Archive pour février, 2020

Je vois double

29 février, 2020

L’escorte accorte

Et Paulette jouent sur l’escarpolette.

L’escroc a les crocs.

Il a pris la mouche lors de l’escarmouche

Avec l’espion qui avançait ses pions.

L’esclave s’en lave les mains.

Il monte sur un cargo avec ses escargots,

Son cabot beau et son escabeau.

Noir c’est noir

28 février, 2020

Dans un manoir

Vivent un Noir

En peignoir

Et un tamanoir.

Au-dessus de leur baignoire

Un Renoir.

Ont-ils des idées noires ?

Non, c’est de l’humour noir.

Du lien social !

27 février, 2020

« Il faut créer du lien social ! »

« Bof ! Pourquoi ? Il y en a déjà beaucoup : la famille, les copains, les collègues, les voisins… Et puis, le lien social ça peut devenir douloureux quand ça se casse : divorce ou licenciement pas exemple. Plus vous en créez, plus vous ouvrez des possibilités de les rompre. »

« Vos liens sociaux sont complètement ringards ! Créons du lien social, mais du lien moderne !»

« Je sais, il y a des liens sociaux qui sont mal vus. Par exemple rester attaché à sa terre natale est très mal vu. Aujourd’hui, il faut être mobile ! »

« Vous allez encore me dire que c’est la faute de mondialisation. »

« Evidemment, comment voulez-vous que je crée du lien avec mon voisin, s’il change tous les deux ans ! Je suis obligé de me rabattre sur le lien que j’entretiens avec les personnages de mes feuilletons préférés. »

« Il ne faut pas : s’attacher à des choses virtuelles comme les jeux sur votre smartphone, c’est aussi très mal vu. En fait, il ne faut s’attacher qu’à des choses dont on peut se détacher. »

« Donc ce n’est pas du lien social. »

« C’est du pseudo-lien social temporaire. C’est un outil moderne, c’est très souple et très pratique. Par exemple, vous pouvez vous attacher à votre entreprise, mais ne pas faire toute une histoire quand vous en êtes viré, ça arrangerait tout le monde. »

« Si je comprends bien, vous êtes pour le lien social à condition qu’il soit mou. »

« Oui ! De la souplesse ! De la souplesse ! A bas les rigidités de toute nature ! »

« Vous vous rendez compte que si je quitte Thérèse, ce sera un crève-cœur ? J’aurais du mal à m’en remettre ! »

« Et voilà, encore un réflexe rétrograde ! Pas de sentimentalisme vieillot ! Votre Thérèse vous pourrez toujours lui parler par Skype ! Intégrer donc les nouvelles technologies dans votre parcours ! Mêlez-vous au monde moderne ! »

« Et mon chien, je ne vais tout de même rompre mes liens avec mon chien ! »

« Mais si, bien sûr : des clébards, on en trouve partout ! Ce que vous pouvez être gaulois ! »

« Et si nous établissions un lien entre vous et moi. ? »

« Surtout pas ! Ne nous attachons pas ! Comme je vous connais, vous allez commencer par m’offrir un verre, me raconter vos malheurs dont je me fous et si ça se trouve, je serais obligé de vous inviter à diner. Ce sera insupportable. Discutons par mail à la rigueur ! »

« Ah ! Dans votre système on a tout de même le droit à des liens virtuels ? »

« Oui, c’est plus pratique. Si vous m’énervez, je vous bloque en tant qu’indésirable. Point barre. Dans le monde réel, je ne peux pas vous bloquer sauf en vous cassant la figure, à la rigueur. »

« Et si je ne vous énerve pas ? »

« Je romprai le lien social aussi. Sinon, je risquerais de vous trouver de l’intérêt. Vous vous rendez compte du problème ? Vous tenez à nous créer une rigidité supplémentaire ? De la souplesse ! De la souplesse ! Vous dis-je ! »

La télé

25 février, 2020

« Le jour où j’ai proposé à Josiane de mater un porno, elle m’a mis une beigne. »

« C’est normal. Vous devriez essayer des films d’une sensualité élégante. Chez moi, avec Thérèse, ça passe mieux. Je n’ai pas encore pris de gifle. »

« Josiane dit que le porno, c’est nul sur le plan cinématographique. Et puis, ça se termine toujours pareil. »

« Elle n’a pas tout à fait tort. Cela dit, si vous vous faites agresser chaque fois que vous regardez quelque chose de nul à la télé, vous n’avez pas fini de faire la queue aux urgences. »

« Moi, quand elle regarde « plus belle la vie », je ne dis rien, je fais état de mon ouverture d’esprit. »

« Il est vrai qu’en contrepartie, elle accepte que vous m’invitiez pour regarder le foot, les soirs de Ligue des champions. »

« J’ai au moins sauvé ça. Elle ne manque aucune occasion de me dire que je ferais mieux de suivre « les chiffres et les lettres » pour accroître ma vivacité d’esprit. Et pourquoi pas « le jour du seigneur » pendant qu’on y est.

« Moi, j’ai obtenu que Thérèse me laisse la télé à 19 heures. Quand Julien Lepers est parti, elle a pleuré pendant trois semaines, puis elle lui a écrit une lettre d’amour. »

« C’est vrai qu’on apprenait des choses dans le temps. A propos, où on en est dans « l’amour est dans le pré » ? Est-ce que Robert va s’installer avec Berthe ? J’aimerais quand même le savoir ! »

« Je ne sais pas ! Moi, je regarde plutôt « Secret Story », enfin … des émissions où l’on peut espérer que les gens s’insultent copieusement. »

« Dans ce domaine, je préfère les débats politiques. Vous savez …  Les émissions où tout le monde parle en même temps pour qu’on ne comprenne rien. »

« Comme ça, ce n’est pas fatigant à suivre. Dans le même ordre d’idée, j’aime bien aussi les séries américaines où le policier poursuit et finit par attraper le méchant. »

« C’est toujours la même chose, mais il y a un progrès quand même : maintenant le policier est une belle policière. »

« Moralité : il n’y a que des conneries à la télé, mais quand même… le réparateur de téléviseurs pourrait se bouger, ça fait trois semaines que je ne regarde plus rien ! »

Un concours

24 février, 2020

C’est un concours !

Je courre

Dans la cour.

A mi-parcours,

Je suis trop court.

Au secours !

Je n’ai pas de recours !

Pas de discours !

La dépendance

23 février, 2020

« Vous vous rendez compte du nombre de gens dont vous dépendez ? »

« Ah bon ? Tant que ça ? »

« Oui, il y a d’abord Dugenou, votre patron qui vous paie. En substance, il tient votre vie entre ses mains. »

« C’est vrai, il peut me mettre sur la paille. C’est pour ça que je fayote à mort ! »

« Ensuite, il y a votre femme Thérèse et vos gamins qui décident de vous laisser ou non dix minutes de tranquillité quand vous rentrez. »

« Vous avez raison, ils empiètent un peu sur mon sentiment de liberté. »

« Plus grave ! Il y a votre médecin qui a le pouvoir de bien vous soigner ou non, selon sa compétence éventuelle et son savoir-faire. »

« J’ai confiance dans le docteur Mouchalait. La preuve, c’est que lui n’est jamais malade. »

« Vous dépendez également de votre directeur d’hypermarché et de sa volonté de réapprovisionner ou non le rayon de votre crème caramel préféré. »

« C’est vrai, j’en ai été privé pendant un mois au moment de ses vacances. Je pense aller le remercier de son indispensable présence. »

« Et votre fournisseur d’accès Internet, vous le révérez ? Vous devriez parce qu’en cas de coupure, il peut très bien faire semblant de ne pas comprendre vos urgences. »

« Vous avez raison ! Je vais moi-même augmenter le prix de mon abonnement ! »

« Et votre commissaire de police ? Vous lui offrez du chocolat de temps en temps ? Il faudrait pour qu’il évite de boucler votre gamin chaque fois qu’il est pris dans une manif de casseurs. »

« Non, mais j’offre déjà des fleurs à ses profs pour limiter la baisse de ses notes ! »

« Et le salut de votre âme, il faudrait vous en préoccuper un peu. Je vous signale que vous dépendez du bon vouloir du curé de votre paroisse qui ne vous voit pas souvent à la messe ! »

« Pfff… Néanderthal, lui, vivait en autonomie. Il ne connaissait pas son bonheur. »

« Non, il n’était pas autonome. Il dépendait de la nature qui l’avait ou non attribué une solide constitution pour casser la figure à ses contemporains et survivre un moment. »

« Vous allez me dire que – comme lui – je dépends du groupe qui me protège ou qui ne me protège pas selon que je suis ses conventions sociales ou non. »

« Exactement, vous dépendez de la bonne volonté du groupe. Je vous signale qu’il n’aime pas tellement les anarchistes et les marginaux qui entendent vivre sans dépendre de personne. »

« Si je comprends bien, pour bien vivre, il faut être enserré dans un réseau de dépendances. Et pour accéder à mon autonomie, je fais comment ? »

« Ne vous en faites pas. Plus vous avez de chefs, plus vous pouvez en jouer. Par exemple, si vous arrivez en retard au bureau, vous pouvez dire que c’est la faute des chauffeurs de bus en grève. Ou alors si vous arrivez en retard chez votre femme, ne vous embêtez pas, c’est la faute de votre patron qui vous a retenu pour une réunion tardive. Vous comprenez : toujours dépendant, mais toujours innocent ! »

Dis donc !

22 février, 2020

Selon les on-dit,

Ce jeudi,

Après-midi,

Dans un lieu-dit,

Le bandit

Maudit

Et érudit

Dit

Qu’il n’a plus un radis.

N’évitons pas les répétitions !

21 février, 2020

L’épris est pris :

Epoux, il a des poux !

L’enseigne saigne

Rempli d’effroi, il a froid.

Le fort fait des efforts.

A pied, il est épié.

La sainte est enceinte,

Elle sent l’encens.

En enfer, rien à faire.

La nuit, l’ennui nuit.

Une journée de rêve

20 février, 2020

« Tout est difficile ! »

« C’est sûr. »

« Moi, je fais des efforts toute la journée et devinez qui c’est qui est crevé le soir ? Je me demande ce que serait une journée sans effort, une sorte de journée où tout est facile, tout coule comme de l’eau claire. »

« On peut toujours rêver. »

« Le matin, je n’aurais pas une épreuve de force à accomplir pour ouvrir le pot de confiture. »

« Ce n’est pas possible, les couvercles sont étudiés pour pouvoir être tournés par des haltérophiles de niveau international. »

« Ce serait aussi une journée où mon trousseau de clés ne se ferait pas la malle alors que je l’avais mis dans un tiroir. »

« La fuit des clés, c’est classique ! On ne fait pas plus indisciplinées. »

« Ce serait également une journée où j’appellerais mon assurance. »

« Ce n’est pas rassurant ça ! Vous trouvez facile d’appeler son assureur ! »

« Non, mais la bonne surprise, ce serait que je ne tombe pas sur la plate-forme téléphonique sur laquelle il faut attendre 45 minutes avant de pouvoir s’exprimer. Dans mon rêve, j’aurais tout de suite sur la personne chargée de mon dossier. »

« Euh… non, ça c’était avant ! »

« Dans ma journée de rêve, la poubelle ne serait jamais pleine. Aladin ou Peter Pan la changeraient régulièrement, ils en profiteraient pour changer aussi la caisse du chat ! »

« Et pourquoi pas Blanche-Neige, pendant qu’on y est ? »

« Ensuite il faudrait que plat à gratin n’attache pas. J’aime bien le gratin, mais il n’y a rien qui m’agace autant que d’avoir à frotter le plat. »

« Remarquez que dans votre journée idéale, vous pouvez aussi vous nourrir de soupe. »

« Et puis le soir, mon conjoint rentrerait frais et dispos et sans lancer à la cantonade : j’ai eu une journée de merde ! »

« Alors là, c’est vraiment du rêve ! »

Le paladin et le palfrenier

19 février, 2020

Dans son palais

Pas laid,

Le paladin

Pâlichon

A passé un paletot

Et palabre

Avec le palefrenier

Au pas lent

Qui élève des palombes.

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