Un des premiers progrès de civilisation
C’est l’histoire de Maurice, un hun. Maurice n’était pas un Hun comme les autres. Il ne voulait pas déferler sur son cheval à la conquête de nouveaux horizons. Son jardinet de banlieue lui suffisait alors que ses camarades ne se gênaient pas beaucoup pour conquérir de nouveaux territoires en massacrant tous ceux qui se présentaient.
Maurice était donc un Hun pacifique. Le seul. Attila le regardait avec curiosité.
— Hun pacifiste, pourquoi ne veux-tu pas massacrer les gens ? Demanda-t-il à Maurice.
— Chef Hun, je préfère la tendresse à la haine. Nous sommes tous frères.
« Tendresse » est un mot qui plongea les Huns, les uns et les autres, dans une profonde interrogation.
— Hun pacifiste, c’est quoi « tendresse » ? Demanda Attila qui se révéla ainsi un esprit ouvert à l’innovation.
— « Tendresse », c’est quand on est sympa avec l’ennemi au lieu de le massacrer.
Attila n’en crut pas ses oreilles de sauvage sanguinaire. Pour lui, un ennemi devait faire l’objet d’un carnage en bonne et due forme. D’ailleurs, dans la grammaire des Huns, les mots « ennemi» et « massacre » étaient synonymes.
Maurice dit à Attila qu’il aurait tout à gagner à être gentil avec ses adversaires. Attila se montra intéressé. Maurice pensa qu’un progrès dans la civilisation Hun était possible :
— Grand chef Attila, tu pourrais réduire tes ennemis à l’esclavage. Ils feraient à ta place tout ce que tu n’as pas envie de faire.
— Ils pourraient aller chercher les gosses à l’école par exemple ou aller diner chez ma belle-mère tous les dimanches ?
— Tout à fait, Hun !
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