Archive pour décembre, 2019

C’est bête !

31 décembre, 2019

« Je pense qu’il faut réhabiliter la réputation du porc qui est un animal peut-être pas très propre, mais très intelligent. »

« Bonne idée, je ne sais pas pourquoi il a été tellement dénigré. »

« Quand on pense à toutes les bonnes cochonnailles qu’il nous fournit, nous ne sommes pas tellement reconnaissants. »

« Désormais, je ferai une prière pour eux chaque fois que j’attaquerai mon jambon-purée. »

« Pendant qu’on y est, nous pourrions aussi redonner ses lettres de noblesse à l’âne, animal un peu têtu mais qui a rendu de fiers services à l’homme pendant des siècles et des siècles. »

« Oui, si je tenais celui qui a inventé le bonnet d’âne, je le lui mettrai sur la tête. A quoi sert d’humilier la race des ânes en les associant à nos cancres les plus endurcis ? »

« Rappelons-nous que l’âne est un animal écologique qui n’émet pas de pollution quand il porte de lourdes charges dans nos campagnes. C’est aussi un animal économique, ne dit-on pas qu’on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif. »

« Quand on y réfléchit les dictons populaires ont fait beaucoup pour rabaisser nos animaux préférés. Par exemple, pourquoi une poule mouillée serait-elle sujette à la peur davantage qu’une poule sèche ? »

« Et les poux ? Pourquoi seraient-ils systématiquement laids ? Quelqu’un a-t-il établi les normes de beauté d’un pou ? »

« Vous avez raison. Je dirais aussi que « parler anglais comme une vache espagnole » est un dicton très désobligeant pour nos bovins. Je n’ai d’ailleurs jamais connu de vaches ayant la prétention d’être polyglottes. »

« Et le temps de chien ? Pourquoi associer la pluie et le froid à ces pauvres bêtes, c’est très malveillant. Il faudrait le dire quand il fait soleil. »

« On ne dirait pas que c’est le meilleur ami de l’homme, il est systématiquement invoqué quand ça va mal. On dit alors : un mal de chien. »

« Je me demande bien ce que les hommes ont dans la tête quand ils disent qu’il n’y a pas de lézard, comme si le lézard qui ne demande rien à personne à l’habitude de ne pointer le bout de son nez qu’en cas de problème.»

« Bon, il ne faut peut-être pas chercher la petite bête. »

La semaine du blanc

30 décembre, 2019

Au sommet du Mont-Blanc,

Un jeune blanc-bec

A apporté un fromage blanc

A Blanche-Neige.

Il est connu comme le loup blanc

De Casablanca

Jusqu’à la Maison-Blanche.

C’est une histoire cousu de fil blanc,

N’est-ce pas Blanche ?

Pilote automatique

29 décembre, 2019

« Cette année, c’est bien décidé, je ne me conduirai plus comme une automate. »

« Ah bon ! Qu’est-ce que vous allez faire ? Je m’attends à tout ! »

« Je ne me coucherai plus de la même façon pour m’endormir ! »

« C’est bien, on voit l’homme qui se remet en question. »

« Et puis, je vais changer d’attitude ! Je n’attaquerai plus en disant : bonjour, comment ça va ? »

« Bon, c’est vrai que c’est un peu énervant, mais vous risquez de passer pour un malpoli ! »

« Et puis, je ne m’effondrerai plus dans le fauteuil en disant : quelle journée de merde j’ai passée ! »

« Ce serait assez élégant, en effet. »

« J’en ai marre de me laisser manipuler par la pub. Je vais acheter le dentifrice qui est le moins connu possible ! Et puis, pendant que j’y suis-je vais changer de magasin tous les huit jours ! »

« Vous allez finir par vous faire remarquer. »

« Quand je voterai, je donnerai mon suffrage à un inconnu. »

« Vous avez raison, il ne peut pas faire pire que les autres. »

« Au bureau, je ne dirai plus : vivement le week-end, dès le mercredi après-midi. C’est aussi très agaçant. »

« Vous avez raison. Laissez plutôt ces bêtises à Dugenou, il sera ravi. »

« Ensuite à la cantine, je ne me jetterai plus comme un imbécile sur le pot de crème brulée. »

« Essayez donc les yaourts bio à la framboise ! »

« En matière culturelle, j’irai voir le film que personne ne conseille et lirai le livre dont personne ne parle. »

« C’est aventureux, vous risquez d’être déçu. »

« Je ne dirai plus non plus à Josiane que j’ai une réunion tardive lorsque je sortirai avec Thérèse. De toute façon, ce n’est pas vrai du tout ! »

Le bourgeois de Bourg

28 décembre, 2019

A Bourg

Un bourgeois

Bourru

Va sur son bourricot

Par les chemins bourbeux.

Il s’est bourré

Le bourrichon

Au bourbon.

Dur comme du fer

27 décembre, 2019

Durant son transfert

En chemin de fer

Jennifer

A souffert

L’enfer

Malgré un somnifère.

Quelle affaire !

Que faire !

Nos combats

26 décembre, 2019

« La vie est un combat. »

« Vous en avez beaucoup des lieux communs comme ça ? »

« Rien que pour monter dans le métro, il faut avoir cultiver une très belle technique du coup de coude ! » 

« Bon, certes, mais enfin personne n’est encore mort d’un coup de coude. »

« Et l’été ? Comment faites-vous pour conserver votre place sur la plage ? Il faut une très grande résistance physique au lancer du ballon de volley-ball dans la figure. »

« Peut-être, mais enfin la vie réserve des moments de détente. »

« … Comme en boite de nuit où le vainqueur est celui qui marche sur les pieds des autres ! »

« Je reconnais que le jour des soldes, il faut du souffle. »

« Oui, il faut disposer d’une très bonne agilité du poignet pour distribuer des claques et d’un jarret alerte pour arriver le premier sur les bonnes affaires ou pour crocheter un concurrent plus vif ! »

« D’accord, mais enfin entre les périodes de combat, il y a des ilots de repos. »

« Pas tellement. Au bureau, il faut écrabouiller les rivaux et les concurrents. A la maison, il faut résister aux complaintes du conjoint et des gamins. La seule zone de paix qui reste, c’est le bistrot. »

« C’est comme ça ! Pour bien vivre, il faut une mentalité de winner ! Etre toujours dans les premiers ! »

« Moi, je me contenterais volontiers de terminer dans le milieu du peloton pour qu’on me fiche la paix. »

« Mais vous oubliez la satisfaction du vainqueur ! … »

« …. Immédiatement suivie de la crainte de perdre son titre ! La vie est un combat et en plus le fait d’en gagner un vous qualifie pour le combat suivant ! C’est l’œuvre du diable ! »

« Si l’homme ne combat pas, il s’ennuie. Et il est obligé de combattre contre l’ennui. On n’en sort pas. »

« C’est bien ce que je disais : tout ça, c’est un mauvais coup de Satan. »

L’histoire du grec qui a du fric

25 décembre, 2019

Dans la crique

Un grec

Avec son braque

Fait du troc.

Il vend des trucs

En vrac.

Il n’a pas le trac

Car il a du fric.

Les bonnes résolutions

24 décembre, 2019

« Ça y est le moment est venu de réfléchir à ses bonnes résolutions pour 2020. »

« Voilà qui ne va pas être aisé. Je ne peux pas dire que je vais me mettre au sport, j’en fais déjà. »

« Moi, j’envisageais de repasser moi-même mes chemises, mais Josiane s’y est opposée, au motif que je vais faire un carnage et qu’elle devra tout recommencer. »

« Et si je lisais tout Balzac ? »

« Vous êtes sur ? Moi, je veux bien, mais faites attention : ses livres sont pleins de mots et il n’y a pas d’images. »

« Alors en 2020, je vais faire comme en 2019. Finalement, ce n’était pas si mal que ça ! »

« Oui, moi aussi, je vais continuer sur ma lancée de 2019. Vous avez sûrement mes progrès. »

« Ben non, j’ai surtout remarqué que vous étiez sur la lancée de 2018. »

« Vous avez raison, je vais me remettre en question. Il faut que je fasse quelque chose de nouveau. Par exemple, je vais chercher à comprendre comment me servir de mon smartphone avec compétence. »

« Il serait temps. Moi, je vais mixer toutes mes possibilités : je vais lire Balzac tout en faisant des pompes. Je boosterai le corps et l’esprit ! »

« Super ! Je vais faire pareil : je me mets au thé vert tout en relisant ma collection de Spirou. »

« Vous n’y êtes pas du tout. Une résolution doit un peu sortir de l’ordinaire et vous tirer vers le haut ! »

« D’accord, d’accord ! Mais finalement est-ce bien utile ? Les résolutions c’est embêtant, on se demande toujours si on les a tenues, et si on ne les a pas tenues, on s’en trouve culpabilisés. »

« Les bonnes résolutions ça sert surtout à entretenir les conversations de Noël et du Jour de l’An, mais ce n’est déjà pas si mal que ça, parce que je ne sais jamais quoi dire. »

« Vous pouvez toujours dire que vous n’avez pas tenu les résolutions de l’an dernier et que ce n’est donc pas la peine de recommencer. »

Sans importance

23 décembre, 2019

Constance

Tance

Hortense

Avec insistance

A propos de sa pitance.

Quelle importance ?

Prenons de la distance

Sur cette circonstance.

On est plusieurs

22 décembre, 2019

« J’ai rêvé cette nuit. Quand on y réfléchit, c’est étonnant cette capacité du cerveau à nous générer des images sans qu’on ne lui ait rien demandé. »

« Voilà qui confirme ce que je pensais : nous sommes plusieurs dans la même enveloppe corporelle. Il y a celui qui s’amuse à faire du cinéma dans notre tête en profitant de notre sommeil. Et moi, j’ai aussi celui qui me dit que ce que je fais est bien ou est mal. »

« C’est qu’on peut appeler le sens moral. C’est d’ailleurs stressant. On peut se demander de quoi il se mêle. »

« Le plus difficile, c’est de faire comme s’il n’était pas là. Plus on l’ignore, plus il s’incruste. »

« Dans le style sans-gêne, on a aussi celui qui vous dit ce que vous devez faire. Comme si on n’avait pas le sens du devoir sans lui. »

« Et le pire, c’est que si on ne fait pas ce qu’il dit, il va chercher celui qui est chargé de nous rendre coupable de façon que nous nous sentions humiliés par nous-mêmes. »

« Et celui qui vous fait dire des mensonges, alors que nous sommes des êtres pétris d’honnêteté, vous l’avez aussi ? »

« Le spécialiste en hypocrisie ? Bien sûr que j’en ai un aussi. C’est celui qui me fait répondre « je n’ai pas le temps » chaque fois que mon patron ou Josiane me demandent quelque chose qui m’embête. »

« Il y a un monde fou à l’intérieur de nous. On n’est jamais tranquille. Vous connaissez celui qui vous pousse à prendre votre plaisir là où vous le trouvez ? »

« Celui qui me fait entrer dans la pâtisserie de madame Pichon pour me goinfrer de chou à la crème ? Oui, bien sûr qu’il est là ! D’ailleurs je le tiens à l’œil. Si je le laissais faire, je m’enfilerais aussi un éclair au chocolat. »

« Et le type qui vous oblige à vous lever à dix heures, le dimanche matin pour préparer le petit déjeuner à Josiane. Celui-là, si je le tenais… Il doit être de mèche avec Josiane, ce n’est pas possible autrement. »

« Moi, j’en veux aussi à celui qui me contraint à regarder le foot à la télé au lieu de me cultiver avec un bon film. »

« Nous avons beaucoup de mérite à leur résister. Sans nous, ce serait le bordel ! »

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