Les coquines
19 octobre, 2021« Bonjour ! Je me présente : Madeleine ! Je suis la maîtresse du baron ! »
« Enchantée, moi je suis Louise, l’amante du comte. »
« Le baron est très généreux. Il me couvre d’or et de bijoux. Je pense qu’il va me coucher sur son testament. Je travaille dur pour ça. »
« Moi aussi. Le comte n’est pas avare de cadeaux. Je les revends sur le marché, ça me rapporte pas mal d’argent. »
« Je profite de mon temps libre pour roucouler auprès du Vicomte qui vient de m’offrir un petit manoir des plus coquets. Vous pourriez peut-être y passer l’été ma chère Louise. »
« Mais comment donc, Madeleine ! Je viendrai avec ma suite de douze valets et femmes de chambres que le comte m’a généreusement offerts. »
« Ma cousine Berthe sera là. Le baron la trouve très divertissante. Nous pourrions organiser une sorte de festival pendant lequel nous dirons du mal des hommes. »
« Ce sera absolument délicieux. Mon amie Albertine sera du festival. C’est une ancienne amante du comte, une vraie méchante ! »
« Et quand nous aurons médit tout notre saoul, nous réfléchirons à la meilleure manière de les faire tourner en bourriques.
« Ha ! Ha ! Chère Madeleine ! Ce ne sera pas très compliqué. J’ai quitté douze fois le comte. Chaque fois, je lui fais une scène mémorable. »
« Nous améliorerons notre style de rupture ensemble, Louise. Nous devons les faire souffrir de manière sournoise pour qu’ils nous méritent. »
« Vous avez raison. Je me propose de faire venir la duchesse dans notre festival. Elle s’est retirée des affaires, mais elle a eu quarante-sept amants ! Quelle expérience ! »
« Quand nous serons bien au point, nous pourrions faire venir le baron et le comte. Ils seront entourés de femmes et la tête leur tournera. Nous pourrons nous esbaudir de leurs airs hagards. »
« Quelles vilaines friponnes, sommes-nous ! L’abbé Tonière va nous gourmander ! Ne croyez-vous pas, ma chère Madeleine ! »
« Pour moi, c’est déjà fait, Louise. Il m’a surpris avec le chevalier dans les bosquets de son château. Normalement, j’aurais dû être dirigée directement vers l’enfer, mais j’ai pris un air tellement contrit qu’il a transformé ma condamnation en simple avertissement. »
« Madeleine ! Petite polissonne, va ! Pour ce qui me concerne, mon amant n’hésite pas à me donner l’argent qu’il faut quand je lui dis qu’il s’agit de réparer l’église de l’abbé Tonières. Je détourne évidemment la moitié du don à mon profit. »
« Quelle méchante fille vous faites-là, ma chère Louise ! Nous sommes faites pour nous entendre., n’est-ce pas ? Il ne faudra pas oublier de nous gausser de ma sœur Bertille qui n’est l’amante de personne. »
« Moi, je viens de rédiger un pamphlet d’une grande cruauté contre ma voisine Elisa qui se pique d’une grande honnêteté ! Vous vous rendez compte ! »
« En effet, c’est très préoccupant, Louise. Il ne faudrait pas qu’elle en vienne à réparer effectivement l’église de l’abbé Tonière. Trouver un autre alibi ne sera pas aisé ! »