Archive pour juillet, 2020

Je comprends rien à ce texte

31 juillet, 2020

Je suis dans la brise

Surprise

Et incomprise.

La crise

De la cerise

Grise

Que je prise

Me défrise.

Une bonne éducation

30 juillet, 2020

« Vous avez-vous votre gamin ? »

« Qu’est-ce qu’il a mon gamin ? »

« Il se met les doigts dans le nez, il n’est pas peigné, il bave… »

« Et alors ? »

« Je vois ce que c’est : monsieur est partisan d’une éducation laxiste… Ah ! Il ne faut pas s’étonner dans ces conditions ! On récupère les jeunes qu’on a élevés ! »

« Je m’excuse de ne pas avoir un môme aussi rigide que le vôtre qui n’ose pas bouger une oreille sans votre autorisation. »

« Zéphir est un garçon charmant et bien élevé ! »

« En plus, il s’appelle Zéphir ? Pauvre gosse ! Monsieur n’a pas voulu d’un prénom trop populaire. Il ne faudrait pas que cet enfant se nomme comme un enfant du peuple ! »

« Non mais, qu’est-ce que ça veut dire ? C’est vous qui représentez le peuple ? Mon enfant est promis à un grand avenir par son seul mérite ! »

« C’est facile d’avoir du mérite quand on a les moyens d’aller aux sports d’hiver ou à Saint-trop pendant l’été ! »

« Occupez-vous donc convenablement de votre enfant avant de critiquer ceux des autres ! »

« Maurice lui va chez sa mémé dans le Périgord et il aime beaucoup sa mémé. Est-ce que Zéphir à une mémé ? »

« Laissez tranquille la grand-mère de Zéphir ! On ne fait pas un concours de mémé ! Le problème c’est que Maurice a triché lors du dernier contrôle de maths. »

« Ce qui dénote une très belle capacité d’initiative ! D’abord si Zéphir lui avait filé la solution, tout aurait été beaucoup plus simple. »

« Zéphir a justement refusé de fausser les résultats. Ce n’était pas une raison pour lui casser la figure à la récréation ! »

« Vous devriez enseigner à ce pauvre Zéphir que la vie est pleine d’injustices et que c’est en se bagarrant qu’on peut s’en sortir. D’ailleurs un peu de musculation ne lui ferait pas de mal. »

« Commencez par enseigner le respect des autres à Maurice. La société, monsieur, ce n’est pas la loi du plus fort ! Nous sommes entre êtres civilisés ! Enfin… à part vous ! »

« Maurice, lui, sait ce que c’est que la solidarité ! Il a partagé son croissant avec Zéphir ! »

« Un morceau de croissant rassis qui trainait dans son cartable ! Bravo ! Zéphir en a été indisposé pendant une semaine ! »

« Maurice sait créer du lien social, lui ! Il ne regarde personne de haut ! »

« Forcément, il est petit. Zéphir ne crée pas de lien social, il entretient des relations de qualité. Par exemple avec son ami Amaury. »

« Ça m’aurait étonné qu’il s’appelle François ou Jean-Paul ! »

« Je vous rappelle que votre morveux à casser les lunettes de Zéphir au nom de l’entraide entre les masses laborieuses. Par conséquent, il s’appelle comme il veut, mais il me rembourse les frais ! »

Lendemain de fête

29 juillet, 2020

Et vlan !

C’est le jour de l’an.

Je suis sur le flanc

Comme un gland

Dans mon clan.

Je suis tout blanc

Car j’ai mangé du flan

Ce n’était pas le plan.

Le prélèvement à la source des ennuis

28 juillet, 2020

« Depuis le prélèvement à la source, je ne sais plus combien je paie d’impôt. »

« Ne soyez pas rétrograde ! Le gouvernement le sait lui. Et comme il sait que vous ne savez pas, il pourra les augmenter sans que vous le sachiez. »

« Dans le temps, c’était douloureux, on sentait passer l’échéance du tiers provisionnel, mais au moins on le ressentait dans notre chair. Maintenant, je ne sens rien du tout. Je me méfie des dépenses qui ne sont pas douloureuses. »

« Mon pauvre ami, il n’y aura bien tôt plus de monnaie et de pièces, vous n’avez pas fini de ne pas souffrir. Nous rentrons à pas de loup dans une civilisation où nous aurons tous la fallacieuse impression que tout est gratuit. C’est fait pour booster encore un peu plus la consommation. »

« Et tout ça, ça profite à qui ? Suivez mon regard… »

« Remarquez, moi j’aime bien payez des impôts, c’est l’indicateur indiscutable que je gagne bien ma vie ! »

« Nous contribuons à la dépense publique en proportion de nos revenus. C’est la loi.

« Les gens présentent souvent l’impôt comme une charge, en fait c’est une consommation de biens publics. En payant des impôts, je consomme du temps d’enseignants pour les gamins ; ce n’est pas qu’ils en tirent beaucoup de profit, mais c’est le principe… »

« Oui, ou bien vous consommez du temps de policier pour qu’ils vous chargent, matraque au poing, si vous manifestez. »

« Ou bien pour qu’il me protège si, par mégarde, je ne respectais pas le code de la route. »

« L’impôt le plus astucieux est la TVA. A chaque achat, vous payez le produit, mais aussi un peu du bien public qu’il a fallu consommer pour produire le produit en question (usure des routes, occupation de l’espace.). Et maintenant vous payerez en plus, la pollution que la production de votre bien a occasionnée ! »

« Moi, je serais partisan pour un impôt préférentiel. »

« Qu’est cela, maître ? »

« Dans mon système, vous payez votre impôt, mais, en même temps, vous dites à quoi vous entendez qu’il soit affecté. Par exemple, moi, je verserai bien un peu d’argent pour qu’on nous débarrasse des programmes débiles à la télé. »

« Et moi, je voudrais que mes impôts servent à éviter que je me retrouve sur un brancard dans les couloirs, chaque fois que je suis hospitalisé. »

« Si ça se trouve mon impôt préférentiel rapporterait plus à l’Etat que l’impôt obligatoire ! »

« J’ai une autre idée : l’impôt négatif. Chaque mois, je ferai ma déclaration de revenu. L’Etat au lieu de me prélever du fric m’en donnerait s’il m’en manque pour boucler la fin de mon mois. Ce serait plus simple que les allocs… Et ça éviterait que je me nourrisse de spaghettis à partir du 15. »

« Avec les progrès d’Internet, ça devrait être possible ! Mais on va vous dire que ça n’encourage pas à trouver un travail ! »

« Vous avez raison, je vais me contenter de mourir de faim. »

Par ici, par là !

27 juillet, 2020

Au Paraguay,

J’irai au paradis

Comme à la parade

Avec mon parapluie

Ou mon parasol,

En parachute

Ou en parapente.

C’est dans les parages.

Quel paradoxe !

Une grosse colère

26 juillet, 2020

« Je suis furieux, ça se voit non ? »

« Bof… »

« Si ! J’ai mon regard qui fulmine, les maxillaires qui se serrent, la tête dans les épaules, je sens que je vais exploser. »

« Vous savez que la colère contenue va vous pourrir la santé. Criez, ça vaudra mieux pour tout le monde. Vous vous sentirez mieux ! »

« AAAAAAAAAAAAAAAAAh ! »

« Non, ça ne va pas. Là on dirait que vous avez mal au genou. Hurlez, videz tout ce que vous avez dans les poumons ! Plus rien ne doit rester ! »

« AAAAAAAAAAAAAAAAAh ! »

« Voilà qui est bien. Tous les voisins sont sortis à leurs fenêtres, certains ont appelés la police. »

« C’est-à-dire qu’il est deux heures du matin et que je viens de pousser un hurlement déchirant dans la nuit. Même moi, je me suis fait peur. »

« Peu importe, vous allez mieux ? »

« Non, je suis toujours furieux contre la vie, mais je n’ai plus de force pour hurler. Je n’ai plus que l’envie d’aller me coucher. »

« C’est vrai que vous venez de tout perdre : votre femme, votre job, votre argent… Ce n’est vraiment pas de chance. A votre place, je serais furieux aussi… »

« Je vous remercie d’insister sur mon caractère de looser. Je me sens redevenir furieux. Puis-je vous flanquer dehors ? »

« Insultez-moi plutôt, ça finira de vider votre sac de colère. »

« Vous permettez ? Crétin, imbécile, connard… ça ne vous fait vraiment rien ? »

« Non, moi j’ai tout perdu aussi : ma femme, mon job mon argent, ma dignité, mon honneur… alors, vos insultes ne me font ni chaud, ni froid… »

« Bon d’accord, mais si je ne rencontre pas de résistance, mes injures ne vont pas me soulager. Si vous pouviez vous sentir outragé, ça m’arrangerait… »

« Dites-moi quelque chose qui me blesse profondément. Par exemple qu’il faudrait que je m’occupe de mes affaires qui ne sont pas plus brillantes que les vôtres. »

« Euh… non, je ne peux pas vous dire ça, parce que ça m’arrange bien que vous perdiez votre temps à m’écouter pleurnicher sur mon sort. »

« Alors, cognez-moi… »

« Mais je vais vous faire mal. Je ne suis pas une brute épaisse. »

« Même pas un petit coup de pied dans les tibias ? »

« Euh… je n’aimerais pas trop… je ne peux pas vous casser la figure. Remarquez… pourquoi pas… j’entends les flics qui arrivent. Me retrouver en cellule de dégrisement, ça complèterait le tableau ! »

Anniversaires !

25 juillet, 2020

« J’ai oublié la date anniversaire de notre mariage. »

« Ouh là ! Ça a du tangué à la maison. »

« Josiane n’était pas très contente. Elle m’a dit qu’elle en était sûre. »

« Sûre de quoi ? »

« Sur que je me fichais de mon mariage, comme de mon premier passeport ! »

« J’ai répondu que je ne me fichais pas de mes papiers d’identité. Quant à notre mariage, il a eu lieu un 14 septembre. Avouez que c’est une date particulièrement difficile à retenir. »

« J’ai une idée : proposez-lui de vous remarier et choisissez une date facile à retenir : le jour de la bataille d’Austerlitz, le 2 décembre par exemple. »

« Se marier en décembre, ce n’est pas très glamour. »

« Peut-être, mais vous aurez moins de monde à nourrir. Et puis pour les photos en extérieur, ça ira plus vite. Si vous n’aimez pas, essayez le 18 juin, le jour anniversaire de la bataille de Waterloo ! »

« C’est ça, oui ! Pour que Josiane me reproche de comparer notre mariage à un naufrage de Napoléon. »

« Bon, alors je vous propose le 21 juin, le jour de la fête de la musique. Comme tout le monde en parle, vous pourriez être sûr de ne pas louper la date. »

« On voit bien que vous ne connaissez pas Josiane, elle va me dire que je considère notre mariage comme du pipeau. »

« Dans ces conditions, gardez le mariage du 14 septembre, c’est le mieux, ça ne rappelle pas grand-chose… Enfin … à part la naissance de la carte postale en 1870. »

« Logiquement Josiane ne devrait pas se sentir humilié d’être rapprochée d’un objet comme la carte postale…. Enfin … sauf que plus personne ne se sert plus d’une carte postale ! »

« A propos, vous vous souvenez de l’année de votre mariage ? »

« Euh… euh… c’était vers… Ecoutez, je ne me souviens même plus de l’année de mon opération des amygdales…. Alors vous comprenez… »

« Essayez au moins de vous souvenir d’une anecdote amusante pour montrer à Josiane que cet évènement du 14 septembre vous a marqué à vie ! »

« Une anecdote ?… Euh… L’oncle Albert a vomi sur la piste de danse ça irait ? »

« J’ai dit : amusante. »

« C’est-à-dire que je me souviens surtout du pognon que ça m’a coûté. Mon père m’avait dit que je pouvais faire les conneries que je voulais, mais qu’il ne fallait pas compter sur lui pour les financer. »

« Eh bien… dites à Josiane que le jour du 14 septembre était un jour si merveilleux pour vous que vous en étiez tout étourdi. Par contre, vous proposez d’honorer le 15 du même mois pour célébrer le jour où une nouvelle vie s’offrait à vous ! »

« C’est-à-dire qu’à partir du 15, je n’ai plus beaucoup de fric, je fais attention…. Je vais essayez le 29 février… Une fois tous les 4 ans, je pourrais l’emmener au restaurant. Je vais dire que c’est l’anniversaire de la première fois où j’ai participé au ménage… C’était un samedi. »

Un homme fantôme

22 juillet, 2020

« Moi, je m’éclipse. »

« Comment ça ? »

« Quand j’en ai assez d’être quelque part, je deviens invisible sur un claquement de doigts. Hop ! Comme ça ! »

« Oh ! Vous êtes où, vous avez disparu ! »

« Et pourtant je suis là ! Surprenant, n’est-ce pas ? »

« Vous devez savoir beaucoup de choses puisque vous vous glissez n’importe où ! »

« Oui, mais je ne suis pas seul dans l’invisibilité, nous sommes entre copains fantômes ! Ma caractéristique très rare c’est que je suis un fantôme qui peut devenir humain. »

« Vous pourriez peut-être voir s’il y a mon beau-père dans le monde des fantômes et lui rappeler peut-être qu’il me doit 100 euros. »

« Je n’y manquerais pas si je le croise, mais pour le moment, je reprends ma forme humaine car le patron veut me voir. Il ne m’aime déjà pas beaucoup quand il me voit, alors si je me présente en courant d’air, je ne vous dis pas la tête qu’il va faire. »

« Après nous pourrions faire un tennis. Vous vous mettrez invisible. Moi j’aimerais bien jouer contre personne, ça doit faire drôle de voir revenir la balle toute seule ! »

« En effet, avec ça, vous ferez votre petit effet ! »

« Ensuite, je vous présenterais à la belle Anabelle. Elle est tellement snob qu’elle pourrait tomber amoureuse de l’homme invisible et se promener à son bras. »

« Entendu, j’ai déjà eu l’occasion de l’observer de très près, elle est charmante. »

« Mais d’où vous vient cette faculté peu ordinaire, cher ami ? »

« Papa et maman était déjà fantômes intermittents. Papa disparaissait chaque fois qu’il avait un contrôle fiscal. Maman préférait s’absenter quand grand-père racontait des blagues salaces. »

« Vous avez des frères et sœurs ? »

« Oui, Jean a des soucis : son système de passage de visible à invisible ne fonctionne pas bien, parfois il n’y a que le haut du corps qui est visible. Dans son entreprise, ça jette un malaise : le médecin du travail s’est déclaré incompétent. Quant à Josiane, ma sœur, elle devient invisible quand l’un de ses soupirants ne lui plait pas. On peut dire à juste titre qu’elle leur met un vent. »

« Et vous pensez passer fantômes à titre permanent ? Il faut que vous décédiez ? »

« C’est plus clair, mais ce n’est pas obligatoire. Nous avons des fantômes humains qui n’utilisent jamais leur don d’invisibilité. »

« Je vois … ça doit être le cas de Dugenou, il a toujours l’air d’être ailleurs. » 

« Oui, il a négocié un contrat spécial. Il a le don d’invisibilité, mais il n’a pas spécialement envie de décéder pour devenir fantôme permanent. »

« Soyons clairs : vous appartenez au peuple des fantômes…  à temps partiel, mais quand même! Et vous êtes au courant de tout ce qu’on croit vous cacher, même de mes magouilles pour vous souffler le poste de chef de service… C’est embêtant. » 

La regrettable histoire du manchou

20 juillet, 2020

Un manchou

Mâchouille

Des cachous

En caoutchouc.

Il préfère le chabichou.

C’est chouette !

Mais il échoue

A planter des choux.

Le container

19 juillet, 2020

« Je vends des containers. Le container c’est un truc pour ranger des machins à l’intérieur. C’est un concept très général, ça peut aller de l’écrin à bijou, jusqu’aux gros containers qui voyagent sur des cargos. »

« Un vase à fleurs est-il un container, maître ? »

« Non, le container se caractérise par le fait qu’il dispose d’un truc pour le fermer. La fonction principale du container est de contenir. Si nous voulions parler français, il faudrait dire ‘conteneur’. »

« En fait quand on utilise des mots anglais, on a toujours l’impression de faire des choses sophistiquées qui nous valorisent. Par exemple, ranger vos affaires dans un ‘dressing’, c’est quand même plus classe que les mettre dans une penderie ! Ou alors si vous participez à un ‘calling’, c’est que vous êtes quelqu’un de plus important qu’un simple participant à une ‘conférence téléphonique’ »

« Bon d’accord, mais moi, je préfère dire ‘container’ à la place de ‘conteneur’ pour attirer la clientèle étrangère. »

« Si je vous suis bien maître, une maison, c’est un container, ça contient plein de trucs ? »

« Pas du tout, le container se définit par une faculté de mobilité et par le fait qu’il contient des choses et non pas des gens. Une bagnole n’est pas un container. »

« Pouvez-vous nous faire un historique du concept de container, maître ? »

« L’invention du container est un tournant dans l’histoire de la civilisation. A l’époque préhistorique, quand je voulais vendre des poules à mes compatriotes, je les transportais une par une. Plus tard, j’ai inventé la cage à poules qui est l’ancêtre du container. »

« Et ensuite, maître ? »

« Les hommes ont sophistiqué la notion de container en lui adjoignant un dispositif de fermeture. Cela a donné le coffre. Que serait devenu la monarchie si le roi ne pouvait pas entasser son trésor dans des coffres dont il détenait la clé ? »

« Aujourd’hui ne peut-on pas dire que nous avons assisté à un nouveau développement technologique du container. Je veux parler de son aspect parallélépipédique ? »

« Tout à fait, cher ami. Je vous parlais de la fonction de mobilité du container. Comment transporter des tomates ou des œufs malgré leurs allures rondes sans les insérer dans une forme de parallélépipède ? »

« En effet, ce serait très hasardeux !  Selon vous maître le container a-t-il un grand avenir ? »

« Tout à fait, mais nous allons adapter notre production au contexte socio-économique et écologique dont l’évolution va nous impacter ! »

« Fini les énormes containers qui voyageaient par cargo ? »

« C’est sûr. Si nous nous mettons à privilégier les productions locales, il va falloir produire des containers qui rentrent dans les coffres de voiture ! »

« Cela ne va-t-il pas obliger les constructeurs à produire des voitures carrées ? »

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