Archive pour avril, 2022

Encore un pessimiste !

29 avril, 2022

« Je suis très pessimiste. »

« Oui, mais vous êtes tout le temps pessimiste, vous. Ce n’est pas très motivant pour votre entourage. Les gens vous parlent encore ? »

« Pas trop. Je constate que nous sommes passé de crise en crise : la peste au Moyen-âge, les famines, la Révolution, les guerres du 20 ème siècle, le chômage, le virus… et re-la guerre ! »

« Mais le génie humain nous a permis de tout surpasser. »

« Vous croyez que ça va continuer ? La nature humaine est resté la même. L’homme est faible, cupide, égoïste, un petit peu lâche. »

« Et qu’est-ce que vous faites du progrès technique : Internet, les smartphones, tout ça…. »

« Ça n’empêche pas que l’homme est toujours faible, cupide, égoïste, un petit peu lâche.  En plus, il est devenu individualiste : chacun pour sa pomme ! »

« Allons, allons ! Josiane et moi élevons nos enfants dans le respect d’autrui, la solidarité, l’entraide. Ils sont très soudés avec leur bande de copains. »

« Surtout pour aller en boîte le samedi soir ! »

« Mais nous leur inculquons le sens de l’effort ! Je bloque leurs écrans de façon qu’ils ne recopient pas Wikipédia quand ils ont un devoir à faire. Ce sont les seuls du collège à rendre des rédactions originales. Les profs sont obligés de les lire ! »

« Moi, mes gosses ne marchent plus, ils avancent en trottinettes électriques, c’est moins fatigant. Même à l’intérieur. L’autre jour, j’ai failli me faire renverser en allant à la salle de bains ! »

« Allons, allons ! Rien n’est perdu, le génie humain n’est pas épuisé. Beaucoup de gens vont au ciné, au théatre, se cultivent… »

« Je serais curieux de savoir combien de personnes confondent encore Corneille le rappeur et Corneille, le dramaturge. Je crains le pire. »

« Il y a encore de l’espoir ! Vous avez vu que les gens savent encore se mobiliser contre la guerre, contre la misère, contre le virus… »

« Ou alors pour aller hurler au stade pour encourager des jeunes en culottes courtes, quitte à se faire casser la figure par les supporters de l’autre camp. Bel exemple d’humanité. »

« Bon ! Alors qu’est-ce qu’on pourrait faire pour vous rendre optimiste. »

« Bof ! Je n’ai pas grande ambition ! Je me satisferais de petits plaisirs. Par exemple, la salade de fraises dont vous avez piqué le dernier exemplaire à la cantine. »

« Oui, mais moi j’aime bien les fraises. La vie, c’est souvent comme ça : c’est le plus rapide ou le plus costaud qui emporte le plat de fraises. »

« C’est bien ce que je disais. La concurrence dégénère en compétition. Malheur au vaincu. Tout ça nous ramène, bel et bien au niveau de l’animalité. »

« Moi, ce n’est pas de ma faute si je suis du côté des lions, et vous du côté des blanches brebis un peu innocentes, si je peux me permettre. »

« Les lions ne mangent pas de fraises. »

Le hockeyeur et le kayakiste

26 avril, 2022

C’est l’histoire d’un Canadien, Marcel, qui jouait très mal hockey sur glace.

Voici qu’après un repas de famille bien arrosé, il fut pris d’un violent hoquet.

Dès le lendemain, sur la glace de hockey, son hoquet fait merveille. Son adversaire pensait qu’il allait partir d’un côté, mais une violente secousse du thorax l’entrainait de l’autre. La qualité spontanée de son dribble fit de lui une grande vedette du hockey mondial.

Même les joueurs russes étaient épouvantés par son jeu impulsif.

Le destin voulut que Marcel rencontre Josiane, gracieuse et divine. Josiane était marié à Jeannot un esquimau qui ne sortait guère de son igloo, pour la bonne raison qu’il ne savait pas se déplacer sur la glace. Dans ses conditions, on imagine bien que Josiane pouvait sortir avec Marcel à son aise. Jeannot était bien en peine de les suivre.

Malheureusement, le destin funeste se dressa contre les amants. Il arriva que le dérèglement climatique fasse fondre le plancher de la demeure de Jeannot. Dès lors, il put suivre Josiane en kayak puisqu’il était un excellent kayakiste. Marcel, qui rappelons-le était un excellent hockeyeur, en fut réduit à attendre sa bien-aimée sur son ile déserte où il avait trouvé refuge suite à la montée des eaux, liée au réchauffement du climat.

Jeannot, le kayakiste, aborda l’ile de Marcel avec des intentions belliqueuses.

On imagine facilement ce qui arriva : un tsunami, qui avait pris un peu de retard, se produisit. Jeannot et Marcel furent transportés par les flots jusqu’en Chine où ils firent la connaissance d’une ravissante Chinoise. Mais ceci est une autre histoire.

Charles, le charlatan.

24 avril, 2022

Voici que Charles, le charlatan arrive sur la place du village. Son cheval Gérard tire une carriole pleine de produits. Les curieux s’agglutinent autour de son chargement. Charles, le charlatan prend la parole. Il dit qu’il apporte le plaisir de vivre : la beauté et la force.

Par exemple, pour la beauté, il vend une crème que les plus belles de la capitale s’arrachent. Il s’agit d’une compilation de plantes miraculeuses, inventée par une congrégation de moines, perdue dans l’Himalaya. C’est une mixture particulière qui est faite de plantes introuvables, puisqu’elles sont cultivées uniquement par les moines inventeurs.

Les villageoises se regardent avec un air entendu. On leur a déjà fait le coup de la plus belle pour aller danser. Elles n’en croient rien. Et puis, il est bien connu que Charles le charlatan est vraiment un charlatan.  La première journée, Charles ne vend rien.

Il n’empêche qu’à la nuit tombée, le colporteur a la sagesse de maintenir son commerce ouvert. A 23 heures, arrive la mère Rachel Tomate qui lui achète cinq tubes de sa pommade. A 23 heures 30, arrive madame Julienne Passoire, la tête cachée par sa pélerine, qui repart avec quinze tubes de la mixture miracle.  A minuit, surgit madame Poulard, la femme du maire en personne qui demande vingt tubes, en prétextant que ce n’est pas pour elle, mais pour une cousine lointaine qui souffre d’une épouvantable mocheté. Nous doutons de ce prétexte.

Le second jour, Charles le charlatan dort toute la matinée. Puis, devant les hommes qui reviennent des champs, fourche sur l’épaule, il reprend la parole. Il propose son élixir spécial qui donne des forces surhumaines aux paysans. Les travailleurs présents s’esclaffent bruyamment. Charles se moquent d’eux ; tout le monde sait qu’ils sont très forts et n’ont donc nul besoin de fortifiants.

Pendant le reste de la journée, Charles le charlatan ne réalise aucune vente.

Le soir, vers 23 heures, Jeannot le cantonnier se glisse jusqu’à son comptoir et achète trois bouteilles. Vers 23 heures 30, c’est Maurice, le céréalier, il n’a aucun doute sur la puissance de ses biceps, mais il faut être prudent : il demande 20 bouteilles pour l’entretien de sa musculature. A minuit, arrive Germain qui veut 50 bouteilles. Charles, le charlatan, le sert ; il sait que Germain est un autre charlatan qui revendra sa mixture (en triplant le prix) à tous ceux qui n’auront pas osé le lui acheter, par peur d’être raillés.

Le lendemain, Charles le charlatan lève le camp et se dirige vers les villages voisins. Gérard aura du bon foin pour les prochains jours.

Moralité : Charles, le charlatan est vraiment un charlatan. Stigmatisons-le.

Histoire d’amours

22 avril, 2022

Un jour, le regard du jeune comte se porta sur Bérengère, la bergère qui gardait ses blancs moutons ainsi qu’une chèvre dont le pelage était un peu moins blanc.

Le comte tomba amoureux de la bergère. Il s’appelait Aybon, Edmond Aybon. Son nom est passé dans l’Histoire. Le comte Aybon, tous les historiens le connaissent.

Malheureusement, sa mère la comtesse, dont nous tenons à fustiger ici le caractère acariâtre, ne l’entendit pas de la même oreille. A l’adresse de la bergère, elle s’écria : « Tu n’auras pas le jeune noble, ignoble ! »

De son côté Bérengère attendait en tricotant que les voies du Seigneur lui demandent de bouter les envahisseurs hors du royaume. Le problème, c’est que personne ne s’était dévoué pour envahir le royaume. Bérengère restait donc peu connue.

C’était sans compter avec le duc qui vint à passer aux alentours et qui fut lui aussi charmé par la tournure de la jeune fille. Patatras, le duc avait une mère d’un caractère aussi revêche que celui de la comtesse. D’ailleurs, une controverse divisait les gens du royaume : on n’arrivait pas à s’entendre pour déterminer la plus désagréable entre les deux mères.

L’avis général étant que les chemises de l’archiduchesse étant toujours humides, l’intéressée ne pouvait pas être d’un tempérament avenant.

Pour ce qui est de la comtesse, elle était fortement affecté par l’avarice du comte qui tenait ses comptes d’une main griffue, de sorte que son épouse enrageait de se montrer dans la même robe tous les jours.

Un jour, les services météorologiques annonçant l’orage, Bérengère rentra ses blancs moutons à l’étable. En chemin, son regard croisa celui — glauque — d’un chevalier espagnol, un peu perdu, dont le projet immédiat était d’attaquer le moulin du village.

Bérengère sonna l’alerte. Il s’en suivit une grande confusion. Le chevalier, pris de vitesse, dut s’en aller sur sa rossinante pour attaquer d’autres moulins.

Le jeune meunier, qui — bien entendu — dormait quand la bergère s’écria, en devint instantanément amoureux. Heureusement, pauvre orphelin, il n’avait pas de mère ni acariâtre, ni revêche.

Une cellule psychologique fut mis en action pour se préoccuper du gros chagrin des jeunes nobles qui soupiraient pour la jolie bergère.

Un roman policier

21 avril, 2022

« C’est décidé ! Je vais écrire un polar ! Il y aura un vieil inspecteur qui portera un imperméable jauni par le temps et un chapeau mou. »

« C’est déjà vu, ce n’est pas très original. »

« Bon, alors un inspecteur décontracté qui se fiche de toutes les règles, mais qui réussit quand même à résoudre les énigmes. »

« C’est déjà fait aussi. D’abord, maintenant, on ne dit plus inspecteur, mais commandant ou capitaine. Et ce serait bien que ce soit une femme. »

« Bon d’accord. Il va me falloir aussi un cadavre. Le meurtre sera commis dans une famille bourgeoise. Il y aura des gens peu recommandables sous des aspects très policés du genre avocat, chirurgiens, profs..  On ne croirait pas qu’une horreur comme ça puisse se produire dans une telle famille ! »

« Bon, mais il faut un assassin. Au début, on croira qu’on le tient, mais non ! Ce ne sera pas lui ! On sera renversé par un rebondissement ! »

« Oui, mais je prévois un ou plusieurs autres meurtres pour que ce soit encore plus glauque. Si la police attrape le tueur tout de suite, on ne va pas aller très loin. »

« N’oubliez pas que le policier doit trouver le coupable par une déduction astucieuse. Il faut que le lecteur ne pense pas du tout à lui, pour qu’il soit bien surpris à la fin. »

« Oui, je vais imaginer aussi un crime commis dans une endroit clos de l’intérieur. Ce sera encore plus mystérieux. Comment imaginer que le mort aurait fermé la porte à clé après le départ du coupable ? »

« Ça ressemble un peu, au mystère de la chambre jaune votre truc ! »

« Ah mince ! C’est vrai ! De toute façon, je ne sais pas comment j’allais m’en sortir ! Et un meurtre par un robot électronique commandé à distance ? Ce serait pas mal ! »

« Oui, c’est bien. Mais au fait, qui pourrait-on assassiner ? »

« La grand-mère ! Dans toutes les familles bourgeoises, il y a des bagarres sournoises autour de l’héritage. On pourrait zigouiller la grand-mère. Comme elle n’y connait rien en électronique, on dira qu’elle a ouvert sa porte au robot sans méfiance. »

« Bon, mais il faudra donner un indice au policier pour orienter ses soupçons vers un robot. »

« On pourrait dire que le robot perd un boulon sur les lieux du crime. L’inspecteur ou le commandant le retrouvera sous le corps et se dira : tiens ! tiens ! voilà qui est intéressant. »

« Votre policier est décidemment très habile. Mais comment faire pour retrouver celui qui a dirigé le robot tueur ? »

« J’y ai pensé : un robot comme ça coute très cher. Donc toute la famille s’est cotisée pour l’acheter. Un crime commis par une dizaine de personnes, vous ne trouvez pas ça sympa ? »

« En effet, ça déménage. Le policier va être bien embêté. Et si on imaginait que les conjurés avaient ouvert une cagnotte sur Internet, ce serait moderne ! »

« Oui, c’est pas mal, mais il faut annoncer un motif à la cagnotte. On ne peut pas dire sur Internet qu’on cherche de l’argent pour assassiner sa grand-mère. »

« Le fin du fin serait que le policier contribue à la cagnotte, sans le faire exprès, évidemment. »

L’histoire d’un poète

20 avril, 2022

Léon voulait être poète maudit.

Pour ce qui est de la malédiction, il avait déjà de quoi faire puisque son père et sa mère ne voulaient plus entendre parler de lui depuis longtemps.

Il pensa qu’un poète devait porter la barbe. Oui, mais quelle barbe ? se demanda-t-il. Fort heureusement, il avait pour compagne une petite chèvre qu’il avait baptisée Léontine. Cette dernière portait une barbichette blanche qu’il trouva à son goût.

Aussi se rendit-il chez le barbier pour qu’il lui taille le même attribut pileux que Léontine. Fort judicieusement il avait apporté une photo de Léontine pour que l’artisan dispose d’un modèle. Le barbier, un peu interloqué tout de même, lui donna satisfaction.

Ensuite, il voulut être habillé comme un poète. Il se rendit d’abord chez le marchand de longues écharpes rouges. A son arrivée, le vendeur était occupé à expulser un manant qui prétendait lui acheter une écharpe bleue. Le commerçant accueillit la démarche de Léon beaucoup plus favorablement. Malheureusement, par les temps qui courraient, la demande d’écharpes rouges était forte. Pour Léon, il ne trouva qu’une vieille écharpe d’occasion, usagée, parsemée de tâches de vin. Léon en fut enchanté, cela correspondait tout à fait au caractère désespéré du poète qu’il était.

Ensuite, il trouva ses vêtements trop beaux, il se rendit chez le marchand de vestes et pantalons rapiécés. Le vendeur s’activa parce qu’il n’avait jamais vu de client disposé d’acheter à un prix aussi élevé des habits qu’il était sur le point d’envoyer à la décharge publique.

Ainsi accoutré le poète se présenta à la porte de la taverne de maître Vinasse qui lui interdit son entrée. « Qu’est-ce donc que cette attitude, maitre Vinasse ? » demanda Léon. « Ne voyez-vous pas que je suis un pauvre poète maudit, tout juste bon à gribouiller quelques vers à l’aide d’une chope de cervoise dans votre arrière-salle ? »

C’est alors que maître Vinasse manda ses hommes de mains pour qu’il expulse le poète. Léon se retrouva étalé sur le pavé. Il se frotta les mains de satisfaction puisqu’il avait provoqué la haine d’un bourgeois ce qui confortait parfaitement sa stature de poète maudit et incompris.

(A suivre)

 

Il faut se coordonner !

17 avril, 2022

« Il faut se coordonner. C’est le patron qui l’a dit. »

« C’est normal, les patrons aiment bien dire ça. C’est avec ça qu’ils justifient leurs émoluments. »

« Moi, je me méfie : quand je me coordonne, c’est toujours moi qui ai la partie du boulot la moins intéressante ! »

« De toute façon, la coordination, ça ne marche jamais. Chacun est tellement fier de ce qu’il fait qu’il ne voit pas pourquoi il tiendrait compte de ce que font les autres. »

« C’est vrai ! Nous sommes de vieux gaulois très jaloux de notre liberté individuelle. »

« Enfin, il y a une exception. Le mois dernier, j’ai mené à bien un très joli projet. Depuis, Dugenou m’acclame chaque fois que je le croise.  Il faut dire que personne ne risque de le féliciter puisqu’il n’en fiche pas une rame. »

« Il faut dire aussi que Dugenou félicite tout le monde, surtout les patrons. Quand ils disent quelque chose, Dugenou est le premier a acquiescé. »

« Quel flatteur ! Moi je ne veux pas être félicité par qui que ce soit. Si tout le monde sait que je travaille très bien, on va me coller encore plus de dossiers. »

« Pour éviter ça, faites comme les autres, dites que vous êtes surbooké en soufflant comme un bœuf de labour. »

« Vous avez raison ; moi, j’aime bien avoir des dossiers à traiter, mais pas trop. »

« Vous vous coordonnez ? »

« Je fais semblant de me coordonner avec Mollard pour faire plaisir au patron. Mollard s’en fout. Quand je traite seul ses dossiers sous couvert de coordination, il s’en trouve très bien. »

« Malheureusement, dans le travail en équipe, il y a toujours des tire-au-flanc qui comptent sur les autres pour bosser. Ce qui ne les empêche de faire la mouche du coche. C’est un vrai métier. »

« Oui, on peut dire que l’entreprise est constituée de trois catégories de personnes : ceux qui donnent leur force de travail, ceux qui donne des avis et des conseils, ceux qui ne donnent rien du tout. »

« Vous pouvez ajouter une quatrième catégorie : ceux qui disent – après coup – comment il aurait fallu faire !  Allez vous coordonner dans ces conditions ! »

« Moi, pour me coordonner, je fais des groupes de travail. »

« Et que faites-vous dans vos groupes de travail ? »

« Dans chaque réunion, je valide les comptes-rendus des réunion précédentes, pour être sur que tout le monde est d’accord, sur le fait qu’on n’avance pas. »

« Bon, moi je ne vais pas me coordonner avec vous, vous êtes beaucoup trop caustique. Moi, j’aime bien qu’on aille de l’avant. »

« De temps en temps, c’est utile les groupes de travail qui n’avancent pas. Comme ça, on peut faire ce que l’on veut dans son coin. »

« Si vous aimez ça, prenez Dugenou dans vos groupes, vous serez sûr de ne pas avancer d’un mètre. Il adore pinailler sur la moindre virgule. »

Nous sommes peu de chose

12 avril, 2022

« Elève ! Savez-vous que l’autruche est un des rares oiseaux à ne pas savoir voler ? »

« Allons bon ! En voilà une nouvelle ! Qu’est-ce qui lui arrive ? »

« Les savants ont découvert que c’est la faute des mammouths. Très anciennement, les autruches volaient, mais lorsqu’elles étaient à terre, les mammouths leur tombaient sur le poil … enfin sur la plume ! Lorsque les mammouths ont été anéantis, elles ont trouvé plus sympa de vivre sur Terre où elles trouvaient toute la nourriture nécessaire. Elles se sont empiffrés à un point tel qu’elles ne purent plus se soulever de Terre. »

« Voilà une belle fable, maître. J’en déduis qu’il faut se nourrir de manière frugale pour rester tranquillement dans notre élément. Tout cela n’explique pas pourquoi, elles se mettent la tête dans le sable en cas de danger ? »

« Je m’interroge sur ce point : n’aurait-elle pas pris la mauvaise habitude des hommes de regarder ailleurs en cas de danger ? Comme disait un président à propos du réchauffement climatique : la maison brûle et nous regardons ailleurs ! »

« En effet, maître, c’est bien possible ! »

« Sait-on aussi, élève, que le cochon est très proche des humains. D’ailleurs ses organes peuvent être utilisés dans certains actes de chirurgie humaine. »

« Voilà pourquoi certains ont pu dire que le cochon est l’avenir de l’homme, ! »

« Et le homard, savez-vous élève qu’il est capable de renouveler ses cellules. Certains en déduisent qu’un homard peut vivre éternellement. »

« A condition d’échapper à la casserole des hommes, maître ! »

« Savez-vous que le monde végétal pourrait nous donner aussi des leçons de savoir-vivre ? Savez-vous que les arbres communiquent entre eux. Par leurs racines, ils peuvent s’avertir d’un danger ou de maladies. Les savants ont même noté des comportements d’entraide entre eux ! »

« Voilà qui est extraordinaire maître ! »

« Il y a pire ou mieux ! Les plantes sont sensibles à la musique, c’est démontré. Mais il faut une musique douce ! Inutile d’emmener votre plant de tomates en discothèque. Un vigneron italien a avancé ses vendanges de deux semaines grâce à Mozart. »

« Je vais conseillé immédiatement à ma grand-mère d’inviter un orchestre de chambre dans son jardin. Elle pourrait économiser de l’eau. »

« Et oui, élève, la nature est pleine de choses étonnantes. En plus des plantes ont de grandes vertus médicinales. Comme l’aloe vera, l’ail, le bleuet. Nos ancêtres connaissaient leurs pouvoirs pour se soigner. »

« Voilà pourquoi, maître, nous ne sommes que peu de choses sur cette planète. »

«Vous l’avez dit, élève, si l’on ramène le temps écoulé depuis le big bang à l’espace d’une année civile, l’homme est apparu le 31 décembre à 22 heures 30 ! »

« Et on ne sait même pas si nous resterons jusqu’au dessert du réveillon.  C’est tout à fait stressant. Il faut que j’aille voir ma grand-mère comme tous les premier janvier. Ensuite, je ne veux pas rater la galette des rois ! »

Glissement politique

11 avril, 2022

« Je ne sais pas monter une étagère. »

« Je vois ce que c’est. Monsieur est un intellectuel. »

« Je ne sais pas non plus changer le pommeau de ma douche. »

« De mieux en mieux, Monsieur est un intellectuel anti-plomberie. »

« Je préfère appeler un artisan, le travail sera mieux fait. Et puis, il ne faut pas que les bricoleurs prennent le boulot des hommes de l’art. »

« Donc Monsieur est un intellectuel anti-plomberie de gauche. »

« Je crois surtout qu’il faut partager le travail disponible pour que chacun puisse vivre. »

« Parfait, Monsieur est un intellectuel anti-plomberie de gauche, tendance égalitariste. Ce n’est pas très bien vu ! »

« Je m’en fiche. Je suis partisan de tout ceux qui peuvent procurer de l’emploi aux autres comme ceux qui ne savent pas changer un pommeau de douche. »

« Parfait, Monsieur est un intellectuel anti-plomberie de gauche, tendance égalitariste avec une légère nuance social-démocrate. »

« Oui, bon d’accord. Mais il ne faut que celui qui va avoir l’honneur de réparer ma douche me coûte trop cher. Je vais faire jouer la concurrence. »

« Alors là, nous sommes en présence d’un glissement politique : Monsieur est un intellectuel anti-plomberie de gauche, tendance égalitariste avec nuance social-démocrate matinée de centrisme légèrement droitier ! »

« Le mieux, ce serait que tous les artisans travaillent le dimanche. Ce serait pratique pour moi et rentable pour eux. »

« Là, Monsieur est un intellectuel anti-plomberie de gauche, tendance égalitariste avec nuance social-démocrate matinée de centrisme légèrement droitier, avec une dérive assez marquée vers le néo-libéralisme avancé. »

« J’espère que l’artisan ne viendra pas un dimanche en compagnie d’un ouvrier étranger, sous prétexte que c’est dimanche. »

« Alors là, nous allons vers un cas exceptionnel : Monsieur est un intellectuel anti-plomberie de gauche, tendance égalitariste avec nuance social-démocrate, matinée de centrisme légèrement droitier, avec une dérive assez marquée vers le néo-libéralisme avancé, tellement avancée qu’il arrive dans le domaine de l’extrême droite dure ! »

« Vous croyez qu’il y a beaucoup de monde dans ma tendance politique ? »

« Oui, c’est assez courant. Généralement, on démarre avec des idées de gauche assez généreuses et on arrive avec des opinions très tranchées sur la nécessaire concurrence des entreprises. Je suppose que Monsieur ne prendra pas n’importe quel artisan pour réparer son pommeau de gauche. »

« Bien évidemment, je veux le meilleur. »

« Et voilà ! Cette fois, monsieur est complètement inféodé à la religion de la performance et de l’exclusion des plus faibles. »

Rions !

7 avril, 2022

Je me gondole en gondole.

Fou, j’ai le fou rire.

La souris rit.

La cane ricane.

Dans la mare, on se marre.

Sur le pouf, on pouffe.

Hilaire est hilare.

Il se gausse de la loi de Gauss.

Désolé, c’est désopilant.

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