Archive pour la catégorie 'la marquise'
Une aventure de la Marquise
15 février, 2010La Marquise se rend au marché pour acheter son dessert.
Elle s’étonne de l’affluence ! Le peuple ne s’écarte pas à son passage.
Elle est même frôlée par des gueux qui ne prêtent aucune attention à sa personne.
Il faudra qu’elle change rapidement de vêtements pour ne pas être contaminée par la gale !
Elle interpelle une passante pour exiger une révérence : la femme feint de se tamponner le front de son index avec véhémence.
Soudain, la Marquise aperçoit une barquette de fraises à l’aspect particulièrement juteux sur un étal.
Elle hèle le jeune paysan qui se tient à quelques pas :
- Holà ! Manant !
Le jeune homme, sans doute peu au fait des usages de la Cour, s’approche et répond qu’il ne s’appelle pas Manant mais Jérémy Dubois.
La Marquise lui fait néanmoins part de son désir pour les fruits rouges si appétissants qu’elle vient d’apercevoir.
Jérémy Dubois fixe son prix. La Marquise se récrie : trois euros ! Et pourquoi pas trois louis d’or pendant qu’on y est !
Ce chenapan devrait payer pour avoir l’honneur de destiner sa production à la table royale !
La Marquise désigne le jeune homme du doigt et clame ses ordres :
- Holà ! Mes gens ! Emparez-vous de cet insolent ! Qu’on le mène au cachot !
Aucun hallebardier ne répond à son injonction, par contre vingt quatre CRS musclés jaillissent d’un car appelé en renfort.
La Marquise s’éveille en sursaut : elle vient de faire un mauvais rêve qui l’a transportée dans un autre temps, trois siècles plus tard !
Voilà où l’a conduite son goût excessif pour les fraises !
Monsieur l’Abbé avait bien raison : la gourmandise est un bien vilain péché !
Les relevés bancaires de la Marquise
26 septembre, 2009La Marquise espère un nouveau titre nobiliaire de sa Majesté.
Elle multiplie les actions pour accroître son crédit à la Cour.
Elle escompte que sa nouvelle garde robe produira de l’effet à court terme.
Elle n’épargne pas sa bourse pour soudoyer les valets du Roi.
Elle a du souscrire un prêt pour réparer le toit d’ardoise de son château de Touraine.
Les obligations de son rang ne lui permettent pas de thésauriser.
La Comtesse a pris une avance dans le cœur de sa Majesté.
Mais la Marquise lui rendra la monnaie de sa pièce.
Le Comte écrit des opérettes : la Marquise va se moquer publiquement du livret du Comte.
La Comtesse a aussi des avoirs à l’étranger : la Marquise l’a découvert.
La Comtesse est l’amie d’un souverain d’Orient : la Marquise s’opposera au Cheik.
En un mot, pour mettre la main sur le Trésor Public, les deux femmes ne manquent pas de provisions.
Notre rubrique sportive
22 août, 2009La marquise était particulièrement prolifique. Avec 15 bâtards en vingt huit ans dont cinq de sang royal, elle dominait aisément la comtesse dont le compteur était resté bloqué à trois enfants de la couche royale sur un ensemble de douze garçons et filles parfaitement illégitimes. Mais la jeune duchesse de la Bonbonnière faisait figure de favorite favorite dans la course au titre. Elle avait enfanté déjà trois fois des œuvres de sa Majesté à trente trois ans seulement. Le sprint était serré entre les trois femmes.
La vieille vicomtesse du Trognon, un temps bien en Cour, avait été distancée rapidement malgré ses efforts pour faire reconnaître son fils Renaud comme premier bâtard de sa Majesté, alors qu’à l’évidence la longueur du nez de cet enfant le disqualifiait, seul le comte de Bergerac étant affublé d’un appendice de cette taille parmi les habitués de la cour.
Il était donc important que la marquise ne perde pas son avantage dans cette dernière étape de montagne qui, après avoir franchi les sommets du col de Galipette, devait conduire les coureuses à la fin de leur carrière de fécondité.
Une nouvelle aventure de la marquise
7 août, 2009La marquise, coachée par le marquis, s’entraîna durement au bilboquet. Lorsqu’elle atteignit 10 réussites à la minute, le marquis l’encouragea encore pour être sur de dominer la comtesse dans les soirées de sa Majesté :
- Allez bibiche ! allez bibiche !!
Mais la marquise, atteinte d’une tendinite chronique au poignet, décida fort opportunément de ne pas s’inscrire au prochain tournoi de bilboquet en présence de sa Majesté. Notons que son forfait fut commenté avec un désappointement parfaitement hypocrite de la part de la comtesse.
Le marquis savait que les talents sportifs étaient insuffisants pour se faire remarquer de sa Majesté. La marquise devait aussi manifester de grandes qualités artistiques. Elle dut s’appliquer sous l’œil sévère de son époux à écrire quelques sonnets dignes d’attirer l’attention par leur tournure élégante voire spirituelle. Les débuts de la marquise ne marquèrent pas vraiment un évènement dans l’art cher à Ronsard.
La marguerite embaumait le jardin
Où se balladait quiètement le baladin
A la recherche de la lampe d’Aladin
Qu’un brigand avait volé à un radin.
Le marquis dit qu’on allait peut-être se dispenser de publier ces quelques lignes en dépit de leur grande qualité dans la mesure où leur audace littéraire risquait de désarçonner les auditeurs, même dans les plus hauts lieux. Suivez son regard.
Devant ces difficultés, le marquis pensa que la marquise pourrait briller devant sa Majesté par ses grandes connaissances scientifiques. Il savait que le Roi était un souverain d’une grande modernité, friand de découvertes et des inventions technologiques de son temps. La marquise fut priée de se plonger dans les manuscrits des érudits et de se tenir informée précisément des avancées scientifiques récentes. Au bout de six mois d’intenses répétitions, le marquis pria l’un de ses amis astronome d’évaluer le niveau de son épouse. Celui-ci se livra à l’examen consciencieux qui lui était demandé. Il en rapporta des conclusions étonnantes qui ne manquèrent pas d’émouvoir la communauté scientifique.
Selon la marquise, le soleil se levait à gauche de son lit sauf par temps nuageux. Le soleil prenait alors son essor céleste ailleurs, mais d’après les experts les plus pointus, on n’avait pas encore réussi à déterminer cet endroit. Quant à la Terre, elle ne tournait absolument pas sur elle-même comme le soutenait cet impudent de Galilée, mais Dieu la soutenait d’une main. Aussi avait-on le plus vif intérêt d’une part à la prier tout court et d’autre part à le prier de ne pas lâcher l’assiette terrestre.
Le marquis conclut qu’on allait éviter de paraître à la Cour pour quelques temps.
Dernière nouvelle : le couple de la Marquise en danger ?
24 juin, 2009La Marquise n’avait rien à se mettre. Elle le fit aigrement remarquer au Marquis, lequel sortit la dernière facture du tailleur de son épouse et rétorqua qu’il l’avait senti passer et qu’il aimerait bien, dans ses conditions, que la Marquise fasse preuve d’un peu de modération, d’autant plus, s’il a bien compris, que celle-ci s’est faite griller la politesse par la Comtesse qui est actuellement nettement mieux placée dans les faveurs de sa Majesté.
En écoutant cette sortie impétueuse du Marquis,
la Marquise tapotait du pied. A la fin de la critique de son époux, elle reprit la parole d’un air doucereux :
- Tu as fini, oui ?
Le Marquis qui reprenait son souffle péniblement ne put répondre. C’est ce moment précis que la Marquise attendait pour reprendre l’offensive. Elle fit observer à son époux, primo que si la Comtesse était bien en Cour actuellement, c’était justement parce que le comte ne mégotait pas sur sa garde-robe et secundo parce que le Comte, qui, soit dit en passant, est un gentleman lui, sortait beaucoup plus souvent sa femme que le Marquis qui passait son temps à jouer au trictrac avec son valet de chambre.
Le Marquis resta coi devant tant de mauvaise foi. Puis il se ressaisit en reprochant à la Marquise de ne pas s’intéresser à ses passions. En aucun cas il ne dispute des parties de trictrac avec Trissotin, son laquais : ils jouent tous deux à la crapette ce qui n’a strictement rien à voir ! La Marquise ferait mieux de se renseigner avant de dire n’importe quoi !
La Marquise resta médusée. Son couple allait-il résister à cette tempête ? Suite, peut-être, au prochain numéro.
Au secours, revoilà la marquise!
29 mai, 2009Comme chaque jeudi à 17 heures, la marquise se rend chez l’abbé Dubignou pour se confesser en sortant de chez son amant, le chevalier du Bataclan. Ce jour, elle arrive toute essoufflée chez le prêtre :
- Veuillez excuser mon retard, Monsieur l’Abbé, mais le chevalier m’a retenue un peu plus tard que de coutume…
L’abbé Dubignou est très compréhensif :
- Je comprends, ma fille, je comprends…
Avec l’aide de son confesseur, la marquise a résolu aujourd’hui de lister les raisons pour lesquelles elle n’ira pas en enfer.
D’abord, elle va à la messe tous les dimanches et a fait ses Pâques très convenablement. L’abbé Dubignou ferme les yeux :
- C’est très bien, ma fille ! c’est très bien…
Puis elle donne du pain aux pauvres, du pain rassis, mais enfin tout de même !
L’abbé Dubignou approuve d’un hochement de tête.
Elle va régulièrement à confesse en sortant de chez le Chevalier.
Le prêtre à un léger mouvement des lèvres comme pour exprimer une réserve sur ce dernier point mais se reprend en se souvenant des largesses de la marquises pour sa paroisse.
D’ailleurs celle-ci ne se prive pas de lui faire remarquer sa contribution à ses oeuvres, prise sur la cassette du marquis, mais enfin…. tout de même !
La marquise n’est même plus jalouse de la comtesse qui semble tellement plaire à sa Majesté !
La marquise marque un temps d’arrêt : elle aurait bien un petit péché à se reprocher.
Sa gourmandise ! Elle raffole des petits fours de la gouvernante de Monsieur l’Abbé !
Mais Monsieur l’Abbé n’est-il lui-même un fin gourmet ! Hmm ?
L’Abbé Dubignou pris en flagrant délit de gloutonnerie s’gite sur son siège, rougit fortement et s’empresse de donner l’absolution à la marquise.
L’ami de la marquise
9 avril, 2009La marquise aimait bien le Comte Arebours. Lorsque le Comte racontait des historiettes amusantes, le contrat était toujours rempli : son entourage s’esclaffait à gorges déployées.
C’était aussi un homme avisé en affaires. Il savait tenir ses dépenses. Le Comte, habileté aidant, suivait à la trace le moindre denier qui sortait de ses coffres. Lorsque les créanciers venait lui présenter les factures dela Comtesse, le Comte contestait les comptes jusqu’au dernier sou.
Le Comte Arebours raffolait également de théâtre. Il n’hésitait pas à monter sur scène : il avait une attirance pour endosser les personnages machiavéliques le Comte, rôles de composition évidemment ! Il écrivait aussi quelques scénettes le Comte, actes uniques qu’il interprétait souvent lui-même.
Il avait un ami d’origine hongroise le Comte Entoidesketuha avec lequel il passait du temps à déchiffrer des vieux grimoires abscons, contents de constituer de considérables compilations de contes complètement compréhensibles par leurs compagnes et compagnons.
Un jour le Comte rata une marche d’escalier, contracta une maladie contagieuse qui luit fit perdre le contrôle de sa conduite, conspirant, conspuant sa Majesté qui le condamna à compléter le convoi en exil pour le Continent qu’on appelait Nouveau.
Une négociation sociale
1 avril, 2009La marquise dut recevoir une délégation syndicale d’entreprise.
Son cocher qui appartenait à la SPA ne voulait plus fouetter les chevaux. D’ailleurs, selon lui, Monsieur le Marquis pourrait bien s’atteler et tirer lui-même son fiacre.
Sa cuisinière ne voulait plus changer la caisse de Walter, son doux siamois parce qu’il lui griffait ses bas à chacun de ses passages.
Sa femme de chambre demandait les horaires variables et une pointeuse. Elle n’était pas du matin et pensait qu’à son âge, la Marquise pouvait bien s’habiller toute seule.
Son coursier exigeait deux jours de repos par semaine. Madame la Marquise devrait donc porter ses plis elle-même tous les week-ends.
Son Maître d’hôtel avait de l’arthrose dans les mains et il proposait donc que la marquise aille chercher ses plats à la cuisine en personne.
La Marquise, en fine négociatrice, affirma qu’elle était depuis longtemps) à l’écoute des masses laborieuses et que les revendications du peuple étaient sans aucun doute légitimes. Cependant, elle proposa d’établir un calendrier social : les travailleurs devaient comprendre que tout n’était pas possible tout de suite. L’économie de sa Maison ne s’en relèverait pas.
Le mercato de la Marquise
22 mars, 2009
La Marquise était furieuse. Le Vicomte Enbank s’était engagé pour une bouchée de pain dans l’équipe des amants de la Duchesse. Certes, le Vicomte faisait souvent banquette dans le team de la Marquise, mais son origine anglo-saxonne flattait le goût de celle-ci pour les aventures exotiques. Et puis de toute façon, il n’avait pas à déserter comme un muffle!
La Marquise voulut lui envoyer les Trois Mousquetaires pour lui régler son compte, au Vicomte ! Mais les hommes de main du Roi se défilèrent lâchement au motif qu’ils avaient déjà suffisamment eu d’ennuis comme ça avec la cour d’Angleterre ! Décidemment, on ne pouvait plus compter sur personne ! La Marquise allait se venger d’une autre manière. Elle allait débaucher, si l’on ose dire, le Baron Communboulon. L’homme était un des piliers de l’équipe de la Duchesse depuis sa fondation. Il était bien élevé et amusant. Il animerait efficacement le vestiaire de la Marquise. Quelques esprits mal intentionnés feraient remarquer qu’il entrait dans sa quatre vingt sixième année, mais avec sa fortune, il enrichirait certainement l’effectif.