L’origine d’un décret

Le Chaperon rouge a porté plainte contre le loup. Elle n’a plus de nouvelles de sa grand-mère depuis un mois. Elle s’est rendue chez elle, au milieu des bois, mais elle a dû fuir les avances empressées du loup qui a déjà trois condamnations à son passif pour agression sexiste, voire sexuelle.

Devant le policier de service, le Chaperon dit qu’il ne faut pas exclure le pire : il est possible que sa grand-mère ait été dévorée par le loup. Le fonctionnaire dit qu’il comprend : ça fait longtemps qu’il a demandé qu’on ne remette pas les loups en liberté pour repeupler le troupeau. Mais actuellement, les écologistes ont toujours raison.

Le Chaperon apprend que plusieurs jeunes filles n‘ont plus de nouvelles de leurs mamies qui vivaient dans les bois. Soit-dit en passant, on demande pourquoi les grand-mères se regroupent dans les bois. Y aurait-il une conjuration de anciens qui se prépare à l’ombre des chênes et des sapins ?

Bref, le Chaperon rouge crée un collectif de chaperons appelé : « où sont nos grand-mères ?». Elles organisent un énorme tapage médiatique pour mettre en cause les pratiques du loup. Celui-ci, invité au journal télévisé de 20 heures, s’indigne : son honneur est foulé aux pieds.

— Mais enfin, loup, dit la présentatrice interloquée, qu’avez-vous fait des grand-mères ?

Le loup ne l’entend pas de cette oreille, il tente une habile diversion :

— Ha ! Ha ! Je m’en doutais, madame Voiture ! Les Français sont témoins :  vous êtes du côté du grand patronat !

Peine perdue : les téléspectateurs ont parfaitement compris que le loup mange les grands-mères et agresse les Chaperons.

C’est depuis cet interviews qu’un décret royal est sorti pour interdire aux grands-mères de bâtir leur maison dans les bois, aux Chaperons d’aller leur porter leurs commissions et au loup de manger ou d’agresser sexuellement les dits-Chaperons.

Laisser un commentaire