Voyages, voyages !
« Voilà, ça y est, j’ai voyagé. Je n’ai pas encore jeté l’ancre. »
« Vous êtes donc un grand baroudeur. »
« Oui, j’ai été à Vierzon, Vesoul, Bretigny-sur-Orge, Montélimar, Cherbourg et je projette une excursion dans la banlieue de Tournus. »
« Ce n’est pas ce que j’appelle un grand voyageur. »
« Pardon, avec la femme de chambre de l’Hôtel de la gare à Cherbourg, j’ai connu un voyage intersidéral, un vrai conte… »
« Je ne veux rien savoir de votre vie privée. »
« A Montélimar, je me suis livré à une étude approfondie de la fabrication artisanale du nougat par des indigènes, très accueillants. »
« Oui, mais vous auriez pu aussi étudier l’artisane local à Sumatra et rapporter une merveilleuse statuette en bois représentant Ganesha ! »
« Certes, mais on ne s’imagine pas la complexité du processus de fabrication du nougat. »
« Admettons et quoi d’autre. »
« J’ai visité le musée de la chemiserie et de l’élégance masculine à Argenton-sur-Creuse. Vous feriez bien d’y faire un tour, sans vous offenser. »
« J’achète mes chemises dans les grandes surfaces, elles me vont très bien. »
« A Pessac, j’ai visité le centre commercial. Très agréable. Je me suis acheté une glace à la pistache. »
« C’est un peu partout pareil. Moi, figurez-vous que je suis parti sur les traces de Rimbaud lors de mon dernier voyage en Ethiopie »
« Personnellement j’ai été beaucoup ému par un merveilleux coucher de soleil sur le site EDF de Gravelines, juste avant de déguster un bon ragout au bar des amis ! »
« C’est très intéressant. On voit que vous avez le sens de l’aventure. Moi, je me suis contenté de déguster une soupe de riz au yaourt, plat typique de l’Azerbaïdjan ! »
« Effectivement, je ne peux voyager sans gouter la gastronomie locale. Je me gausse des prétendus voyageurs qui commande une bouillabaisse à Strasbourg ! »
« Il parait, chose extraordinaire, que vous avez vécu une demi-journée dans le pays d’Andorre. »
« Oui, notre guide nous a conduit jusque dans cette charmante contrée. Il avait le besoin de refaire son stock de tabac. »
« Et on raconte que vous vous seriez perdu dans la forêt domaniale de Seillon dans l’Ain. N’avez-vous eu peur d’une mauvaise rencontre. »
« Non, je raconte cette anecdote amusante dans mon livre. Je me suis trompé de chemin et n’ai pu retrouver mon hôtel quatre étoiles que tard dans la soirée vers 19h 30. »
« En effet, quelle aventure ! Moi, pendant ce temps j’ai vécu six mois chez le peuple Kawahiva en pleine forêt d’Amazonie. »
« Bon, allez, c’est dit : vous pourrez me suivre dans ma prochaine excursion à Balaruc. »
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