Archive pour le 26 octobre, 2021

La loi du marché !

26 octobre, 2021

 «Monsieur le charcutier, je voudrais trois andouillettes pour le prix de de deux. »

« Ben… non ! »

« Comment ça, non ? Votre concurrent, monsieur Parpaillon le fait lui ! »

« Je ne veux pas le savoir. Mes andouillettes ont un prix ! Si Parpaillon brade les siennes, je me méfierais si j’étais à votre place. »

« Bon, alors, en plus de mes andouillettes, je voudrais une tranche de jambon gratuite. Et de votre meilleur, je vous prie. »

« Ben, c’est toujours non ! Parapaillon fait peut-être son jambon gratuit, mais chez moi on paie la marchandise qu’on emporte ! »

« Bien dans ce cas, je m’en vais diriger mes pas vers le magasin de monsieur Parpaillon ! »

« Attendez…. Allez… une tranche de jambon, gratuite pour dix achetées ! »

« Qu’est-ce que vous voulez que je fasse de dix tranches de jambon ? Je suis seul à diner avec Thérèse qui ne supporte pas le jambon. »

« Si je comprends bien, Thérèse aime l’andouillette, mais pas le jambon. »

« C’est la raison pour laquelle, je vous demandais d’exercer votre talent commercial sur la vente des andouillettes qui — soit dit en passant — vous rapportent plus que le jambon. »

« Justement, je ne vais pas brader ce qui me rapporte. Parpaillon est complètement cinglé s’il fait ce genre de promotion. »

« Bon, je vais faire une concession. Pour deux andouillettes achetées, vous me rajoutez la moitié d’une troisième. Une demi-andouillette pour deux acheter, c’est juste non ? »

« Surement pas ! Comment voulez-vous que je vende la demi-andouillette qui va me rester sur les bras ? Je n’ai pas d’autres clients aussi bizarres que vous ! »

« Bien… bien… bien … Alors, vous pourriez peut-être me les louer vos andouillettes ? »

« Vous déraillez, je ne loue rien du tout. Pourquoi voulez-vous que je loue mes andouillettes ? »

« Comprenez-moi : je pourrais ainsi les goûter. Si elles sont bonnes, je reviendrai demain pour en acheter d’autres. Si elles sont mauvaises, je vous les rapporterai, ce sera un service que je vous rendrai en vous évitant de les vendre à d’autres clients ! »

« Monsieur, mes andouillettes sont excellentes et je ne les loue pas ! »

« Chez monsieur Parpaillon, il y a un système de location-vente. Il me loue ses andouillettes et si je suis content je reviens les acheter. Le prix est alors amputé du coût de la location, évidemment. En plus, parfois, il me met une troisième andouillette pour deux achetées. »

« Je me fous des pratiques de Parpaillon. Pour moi deux andouillettes, ça coûte deux andouillettes. »

« J’ai une idée ! Une idée moderne ! Je les achète à crédit par 12 mensualités de 4 euros cinquante. C’est honnête, non ! En plus, comme vous le savez, il existe des taux d’intérêt négatifs, maintenant ! »

« Moi, j’ai une autre idée. Je vous fais un sandwich jambon-beurre. J’appelle la police et vous allez terminé votre sandwich au commissariat. Parpaillon viendra peut-être vous chercher. »