux dans le peuple bleu, constitué par tous les conscrits qui viennent d’être incorporés par toutes les armées du monde et qui se sont enfuis pour ne pas faire la guerre.

Note de l’auteur : grâce à cette invention du peuple bleu, nous venons à notre grande surprise de rédiger un texte pacifique de grande portée.

Vous êtes au parfum

17 janvier, 2013

« Votre parfum est suave et capiteux. »

« C’est quoi la différence ? »

« Suave c’est quand c’est agréable aux sens, capiteux c’est quand ça monte à la tête en provoquant une sorte d’ivresse. »

« Dites tout de suite que j’aguiche !»

« Bin… peut-être ! Vous comprenez mon odorat est agressé toute la journée. Le matin, ça sent le café, le midi, des odeurs de cuisine, le soir la transpiration des corps. Sans compter les odeurs de pétrole dans la rue, de désodorisant dans les toilettes ou de cuir mouillé quand il pleut… »

« Alors, évidemment dès que vous sniffez un parfum de femme, vous êtes complètement affolé. Il ne vous en faut pas beaucoup ! »

« Peut-être. Ce qui me contrarie, c’est qu’aucune femme n’est bouleversée par mon eau de toilette dont je m’asperge abondamment. Je me suis toujours demandé si une femme parfumée sent le parfum des autres. Peut-être qu’elle se parfume pour ne pas sentir les autres ! Comme une armure odorante»

« Votre eau de toilette ne m’intéresse pas particulièrement…. Il faut que je me sente bien dans mon parfum. C’est tout.»

« Oui, mais on vous suit à la trace. Si c’était plus discret vous pourriez peut-être vous laisser subjuguer par mon eau de toilette.  Vous ne savez pas ce que vous perdez. »

« Je me fais remarquer comme je peux. Vous, vous auriez intérêt à miser sur autre chose que votre eau de toilette pour que je vous observe favorablement. »

 « Finalement, c’est très injuste, vous avez l’autorisation de vous envelopper d’effluves sensuelles et nous, les hommes, il faut qu’on se contente d’une misérable odeur de violette ou alors de sentir mauvais. Si on se parfume, on est pris pour des femmelettes. »

« Euh… non, vous  n’êtes pas obligé d’infester l’atmosphère, c’est très désagréable et ça m’obligerait d’être encore plus capiteuse pour résister. Vous risqueriez de succomber à mon charme aromatique et là on ne s’en sort plus. »

« Bon, alors je sens quoi ? »

« J’en sais rien. De toute façon, je ne vous sens pas. »

« Alors c’est pas la peine que je me ruine en eau de toilette. »

« Euh… oui, ce n’est pas la peine. Mais quand je disais que je ne vous sens pas, je voulais dire que je ne vous aime pas beaucoup. A la violette ou à la rose, c’est pareil, je vous trouve un peu trop bizarre à mon goût. »

C’est plus comme avant

25 décembre, 2012

« Autrefois, la vie était simple. On naissait, on allait à l’école, on apprenait un métier, on faisait son service militaire pour les garçons, on se mariait, on avait des enfants, on partait à la retraite avec un cadeau et on mourait. »

« Oui, mais ça a changé. Sauf pour naître et mourir. Et encore ! On s’arrange pour mourir moins vite ! Et plus tranquillement quand c’est possible. Pour le reste, ce n’est plus comme ça que ça se passe. On peut exercer plusieurs métiers successivement ou simultanément. On peut avoir plusieurs conjoints, si possible l’un après l’autre. Dans ce domaine la simultanéité est encore mal vue. Une opinion mal informée assimile cet état à de la polygamie. Et puis il faut savoir bouger, déménager plusieurs fois d’un bout à l’autre du pays. Bref, il faut être souple. Pas comme vous. »

« Comment ça, pas comme moi ? Je suis très heureux, moi ! »

« Non, vous n’êtes pas heureux. Vous habitez au même endroit depuis trente ans, vous avez toujours le même travail, vous vivez toujours avec la même femme. Vous ne remplissez pas du tout les critères. Vous n’êtes donc pas heureux. Vous êtes à la limite de la catégorie des assistés. Remarquez… tout compte fait, vous pourriez quand même servir à quelque chose. Vous pourriez être le vestige d’une civilisation disparue. Une sorte d’exemple de ce qu’il ne faut pas faire à montrer aux nouvelles générations. En quelque sorte, un musée des pratiques d’autrefois. Vous êtes d’accord bien entendu, sinon vous allez rejoindre les assistés. Je jetterai l’opprobre sur vous. »

« Et si mes jeunes visiteurs trouvaient que la vie était plus simple avant qu’on ne décrète qu’elle doit être compliquée. »

« Ce sera interdit. Il y aura une réglementation très stricte. Il faut absolument compliquer l’existence des jeunes. Heureusement des mesures on déjà été prises : un jeune veut faire des études de psycho…. Il n’y a plus de place ! Hop, en géographie ! Un jeune veut s’informer sur son avenir ? Hop, créons un quatorzième service d’information pour qu’il ne se retrouve plus dans le maquis administratif ! Un jeune veut créer une entreprise innovante ? Hop… un nouveau statut auquel il ne comprendra rien. C’est comme ça qu’on la forme la jeunesse, vous comprenez ? »

« Euh… non, pas tellement … »

« Bon, écoutez…. Vous ne voulez pas être un musée historique ? Je suis d’accord. Je ne laisserai personne sur le bord du chemin. Je vois que vous avez besoin de suivre un stage de réorientation. J’ai ce qu’il vous faut. Vous avez de la chance, c’est un stage très demandé. C’est à l’autre bout du pays, mais il va falloir que vous trouviez un financement, un logement temporaire, que vous arrêtiez de vouloir à tout prix vous occuper de vos enfants tous les soirs. Après ce stage, je vous garantis que vous serez un homme neuf comme transformé. Adaptable en quelque sorte. Vous partirez travailler en Roumanie avec enthousiasme. Vous changerez d’adresses tous les six mois et de femmes aussi souvent que de voitures… En un mot, vous serez souple. Alors, vous signez ? »

« Euh… non ! » 

Nos bons mots

11 mai, 2012

Ils sont tous timbrés à la poste.

Mon beau-frère n’est pas beau.

Tandis que mon grand-père est petit.

A l’arrière de l’arrière-boutique,

Sans rire, je pince le pince-sans-rire.

A la pause-café je pose mon café.

J’ai perdu mon tire-bouchon dans un bouchon.

Je suis parti à la chasse dans la neige avec mon
chasse-neige.

Tandis qu’un garde garde ma garde-robe

Et qu’un pompier éteint le pot-au-feu.

Enfin, je mets le pied à terre devant mon pied-à-terre.

Nos très mauvais jeux de mots

11 février, 2012

L’ignare narre une histoire.

D’un beau gabarit, le gars, là-bas rit.

Gérard géra le géranium, j’ai rarement vu ça.

L’intrigant trie ses gants.

La poulette a fait une boulette à la roulette du casino.

En gourmandant le commandant, le général râle.

Elle erre avec un air béat, Béa.

L’agent est sans argent et à jeun, à Agen.

La marraine parraine les rennes à Rennes.

Des phrases…

4 décembre, 2011

La situation est grave. Elle exagère toujours un peu la situation. Il faut
toujours qu’elle pique sa crise pour se faire remarquer.

C’est comme les circonstances, elles se croient toujours exceptionnelles. Elles ont
un autre défaut, les circonstances : il faut toujours qu’elles organisant
des concours. On nous parle à tout bout de champ des concours de circonstances.
Mais à son actif, il faut reconnaître qu’elles sont souvent
compréhensives : les circonstances savent être atténuantes.

D’autres entités sont encore plus sérieuses, comme le cas. Le cas a fait de longues
études. Les chercheurs les plus pointus parlent sans cesse du cas d’école puis
observent avec admiration les études de cas.

Nous vous conseillons d’éviter le détail qui est toujours si troublant et qui peut
cacher le Diable lui-même. Par contre l’état est poli, on peut même dire que
l’état est civil. On le rencontre un peu partout, il appartient à tous les
endroits : c’est l’état des lieux.

Onaimera aussi le caractère précautionneux de la conjoncture. Ce n’est pas le
genre dépensier ou à courir les soldes : la conjoncture est économique.

Deson coté, l’emplacement ne parle pas beaucoup. Il est toujours aussi réservé.

Tout le monde est jaloux de la position. Elle est toujours très enviée parce que très
élevée. Elle est parfois un peu prétentieuse. Ne voit-on pas souvent s’afficher
la position ?

Les lieux, eux, ne s’en font pas trop. Ils en prennent à leur aise. On peut même
parler de lieux d’aisance. Cependant, l’un d’entre eux est plus bavard que les
autres : c’est le lieu-dit.

Il vaut mieux fréquenter les lieux que les affaires qui sont, bien souvent louches
ou alors trop sérieuses. Evitons également de tomber dans l’ennui qui est
souvent très profond. Ne rencontrons pas le mépris qui est glacial. Pas plus
que l’ironie qui est mal huilée et toujours grinçante.

Vous pourrez plus facilement croiser la question, qu’on dit de confiance. Ou alors
le centre qui est passionnant. Le centre est d’intérêt. N’oublions pas d’avoir
de l’estime et de l’attention pour la marque qui le vaut bien.

Restez vigilant si vous voulez parler à l’indisposition qui est toujours passagère ou
aux apparences qui sont trompeuses !

De grâce, évitons le coup !

Nos bons mots

25 novembre, 2011

Tu abuse, triple buse !

L’épicier me leurre sur le beurre.

Le cheval harnaché est harassé et arraché à son écurie.

Depuis un quart d’heure, l’harder est plein d’ardeur dans son débardeur.

Il me trompe, Eustache !

L’ogre croque l’escroc de ses crocs.

Il achète un badigeon et dix joncs à Dijon.

Il est assis sur un ramassis de cassis.

Le témoin se gratte le bord du nez, on dit qu’il est suborné.

Sur la barricade, il ricane avec sa canne et son jerricane.

Nos très mauvais jeux de mots

16 septembre, 2011

Mon colocataire est gynécologue, imaginez coloc  gynécologue !

L’ostéopathe hausse très haut les pattes…   pour courir plus vite.

Le psychothérapeute taira peut-être son malaise.

L’otorhino  rit nonobstant le mauvais temps.

L’oculiste occulte la liste des courses.

Comme son homologue, l’ophtalmologue.

Le podologue monologue.

Le nutritionniste est sioniste.

Et pendant ce temps, le patient patiente.

Tour de France

18 février, 2011

Il se décarcassa à Carcassonne.

Avant de prendre une amende à Mende.

A Valence, il s’acheta une balance.

Puis il attendit que ses parents viennent à Vienne.

A Arromanches, il fit des effets de manches.

Mais se cogna la tempe à Etampes.

A Quiberon, il donna le biberon à son bébé.

Des autorités, il obtint l’aval à Laval.

Pour soutenir des gueux à Périgueux.

Avant de courir dans les champs avec une rousse à Chamrousse.

Et de partir à la foire aux bestiaux d’Annemasse, où il y avait des ânes en masse.

Nos nouveaux jeux de mots

9 février, 2011

La police sonne chez la polissonne

Son perroquet dit « Ok ! »

Elle a passé la serpillière hier.

Les policiers, polis, sont sciés par son accueil.

Elle fait la poussière sur ses soupières.

Elle reconnait  que son aspirateur a tort

De déranger des rangées de voisins.

Ceux-ci, irascibles, prennent Lara pour cible.

Un commissaire et ses commis,  commis pour ce  mystère étaient déjà venus.

Dans sa cuisine, un flic affamé  lui chipa, là, une chipolata.

Pour éviter que ça ne dégénère, les policiers déjeunèrent

De bon appétit et de la ratatouille que Lara touille,

Tous les jours à la même heure.

123