Le coin de l’arboriculteur
C’est l’histoire d’un coing qui discutait avec une mirabelle.
— Vous êtes bien belle mirabelle, dit le coing.
— Et vous, pourquoi restez-vous toujours dans votre coin, coing ? Répondit la mirabelle.
Le coing se trouvait bien entre ami coings. Ils étaient tous de bonnes pâtes. La mirabelle s’ennuyait un peu au milieu de ses congénères.
— Vous avez vu, dit-elle, nous sommes de la même couleur. D’un jaune très appétissant.
— Absolument, dit le coing. Nous aussi pour point commun de faire d’excellentes confitures. Ceci dit, ajouta-t-il, je me demande ce que vous faites ici. Je vous rappelle qu’une mirabelle ne pousse pas sur un cognassier. Est-ce que je vais m’accrocher sur un prunier, moi.
La mirabelle convint qu’elle s’était un peu aventurée :
— Mais tout de même, si les arbres fruitiers échangeaient davantage entre eux, ce serait plus sympa, dit-elle.
—Euh… je n’ai pas trop envie d’être pris pour une poire, répondit le coin, avec un solide sens de la répartie.
— C’est dommage, trouver plein de cerises sur un prunier, ce serait une belle surprise. Vous ne croyez pas, coing ?
— Remarquez que s’il y a beaucoup de cerises sur un prunier, il y a un moment où l’on peut parler de cerisiers.
— Vous manquez de poésie, dit la prune.
Concluons que l’idée de la mirabelle n’était pas mure. Ne nous étonnons pas que des arbres différents donnent des fruits qui peinent à se mélanger.
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