Histoire d’amours
Un jour, le regard du jeune comte se porta sur Bérengère, la bergère qui gardait ses blancs moutons ainsi qu’une chèvre dont le pelage était un peu moins blanc.
Le comte tomba amoureux de la bergère. Il s’appelait Aybon, Edmond Aybon. Son nom est passé dans l’Histoire. Le comte Aybon, tous les historiens le connaissent.
Malheureusement, sa mère la comtesse, dont nous tenons à fustiger ici le caractère acariâtre, ne l’entendit pas de la même oreille. A l’adresse de la bergère, elle s’écria : « Tu n’auras pas le jeune noble, ignoble ! »
De son côté Bérengère attendait en tricotant que les voies du Seigneur lui demandent de bouter les envahisseurs hors du royaume. Le problème, c’est que personne ne s’était dévoué pour envahir le royaume. Bérengère restait donc peu connue.
C’était sans compter avec le duc qui vint à passer aux alentours et qui fut lui aussi charmé par la tournure de la jeune fille. Patatras, le duc avait une mère d’un caractère aussi revêche que celui de la comtesse. D’ailleurs, une controverse divisait les gens du royaume : on n’arrivait pas à s’entendre pour déterminer la plus désagréable entre les deux mères.
L’avis général étant que les chemises de l’archiduchesse étant toujours humides, l’intéressée ne pouvait pas être d’un tempérament avenant.
Pour ce qui est de la comtesse, elle était fortement affecté par l’avarice du comte qui tenait ses comptes d’une main griffue, de sorte que son épouse enrageait de se montrer dans la même robe tous les jours.
Un jour, les services météorologiques annonçant l’orage, Bérengère rentra ses blancs moutons à l’étable. En chemin, son regard croisa celui — glauque — d’un chevalier espagnol, un peu perdu, dont le projet immédiat était d’attaquer le moulin du village.
Bérengère sonna l’alerte. Il s’en suivit une grande confusion. Le chevalier, pris de vitesse, dut s’en aller sur sa rossinante pour attaquer d’autres moulins.
Le jeune meunier, qui — bien entendu — dormait quand la bergère s’écria, en devint instantanément amoureux. Heureusement, pauvre orphelin, il n’avait pas de mère ni acariâtre, ni revêche.
Une cellule psychologique fut mis en action pour se préoccuper du gros chagrin des jeunes nobles qui soupiraient pour la jolie bergère.
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