Le problème du repas
« Le problème du repas, c’est la conversation qui va avec. Souvent, il faut s’ennuyer copieusement des entrées au dessert. »
« Vous avez raison. Avec Josiane, on n’a plus grand chose se dire, ce qui fait qu’elle râle parce qu’on ne se dit rien. »
« A la cantine du bureau, c’est encore pire : Dugenou ne parle que de foot ou alors de son week-end chez sa belle-mère. »
« Le problème, c’est qu’avec ces gens-là, il faut prendre l’air intéressé, surtout si vous avez quelque chose à demander à Dugenou dans le cadre du travail. »
« Si vous manquez de conversation, il y a toujours le temps qu’il fait ou bien les embouteillages, ça fonctionne bien, mais ça fait celui qui manque de conversation… »
« Il faut tenir compte de la qualité du repas. Si vous sentez que la discussion va être languissante, orientez vous plutôt sur un steak-frites ou une formule sans dessert. »
« Moi, dans les cas extrêmes, je fais sauter le café. »
« Le plus intéressant, c’est le self-service, si votre interlocuteur vous casse les pieds, vous n’êtes pas obligé de meubler les intervalles de temps entre les plats. »
« Ou bien vous pouvez déjeuner seul dans votre coin… »
« D’accord, mais quand vous êtes seul à une table de resto, vous ne parlez à personne, par contre vous passez pour le pauvre mec à qui personne ne veut parler ! »
« Moi, j’essaie de m’en tirer en programmant un appel téléphonique qui va me déranger juste après les entrées. Je peux me lever en prenant l’air préoccupé pendant que les autres attaquent le plat de résistance. C’est toujours ça de gagner. »
« Dans un cas désespéré, vous pouvez dire que vous venez d’avoir une nouvelle qui vous oblige à partir de manière urgente. Comme vous le regrettez ! »
« Finalement les plus malins, ce sont les moines qui doivent manger en silence. »
« Enfin… Je n’en suis pas encore à vouloir rentrer au monastère. »
« Le mieux, ce serait qu’on se fasse une liste de sujets qui nous intéressent. »
« Certes, mais si chacun a sa liste, il va y avoir une bagarre pour placer son sujet en tête de la conversation. Il vaudrait mieux ne pas en venir à se jeter les plats à la figure. »
« Vous avez raison. Comme nous devons manger ensemble la semaine prochaine, échangeons nos sujets par mail avant et minutons la durée de chacun. Comme ça, il n’y aura pas de surprise. »
« Euh… j’ai peut-être une solution à tous nos problèmes : mangeons ensemble quand on a quelque chose à se dire. »
« Oui, mais il faut que ça dure au moins une demi-heure. Le mieux serait un sujet sur lequel nous ne serions pas tout à fait d’accord. Le temps que nous échangions nos arguments contradictoires, nous devrions tirer jusqu’au café. »
« D’accord, si c’est juste pour discuter de la disposition de la photocopieuse, il faudrait mieux envisager de manger un sandwich côte-à-côte ! »
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