L’ours Marius
16 août, 2022C’est l’histoire de l’esquimau Momo qui fait sa ballade du soir sur la banquise.
L’homme, un peu interloqué, croise sur sa route Marius, l’ours blanc. L’animal porte un message à son cou. Et notre esquimau, toujours un peu étonné (on le serait à moins), détache le pli et en prend connaissance.
— Quelle horreur ! Se dit-il in petto. La Reine des Neiges est prisonnière d’un brigand dans un igloo proche du mien.
Heureusement, la souveraine a pu compter sur Marius, son ours blanc pour appeler au secours. Momo d’un mot rassure l’ours : il va s’en occuper !
Momo appelle la gendarmerie de la banquise. Mais il tombe sur Scrogneu, le gendarme grognon qui lui réponds peu chaleureusement (ce qui est préférable sur la banquise).
— Holà, monsieur Momo, ne savez-vous pas que la reine des neiges fabule ? Elle se prétend kidnappée tous les huit jours.
Peut-être manque-t-elle de compagnie ? Se dit Momo avec un certain sens de la compassion. Il est vrai que sur la banquise, les courtisans de la Reine ne se bousculent pas.
Sur ces entrefaites, Momo entend frapper à la porte de son igloo : toc ! toc ! Il ouvre et tombe sur la Reine des Neiges qui est de fort méchante humeur :
— Holà, monsieur Momo ! Je suis fort fâchée ! La reine appelle au secours et vous ne vous précipitez pas au grand galop sur votre ours blanc.
A ces mots, Momo de Meaux (il y avait habité avant sa carrière d’esquimau), Momo — disons-nous — rougit.
— Holà, Maitresse des Neiges, il parait que vous fabulez tous les huit jours. Ne seriez-vous pas atteinte de mythomanie ?
La Reine des Neiges confuse admit qu’elle fabulait un peu. Elle jura, honteuse et confuse, jura mais un peu tard qu’on l’y prendrait plus.
Moralité : quand on se promène sur la banquise, il faut se méfier des ours blancs surtout s’ils s’appellent Marius.