Archive pour le 10 mars, 2020

Le Bien et le Mal

10 mars, 2020

« Parlons du Bien. »

« Moi, je préfèrerais parler du Mal, je connais mieux le sujet. D’ailleurs, le plus souvent, les gens aiment bien dire du Mal de leurs prochains. »

« Oui…oui…. Bon d’accord. D’ailleurs, le Bien peut-il exister sans le Mal ? Ne faut-il pas qu’il existe du mauvais vin pour goûter le bon. »

« C’est vrai ! Quand j’ai obtenu une promotion, j’ai fait du Bien à moi et à tout le monde, sauf à Dugenou qui visait la même promotion. Depuis, il a mal et il fait le Mal en entretenant un esprit de vengeance entre nous. »

« Normalement, faire le Bien doit vous rendre heureux et par ricochet rendre heureux ceux qui sont autour de vous. »

« Euh… ça ne marche pas toujours votre truc. Certes, quand je donne un peu d’argent aux miséreux, ma conscience est soulagée pour un petit moment, mais quand je prive mon gamin de sortie pour son Bien, il n’est pas très content. »

« On ne fait pas d’omelette sans casser les œufs. En général, il vaut mieux faire le Bien quelles que soit les conséquences. »

« C’est bien ça le problème. Si je vous donne 100 euros, vous allez peut-être les boire au bistrot. Je fais Bien de ne pas vous les donner. »

« Il ne faut pas confondre le Bien et l’intérêt personnel. Quand vous êtes généreux, essayez de ne pas en profiter pour vous valoriser ou pour faire le malin auprès des autres. »

« Ah bon ? Faire le Bien doit être gratuit ? A notre époque de marchandisation de toutes choses, ça va devenir difficile. Ou alors, il faut envisager la béatification. »

« Eh oui, c’est comme ça pour faire le vrai Bien, il faut que cela ne vous permette pas d’en tirer un profit personnel. Le mieux, c’est que personne ne sache que vous faites le Bien.»

« Avec le Mal, on a moins de soucis. Quand je vais à la pâtisserie du quartier, tout le monde le sait : je vais m’empiffrer et céder au péché de gourmandise, ce qui est Mal. »

« La difficulté, c’est que faire le Bien, c’est beaucoup plus difficile que faire le Mal. Le Mal, c’est la facilité. Pour le Bien, il faut une grande force d’âme. »

« Le plus simple, c’est de faire confiance à la loi. Ce qui est légal, c’est Bien. Ce qui est illégal, c’est Mal. Payez ses impôts, c’est Bien. Planquer son fric à l’étranger, c’est mal ! Point barre. »

« Tout ne se règle pas par la loi. »

« Il faut bien que quelqu’un décide ce qui est Bien ou Mal. Sinon, c’est la pagaille. A la maison, je ne suis jamais d’accord avec Thérèse. Est-ce Bien ou Mal de ne plus manger de viande ? Ou du chocolat ? Comme personne n’en sait rien, on coupe la poire en deux : on le fait un jour sur deux. »

« C’est bien le problème : quand il n’y a plus de repères, on en arrive à des compromis ou des demi-solutions. Il faudrait inventer le demi-Bien à ne pas confondre avec le demi-Mal.  C’est trop compliqué ! Le mieux, c’est de demander à sa conscience. En général, quand on fait la Mal, elle s’arrange pour nous mettre mal à l’aise. »

« Oui, et ça ne me convient pas. J’attrape facilement des maux d’estomac, je n’ai pas besoin qu’elle en rajoute. »