Archive pour le 21 avril, 2022

Un roman policier

21 avril, 2022

« C’est décidé ! Je vais écrire un polar ! Il y aura un vieil inspecteur qui portera un imperméable jauni par le temps et un chapeau mou. »

« C’est déjà vu, ce n’est pas très original. »

« Bon, alors un inspecteur décontracté qui se fiche de toutes les règles, mais qui réussit quand même à résoudre les énigmes. »

« C’est déjà fait aussi. D’abord, maintenant, on ne dit plus inspecteur, mais commandant ou capitaine. Et ce serait bien que ce soit une femme. »

« Bon d’accord. Il va me falloir aussi un cadavre. Le meurtre sera commis dans une famille bourgeoise. Il y aura des gens peu recommandables sous des aspects très policés du genre avocat, chirurgiens, profs..  On ne croirait pas qu’une horreur comme ça puisse se produire dans une telle famille ! »

« Bon, mais il faut un assassin. Au début, on croira qu’on le tient, mais non ! Ce ne sera pas lui ! On sera renversé par un rebondissement ! »

« Oui, mais je prévois un ou plusieurs autres meurtres pour que ce soit encore plus glauque. Si la police attrape le tueur tout de suite, on ne va pas aller très loin. »

« N’oubliez pas que le policier doit trouver le coupable par une déduction astucieuse. Il faut que le lecteur ne pense pas du tout à lui, pour qu’il soit bien surpris à la fin. »

« Oui, je vais imaginer aussi un crime commis dans une endroit clos de l’intérieur. Ce sera encore plus mystérieux. Comment imaginer que le mort aurait fermé la porte à clé après le départ du coupable ? »

« Ça ressemble un peu, au mystère de la chambre jaune votre truc ! »

« Ah mince ! C’est vrai ! De toute façon, je ne sais pas comment j’allais m’en sortir ! Et un meurtre par un robot électronique commandé à distance ? Ce serait pas mal ! »

« Oui, c’est bien. Mais au fait, qui pourrait-on assassiner ? »

« La grand-mère ! Dans toutes les familles bourgeoises, il y a des bagarres sournoises autour de l’héritage. On pourrait zigouiller la grand-mère. Comme elle n’y connait rien en électronique, on dira qu’elle a ouvert sa porte au robot sans méfiance. »

« Bon, mais il faudra donner un indice au policier pour orienter ses soupçons vers un robot. »

« On pourrait dire que le robot perd un boulon sur les lieux du crime. L’inspecteur ou le commandant le retrouvera sous le corps et se dira : tiens ! tiens ! voilà qui est intéressant. »

« Votre policier est décidemment très habile. Mais comment faire pour retrouver celui qui a dirigé le robot tueur ? »

« J’y ai pensé : un robot comme ça coute très cher. Donc toute la famille s’est cotisée pour l’acheter. Un crime commis par une dizaine de personnes, vous ne trouvez pas ça sympa ? »

« En effet, ça déménage. Le policier va être bien embêté. Et si on imaginait que les conjurés avaient ouvert une cagnotte sur Internet, ce serait moderne ! »

« Oui, c’est pas mal, mais il faut annoncer un motif à la cagnotte. On ne peut pas dire sur Internet qu’on cherche de l’argent pour assassiner sa grand-mère. »

« Le fin du fin serait que le policier contribue à la cagnotte, sans le faire exprès, évidemment. »