Archive pour juin, 2021
Capricieuse
29 juin, 2021« Je vous préviens, monsieur, que je suis très capricieuse. Je suis même infernale. Moi-même, je ne supporterais pas mes caprices. »
« Ah bon, ça vous prend fréquemment ? »
« Oui, souvent. La plupart du temps, j’aime bien faire un caprice quand personne ne s’y attend. C’est encore plus embêtant pour les autres. »
« Donnez-moi donc un exemple. »
« J’exige par exemple de mon conjoint une glace à la pistache en plein hiver, alors que je sais qu’il est très difficile de trouver un glacier au mois de décembre. »
« Et si on ne trouve pas ? »
« C’est la rupture immédiate. Et hop ! Et je prends le prochain sur la liste. »
« Et s’il n’y a plus personne sur la liste ? »
« Monsieur ! Vous m’insultez ! Il y a toujours quelqu’un sur ma liste. N’oublions pas que je suis d’un charme époustouflant ! »
« Vous avez un autre exemple ? »
« Bien sûr ! J’exige que mon soupirant m’achète une nouvelle voiture et qu’elle me soit livrée immédiatement. Tous frais payés, évidemment. »
« Ça, c’est relativement facile. Il suffit d’être fortuné. »
« Facile ? Quand l’envie me prend à deux heures du matin, allez donc trouver une concession ouverte, prête à vendre un modèle ! »
« Et si on ne trouve pas un garagiste noctambule ? »
« Je crie, je pleure, je tape du pied, j’ameute le quartier. C’est très gênant pour mon soupirant qui est en plein désarroi et qui est déjà en train de préparer ses valises. »
« Il a des excuses. Acheter une voiture en pleine nuit, ce n’est pas facile. »
« Quand je demande quelque chose, je n’ai pas à considérer si c’est facile ou pas. Mes ordres doivent être exécutés sans mot dire. »
« Vous êtes un cas pathologique. Vous avez pensé à consulter ? »
« Oui, mais non. Les psys ne comprennent rien. Ils me disent qu’il faut que je sorte de l’enfance. Comme si j’étais un bébé ! »
« Il reste que vous faites exprès d’exploiter vos soupirants à un point parfaitement odieux. »
« Et alors, si ça marche ? »
« Je vous accorde que le problème, ce n’est pas tellement vos caprices, c’est que vous trouviez des nigauds pour les satisfaire ! »
« C’est vrai qu’en général, je ne les trouve pas très intelligents. J’ai une idée : pour sélectionner mes soupirants, je vais exiger un niveau culturel acceptable. Pour être sûre, je les réveillerai en pleine nuit pour qu’ils me recitent du Verlaine ou du Shakespeare. Ce sera top délire ! »
En doublettes (ou presque)
28 juin, 2021Un rêve historique
27 juin, 2021« J’ai vu deux silhouettes dans l’ombre d’une forêt profonde. J’ai reconnu Duplantier et Louis XIV. »
« Duplantier, le patron ? Qu’est-ce qu’il faisait là ? »
« Lui et Sa Majesté rigolaient comme deux bossus. On aurait dit deux chenapans qui viennent de jouer un mauvais sort. »
« Tu es sûr que c’était Louis XIV ? »
« Ou peut-être Louis XIII. A une unité près, on ne va pas chipoter. Le plus grave, c’est que le carrosse du cardinal est apparu… »
« Allons bon ! Mazarin ? Richelieu ? »
« C’était Richelieu, je suis sûr. Il avait marqué son nom sur la porte de son carrosse, mais ce n’était pas encore le plus important. Il y avait sa maîtresse dans sa voiture. Et tu sais qui c’était sa maîtresse ? »
« Brigitte Bardot ? »
« Non, ne dis pas de bêtise. C’était la mère Poulard, du service du personnel. »
« Nooooooooon ! Je ne savais pas qu’elle sortait avec le cardinal. Dumartin, du service informatique va faire une drôle de tête !! Et alors qu’est-ce qui s’est passé ! »
« La mère Poulard a exigé qu’on fasse un pique-nique ! »
« Toujours dans la pénombre de la forêt ? »
« Oui, le cardinal n’ose pas lui refuser. Il a appelé les cuisines sur son Smart Phone pour que des cuisiniers apportent de quoi se restaurer. »
« Et Duplantier pendant ce temps-là ? »
« Il jouait à saute-mouton avec le roi en attendant le déjeuner. Le roi en a eu vite assez. Il a demandé qu’on lui amène quelques ribaudes pour se divertir davantage. Et tu ne sais pas qui on lui a présenté ? »
« Non, j’ai hâte de le savoir. »
« Thérèse, ta femme ! »
« Oui, mais alors là, je ne suis pas tellement d’accord. Sa Majesté n’a pas à trousser la femme des autres. »
« Le cardinal est intervenu pour dire, qu’en effet, c’était un péché. Lui le fait couramment, mais enfin c’est un cardinal… Duplantier aussi a engueulé sa Majesté. »
« Comme quand il nous engueule en réunion de service ? »
« Oui, à peu près. Sa Majesté lui a répondu que s’il n’était pas content, il en avertirait le siège de New-York, voire le président des Etats-Unis en personne. »
« Et Thérèse, j’aimerais bien savoir ce qu’elle fait la nuit au fond des bois. »
« Elle a rejoint la mère Poulard dans le carrosse du cardinal. Elles ont gloussé à qui mieux-mieux. Je pense que la mère Poulard lui racontait les polissonneries du cardinal. »
« Et au final ? »
« Tout s’est terminé par un vaste pique-nique au clair de lune. Le roi a exigé que la barde soit attaché à un arbre. Et Obélix est arrivé en portant un plant avec un rôti de sanglier fumant. »
Les discours de Barbara
26 juin, 2021Thomas et l’Espagnol
25 juin, 2021Un taquin
24 juin, 2021« Vous vous moquez de tout le monde, monsieur. »
« Il est vrai que je raille beaucoup, monsieur. »
« Vous ne comptez tout de même pas jusqu’à vous gausser de moi. Cela n’irait pas sans mesures de rétorsion de ma part. »
« Même une toute petite taquinerie ?»
« Non, il est interdit d’ironiser sur ma personne, cela me chagrinerait fortement. Je serais obligé de vous envoyer mes témoins, ça ferait un tas d’histoire. »
« Vous avez raison. Je vais plutôt larder d’épigrammes le comte et la comtesse Dugenou. »
« Vous voulez dire que vous aller composer un petit poème satirique sur leur compte ? Cela pourrait être en effet très divertissant. »
« Nous pourrions également tourner en dérision le baron Duplantier. Qu’en pensez-vous ? Hier, ne vous a-t-il pas agoni de quolibets ? »
« Vous avez raison, monsieur. Daubons sur les Duplantier. Ils l’ont bien mérité ! »
« Nous pourrions aussi pouffer comme des jeunes godelureaux au passage de la baronne. Cela la mettrait de fort méchante humeur. »
« Pendant que nous y sommes, j’ai un compte à régler avec le vicomte Mollard qui s’est esbaudit à mon regardant avec insistance, lors du déjeuner du Roi. »
« S’esbaudir d’une personne de votre qualité, c’est en effet inadmissible, monsieur. Nous pourrions lui adresser un sourire plein de dérision en représailles. »
« Nous pourrions aussi gouailler sur lui. Je connais beaucoup de commérages à son sujet que nous pourrions colporter avec verve. Cela produirait le plus méchant effet. »
« Il est vrai que vous médisez à merveille, monsieur. Votre dernier pamphlet sur les dépenses de sa majesté a failli vous conduire à la potence. »
« Sa majesté a montré un peu d’humeur, certes, mais elle a le sens de la moquerie. Elle n’a vu qu’une aimable malice dans mes modestes vers. »
« Quoiqu’il en soit, je préfèrerais persifler quelqu’un de point trop puissant. Le duc de la Déconnade par exemple, qui postillonne tellement ! »
« En effet, le duc mériterait qu’on se gausse de sa prétention. D’autant plus que la duchesse badine volontiers au sujet des manières un peu frustres de son époux. »
« Oui, les femmes gloussent entre elles plus facilement que nous. Nous pourrions aussi tourner en dérision quelques-unes d’entre elles. Qu’en pensez-vous ? »
« Alors là, nous nous attaquons à forte partie. Mon épouse, elle-même, adore galéjer. »
« Tournons là en ridicule. Qu’en pensez-vous ? »
« Non, je ne suis pas trop intéressé par cette éventualité. On voit bien que vous ne connaissez pas le tempérament tempétueux de la comtesse Odette. Je préférerais que nous nous gaussions de vos nombreuses maîtresses ! »
Polémiques
23 juin, 2021« J’aimerais bien déclencher une polémique avec vous. »
« Moi, je veux bien, cher voisin, mais à quel sujet ? »
« Il faudrait trouver un sujet qui vous irrite fortement. Par exemple, je vous ai vu l’autre jour saluer cérémonieusement monsieur Du Lac, le royaliste du bout de le rue. »
« Je ne savais pas qu’il était royaliste. »
« On dit ça… mais tout le monde sait que vous vous préparez une place à la Cour. Vous courtisez habilement madame Du Lac pour approcher le comte.
« Vous vous trompez, monsieur, il n’y a pas plus républicain que moi ! »
« Et votre nouvelle voiture, toute rutilante ? N’est-ce pas de l’impudence que d’aller chercher votre pain en la sortant du garage, pour la faire admirer. »
« J’utilise ma voiture comme je veux, monsieur. Et ne me sortez pas des arguments écologiques : je refuse cette dictature. »
« Et votre fille qui se promène en short ultra-court devant mes fenêtres. N’y a-t-il pas un trouble répété à la morale bourgeoise dans le quartier. »
« Ma fille se promène où elle veut. Et d’ailleurs, si vous n’étiez pas pendu à votre fenêtre en espérant la voir passer, votre morale serait sauve ! »
« Vous voyez bien, monsieur que vous troublez la paix de notre mode de vie. Et je n’ai pas encore parler de votre grand-mère. »
« Qu’est-ce qu’elle a ma grand-mère ? »
« Elle s’est fait un plaisir de fêter ses cent ans sur Internet. On a eu droit à un reportage détaille sur Face Book dans sa demeure somptueuse du XVIII e siècle ! »
« Et alors, elle est chez elle ! Et puis, je vous signale que sur Face Book, vous pouvez faire des choses plus intéressantes qu’espionner la grand-mère de vos voisins ! »
« Monsieur, je suis horrifié par le nombre de polémiques que vous déclenchez dans le quartier. Nous serions plus tranquilles sans vous ! »
« Comment ? Mais c’est vous qui cherchez toutes les occasions de polémiquer ! »
« C’est peut-être moi qui aie « liké » mon portrait sur Face Book ! »
« Et alors ? C’était une marque de sympathie de ma part ! »
« Vous voulez rire, c’était une véritable provocation, bien dans votre style hypocrite ! »
« Et quand je vous ai prêté ma tondeuse à gazon que vous m’avez rendue cassé, c’était de l’hypocrisie ? »
« C’était une tondeuse bas de gamme, alors que vous en avez une autre beaucoup plus performante ! »
« Vous cherchez n’importe quel prétexte pour polémiquer. Vous voulez surtout faire parler de vous ! »
« Si je comprends bien, monsieur, vous cherchez à polémiquer sur les polémiques. Sachez que cela n’est pas très intelligent ! »
Le discours de Barbara
21 juin, 2021Boîte à outils
20 juin, 2021« Mademoiselle, j’en pince pour vous ! »
« Voilà qui me scie, monsieur ! Etes-vous sûr ? »
« Tout à fait, mon affection pour vous me tenaille méchamment ! »
« Diable ! Vous m’en voyez marrie, monsieur ! »
« Je sens que mon cœur est pris dans une sorte d’étau. »
« Vous êtes très entreprenant, monsieur. Devrais-je vous administrer un soufflet ? »
« Mon amour pour vous est une chose bien établie. »
« N’auriez-vous pas les chevilles qui enflent ? »
« Pas du tout ! Je ne suis pas un bêcheur ! »
« Ne partez pas en vrille, monsieur. Qu’est-ce qui vous plait tant chez moi ? »
« Votre petite mèche coquine sur votre front, par exemple ! »
« Vous n’avez pas le compas dans l’œil, j’ai bien d’autres atouts ! »
« N’y aurait-il pas une pointe d’ironie dans vos paroles ? »
« Vous vous croyez sérieusement à mon niveau ? »
« Non, je sais bien que je ne vaux pas un clou ! »
« Allons, allons ! Nous pourrions aller en forêt pour examiner la situation. »
« Vous voulez bien ? Je deviens marteau ! »
« N’en profitez pas pour envisager de me rouler une pelle ! »
« Evidemment ! Je connais la règle ! »
« Oui, vous prendriez une bonne paire de taloches ! »
« Découvrir la clé de votre cœur me suffirait, mademoiselle ! »
« Voilà un joli vice, monsieur. »
« Je suis un homme droit, comme une équerre. »
« Vous pourriez peut-être m’offrir un diamant pour commencer ? »
« Vous n’allez pas me mettre un râteau ? »
« Vous me faites une cour à coups de hache, monsieur. »
« C’est faux ! J’essaie de débroussailler le terrain. »
« Ramenez-moi donc à la maison dans votre chignole. »
« Entendu, nous irons à la chasse un autre jour. »
« Pas d’illusion, j’ai percé vos intentions, monsieur. »
« Vous êtes une fine lame, mademoiselle. »