Feux !
9 mai, 2021« Quelle belle journée, baron. Comme il est agréable de se promener malgré les ardeurs de l’été ! »
« Depuis que je vous ai vue, ce n’est pas l’été, mais mon cœur qui brûle d’un amour ardent pour vos doux yeux, comtesse. »
« Si je comprends bien, baron, vous me déclarez votre flamme. Savez-vous que vous êtes un petit polisson ! Je devrais vous gronder. »
« Vous mettez un pauvre hère au supplice, comtesse. Depuis que la foudre a bouleversé mon esprit, je ne dors plus ! »
« La chaleur de vos propos me bouleverse, baron. Mais n’avez-vous pas un foyer qui vous attend ? Comment va cette chère baronne ? »
« Très bien, comtesse. Mais je préfèrerais vous parler de l’étincelle que vos yeux lumineux allument en moi quand vous apparaissez. »
« C’est-à-dire que le brasier de vos sentiments me gêne beaucoup, baron. »
« Ce n’est pas de ma faute, comtesse, si votre silhouette embrase mes sens. Comment monsieur le comte peut-il résister à cet incendie ? »
« A son âge, monsieur le comte se consume lentement. Il ira bientôt rejoindre feu son père ainsi que ses ancêtres. »
« Voilà une chaleureuse nouvelle, comtesse… enfin, non … »
« Vous êtes un fieffé coquin, baron. On dirait que vous souhaitez que les flammes de l’enfer accueillent ce pauvre comte. »
« Pas du tout, comtesse, je me permets de vous entretenir de l’incendie que déclenche votre regard à chacune de nos rencontres. »
« Comme vous y allez, baron. Prenez garde ! Vous allez finir par être réduit en cendres. »
« Qu’importe si mon cœur doit finir sur le gril, comtesse, si ce sont vos mains qui le torturent. »
« Mais, dites-moi, baron… D’après la rumeur, n’auriez-vous pas récemment allumer les ardeurs de la duchesse ? Enfin… c’est ce qu’il m’est revenu. »
« Que me chantez-vous là ? La rumeur m’est d’une bien méchante douleur. Quelques incendiaires jaloux ont sans doute propagé cette nouvelle comme une traînée de poudre. »
« Comme les gens sont méchants, baron. Lors de vos rencontres avec la duchesse, certains ont rapporté avoir tenu la chandelle… »
« Quelle ignominie, comtesse ! Je brûle de pouvoir rosser ces chenapans comme il le méritent. »
« Il est vrai que vous n’auriez pas été le premier à vous jeter dans le brasier du lit et des bras de la duchesse ! »
« Revenons plutôt à nos affaires, comtesse ! Vous me mettez au bûcher ! »
« Allons, monsieur le baron ! Allez-vous m’obliger à entretenir sa Majesté de l’échauffement de vos propos à mon égard ? »
« Ah bon ? J’ignorais que sa Majesté vous honorait de sa fiévreuse attention. Evidemment… dans ces conditions… »