Encore des sondages !

« Monsieur, d’après les résultats d’un sondage de l’institut de sondage de sa majesté, vous devez partir pour les galères de sa Majesté. »

« Pardon, pardon, monsieur ! Je dispose d’un autre sondage de la même origine. 80 % des personnes vous condamnent à l’échafaud ! »

« Faites excuses, monsieur. A-t-on tenu compte de la marge d’erreur ? »

« Tout à fait, monsieur, je passe un mail de ce pas à monsieur le bourreau. »

« Bon d’accord ! Voici une enquête d’opinion très intéressante qui montrent que 82 % des sujets de sa majesté estiment que la baronne votre épouse a comploté contre la Reine. J’informe sa Majesté ou préférez-vous le faire vous-même ? »

« Tout doux, mon bon ! Ces sondages, c’est vraiment n’importe quoi ! Je vous propose de réfléchir avant d’en tirer des conclusions ! »

« Certes, mais ils représentent l’opinion du peuple : les paysans, les serfs, les esclaves, les bourgeois, les domestiques… ça fait du monde monsieur. »

« Le mieux, ce serait que nous interrogions que les nobles. Justement, j’en ai un qui stipule que vous vous empressez outrageusement auprès de la comtesse pour 75 % des interrogés. Le comte est très remonté depuis que les résultats sont parus dans la presse royale. »

« Il n’a pas fini de s’émouvoir. Moi, j’ai d’autres résultats qui pensent que vous auriez intérêt de régler au plus vite vos dettes du jeu auprès du comte. »

« Quelle indignité ! La vie de la Cour ne devrait pas être dirigée par les sondages ! »

« Je suis de votre avis monsieur. Depuis toujours, la vie des courtisans est réglée par les rumeurs méchantes, les manœuvres perfides et les fausses informations. Nous devrions en rester là. »

« Le mieux, ce serait de faire un bon débat ! »

« Prenons garde, monsieur. Le débat entre monsieur le duc et la vicomtesse s’est terminé par un pugilat verbal. L’un parlait constamment sur l’autre et on ne comprenait rien ! »

« Vous avez raison, ils ont tous terminé aux galères, même la vicomtesse ! »

« Pourtant, il nous faut un espace démocratique pour nous exprimer. J’ai rédigé un magnifique libelle qui vous dépeint comme un monstre assoiffé de sang. Qu’en pensez-vous ? »

« Très joli, moi, j’ai fait rédigé par le service royal des pamphlets une déclaration hilarante sur les infidélités de votre épouse ! »

« Je suis indigné, monsieur. Puisqu’il en est ainsi, je vais organisé une causerie pour parler des fonds que vous avez détournés des subventions royales destinées aux armées de sa Majesté. »

« Parfait, nous pourrons comparer nos forfaits respectifs. J’ai là des documents qui montrent ce que vous vous êtes mis dans la poche à l’occasion des fêtes données en l’honneur de l’anniversaire de sa Majesté ! »

« Nous sommes de fieffés coquins, monsieur. Heureusement que sa Majesté ne fait pas de sondages sur nos friponneries. »

« Taisez-vous, il parait que le baron veut créer un institut de sondages indépendant ! »

Laisser un commentaire