Archive pour la catégorie 'Billets'

L’incompétent

8 novembre, 2022

C’est l’histoire du médecin qui se trompait tout le temps. Aucun de ses diagnostics était exact. Pour une simple grippe, il parlait volontiers d’une entorse du genou. Pour lui, une crise de foie évoquait une luxation des épaules. C’est dire si ce praticien était nul ! Néanmoins, la salle d’attente du docteur incompétent était constamment remplie.

Pourquoi ? Nous dira-t-on avec pertinence.

Eh bien, les gens consultaient le médecin incapable pour savoir ce qu’ils n’avaient pas. Si le professionnel leur annonçait une bronchite, les patients étaient ravis : ils ne souffraient absolument pas de ce mal.

L’ordre des médecins s’émut de cette situation et proposa à l’intéressé de devenir dentiste. Ce dernier accepta la proposition avec plaisir. Les gens venaient dans son cabinet, mais bientôt ils s’aperçurent que ce dentiste n’avait plus de dents. Les patients rirent jaune !

Devant ce nouvel échec, notre homme se fit avocat. Le juriste improvisé perdit bientôt tous les procès auxquels il participait. Tous les justiciables qui entendaient perdre leur cause se précipitaient dans son étude pour être défendus par lui.

L’incompétence structurelle de l’homme finit par être connue dans tout le pays. On venait parfois de loin pour admirer sa nullité. Des émissions de télé étaient consacrées à ses échecs. Du coup, notre homme fit payer chacune de ses prestations publiques et devint très riche. Constatant la fortune de l’incompétent, un grand nombre de citoyens se mirent à faire très mal leur travail en espérant devenir aussi prospère que cet être bizarre.

C’est ce qui explique qu’on dénombre autant d’incompétents dans certaines professions comme …. (À remplir par le lecteur)

Le capitaine et le braconnier

2 novembre, 2022

C’est l’histoire du capitaine de gendarmerie Armand Grognon qui était berrichon. Origine géographique qui n’ajoute rien à l’intrigue qui suit.

L’été, Armand Grognon faisait des brochettes sur sa terrasse. Alléché par la bonne odeur de viande grillé, le braconnier Charles rendait visite au capitaine dès que ce dernier allumait son barbecue. Le brigand arrivait à midi cinq exactement. Pourquoi une telle précision ? L’histoire le révèlera plus loin.

Certes, Il y avait dans cette situation une sorte de conflit d’intérêt, puisque le capitaine qui n’avait jamais pu attraper le voleur ne pouvait refuser d’inviter celui-ci à déjeuner. Cela aurait été indigne de l’éducation que madame Grognon, la mère du capitaine avait donné à son fils.

C’est ce qui explique qu’on voyait parfois, le gendarme et le voleur déjeuner tranquillement à midi sur la terrasse du capitaine. On riait beaucoup, on chahutait, on racontait des histoires polissonnes. Le rosé coulait à flots.

Les habitants s’indignaient : non seulement les forces de l’ordre n’arrêtaient pas le chenapan, mais en plus elles s’enivraient avec lui.

Malheureusement, le capitaine Grognon travaillait à mi-temps. Son service s’arrêtait à midi juste.

La danse des chipolatas

22 août, 2022

C’est l’histoire d’une Espagnole qui vivait à Brignoles. Elle s’appelait Gloria et elle chantait comme un rossignol en vendant des chipolatas. Ses saucisses connaissaient un grand succès grâce à la jolie voix de Gloria, mais aussi de la bonne facture de sa charcuterie.

Un jour, un Suisse s’arrêta devant son échoppe et dit :

—      Holà, vendeuse de chipolatas, tes charcuteries sont de qualité et tu les vends bien.

A ces mots, Gloria ne se tint plus de joie. Elle ne se maria pas au Suisse (comme on aurait pu le croire dans un conte de qualité). Elle installa plutôt une entreprise d’exportation de chipolatas à l’international qui connut un grand succès. Jusqu’en Sibérie, des émeutes se produisaient chaque fois qu’un wagon de marchandises apportait des chipolatas de Brignoles.

Un jour, le cardinal de Brignoles (que personne ne connait, c’est bien dommage) entra dans l’échoppe de Gloria l’Espagnole qui vendait des chipolatas :

—      Holà, fieffée Espagnole, ne vois-tu pas que tes chipolatas suscitent de la gourmandise dans le monde entier. Et sais-tu que la gourmandise est un péché très grave ? En punition, donne-moi ton stock.

Le cardinal de Brignoles repartit en tracteur tirant une charrette lestée de 500 kilos de chipolatas. Inutile de dire que le prélat, abusant de ses fonctions, abusa aussi de la charcuterie de l’Espagnole et en mourut par étouffement. Ce qui est une morale très satisfaisante de l’histoire.

 

Jean, le brigand

24 juin, 2022

C’est l’histoire de Jean, le brigand de Gand qui est pauvre. Il circule en deux-chevaux, ce qui n’est pas très pratique pour échapper aux gendarmes après chacun de ses méfaits. Comment, nous demandons-nous, une telle canaille peut-elle rester en liberté ?

C’est justement parce que Jean, le brigand de Gand, ne voyage pas dans une berline de luxe que les gendarmes ne l’arrêtent pas. Pourquoi embastiller ce pauvre hère qui ne circule qu’en deux-chevaux ? s’interrogent-ils avec bon sens.

En effet, de mémoire de gendarme, on n’avait jamais vu un malfrat pauvre, puisque le métier de voleur consiste à piller les richesses des gens aisés.  Comment – nous demandons nous avec insistance – peut-on expliquer ce paradoxe ?

C’est-à-dire que Jean, un peu pieux aspirait au plus haut des cieux. Après chacun de ses méfaits, le remords le mord. Ne suis-je donc qu’une truie de voler le bien d’autrui ? se dit-il fort à propos.

Il rend donc chaque mois, le fruit de ses larcins malsains à l’abbé Tonnière qui s’empresse d’embellir son église.

Selon la presse, le prêtre vient d’être arrêté pour blanchiment d’argent.

Moralité : en deux-chevaux ou pas, il est mal de voler

L’histoire du poulet moche

28 mars, 2022

C’est l’histoire d’un poulet laid,

Ami avec une chouette chouette.

« Tu as tort », dit le castor au poulet.

« Ne pas vivre la nuit nuit 

A ton aimée ailée ! »

Alors le poulet qui en convint vint

Jusqu’à l’estaminet du minet

Qui lui dit « laid, le poulet l’est. »

Morosité

10 mars, 2022

« Je suis démotivé. »

« Qu’est-ce qui vous arrive, mon bon ? »

« Bof, rien ne m’intéresse. Tout est une affaire d’argent. Si vous n’en avez pas, vous n’êtes rien. J’en ai marre d’être rien. »

« Ecrivez, cette une bonne manière de manifester votre créativité, ça ne coûte pas cher. Et pendant une heure ou deux, vous pouvez vous prendre pour un grand écrivain. Personne ne vous contredira. »

« J’ai essayé, mais je m’ennuie moi-même. Il faudrait que je me surprenne, mais je raconte des histoires qui sont désespérantes de banalité. »

« C’est vrai que nos vies de cadres moyens ne sont pas très excitantes. A part dormir, bosser pour le chef qui en veut toujours plus et rentrer pour dormir devant la télé, je ne vois pas bien ce que nous pourrions raconter d’intéressant. »

« Vous voyez, nous sommes nuls. »

« L’idéal, ce serait que vous ayez un certain talent pour écrire sur la nullité. Vous pourriez inventer la littérature de la banalité. C’est une niche. »

« Raconte ma démotivation à des gens démotivés, vous parler d’une motivation. Je ferai mieux d’être pauvre, la pauvreté ça peut encore émouvoir les foules. »

« Dans votre cas, le mieux serait de faire preuve de créativité. Secouez votre imagination. »

« En fait, mon problème c’est que même quand je vais me distraire — au ciné — par exemple, je pense que je suis en train de me distraire, par conséquent que j’ai des raisons pour me distraire. Si j’ai besoin de me distraire, c’est que je n’ai pas une vie très motivante. »

« Ça commence à devenir compliqué. Si je comprends bien, il vous faudrait des distractions qui vous permettent de penser que vous n’êtes pas en train de vous divertir d’une vie médiocre. Une distraction qui ne serait pas une distraction. »

« Exactement, vous n’auriez pas ça, par exemple ? »

« Ben non, si vous refusez de vous distraire, je ne peux pas vous proposer une distraction. Vous pourriez peut-être parler avec Mollard ou Dugenou, ils sont encore plus démotivés que vous. Ce serait une façon de soigner le mal par le mal. »

« Ben non, je ne vais tout de même pas fonder le club des démotivés. Les gens sont fichus de m’élire président. »

« Vous avez toujours été démotivé ? »

« Non, à vingt ans, je me croyais plus malin que les autres. Et puis, je me suis aperçu que tous les gens rêvaient d’être plus malins que les autres. Le pire, c’est quand je me suis aperçu que certains ont réussi à être les plus malins. »

« Et alors, qu’est-ce que vous avez fait ? »

« Quand vous n’êtes pas parmi les plus malins, il ne vous reste plus qu’une solution, c’est d’admirer ceux qui ont réussi à l’être. »

« Ah ! C’est pour ça que vous avez un grand poster de Patrick et Johny dans votre chambre ? »

La fuite du brigand et de sa mégère

2 mars, 2022

Le brigand de Gand

Et sa mégère de Megève

Sont des ordures dures.

Ils sont maudits ! Oh ! Dis !

Ces deux filous filent où ?

En Chine où l’on s’échine ?

En Espagne, en pagne ?

A Groix, voir le Roi ?

Où au Havre, trouver un havre ?

De Rose à Margot

7 février, 2022

J’ai pris un râteau, tôt au château.

Alors, je suis parti pour Berlin en berline.

J’étais morose en pensant à Rose.

J’ai habité chez Margot et ses lingots.

Dans sa niche, elle est riche, cette biche.

C’est une neuve veuve,

De Charles, un charlatan,

Un marlou, un loup, ce loulou.

Adèle, Alice, son marquis et Serge

24 janvier, 2022

Adèle dans sa citadelle

Est une muse qui joue de la cornemuse.

Son loubard malabar est dans le bar.

Alice avec malice

S’est inscrite sur Facebook avec son bouc.

Son marquis a pris le maquis.

Il fait le fanfaron sur le mont Faron.

Avec Serge, le concierge, qui tient un cierge.

L’idio, l’ignare et Dédé

17 novembre, 2021

Sur un ilot, l’idiot

Et l’ignare narrent

A l’idole de Dole

Une idée de Dédé

Qui vit une idylle avec Odile.

Dédé, c’est un illustre vendeur de lustres.

Elle, elle est imbue de lui, même quand il a bu.

Mais l’impudent est imprudent.

Il incline pour Line.

Cette femme infâme.

12345...239