Une apparition
12 avril, 2020« J’ai eu une apparition, la semaine dernière. C’était Mollard, mon patron, entouré du Diable et d’un escadron de diablotins aux visages mauvais. »
« Qu’est-ce qu’ils ont dit ? »
« Mollard a dit que si mon chiffre d’affaires continuait à baisser, les diablotins reviendraient me kidnapper et me feront cuire dans leurs grandes marmites. Pendant ce temps, les diables agitaient leurs fourches et en récitaient des poèmes maléfiques. »
« Et Mollard ? »
« Evidemment, il était ravi. Il se frottait les mains avec le sourire sournois de celui qui va te supprimer 4 ou 5 jours de RTT. »
« Qu’est-ce que t’as fait ? »
« J’ai réveillé Josiane. Evidemment, elle était furieuse. Elle m’a dit qu’elle ne voyait aucun diable dans la chambre et que je devrais arrêter avec la bière. »
« Le lendemain, j’ai croisé Mollard. En me regardant fixement, il continuait à se frotter les mains et à arborer le même sourire sournois. En plus, il faisait exprès des allusions diaboliques. Par exemple, il commençait ses phrases par : ‘c’est bien le diable si ‘ »
« Il n’y a pas de doute, il est connecté avec Lucifer. Il faut porter plainte. »
« C’est ce que j’ai fait, mais le gendarme de service a refusé de prendre une plainte contre le Diable ni contre Mollard au seul prétexte qu’il se frotte les mains en me regardant de manière sardonique. Comme j’insistais, il m’a menacé de la cellule de dégrisement. »
« C’est assez spécial comme histoire. Ils sont revenus après cette nuit ? »
« Oui, il y avait bien une cinquantaine de diablotins à la peau rouge, leur chef et Mollard à leur tête, évidemment. Et le système d’alarme ne les a pas détectés. Le type de la télé surveillance m’a prié d’arrêter de lui casser les pieds avec des histoires à dormir debout. »
« Alors qu’est-ce que t’as fait ? »
« Je ne me suis pas dégonflé. Je suis allé voir Mollard dans son bureau et je l’ai prié de ne plus venir chez moi en pleine nuit, accompagné de sa garde prétorienne aux doigts de pieds fourchus.»
« Qu’est-ce qu’il t’a dit ? »
« Il m’a dit : mon petit Dugenou, vous vous sentez bien ? Avec l’air du type qui s’adresse au pauvre cinglé qu’il ne faut pas bousculer. »
« C’est grave. »
« En plus, il m’a offert 8 jours de congé, soi-disant pour me reposer, mais il veut en profiter pour revenir me visiter avec sa bande de chenapans. »
« Alors qu’est-ce que t’as fait ? »
« J’ai accepté la semaine de congés. J’en ai profité pour contacter Lucifer et lui proposer un marché. Il m’a dit que ça l’intéressait. Cette fois, c’est moi qui suis aller voir Mollard en pleine nuit avec Satan et sa bande de boyscouts. »
« Il était content, Mollard ? »
« Non ! Surtout lorsque je suis revenu au boulot et que je me frottais les mains en le fixant d’un air sournois. »