Les bistrots
« Ah… Les bistrots…. Le seul lieu où on peut se laisser aller. »
« Oui, c’est l’endroit où on peut dire n’importe quoi sans avoir peur d’être repris par celui qui sait mieux que les autres. C’est le lieu où on est tous égaux, tous aussi nuls les uns que les autres. »
« Le bistrot, c’est une œuvre de salubrité public à sauvegarder. »
« Il n’y a pas de contraintes hiérarchiques ou maritales, ça fait du bien. Je ne suis pas étonné que beaucoup viennent y prendre un bol d’air. »
« Un bol d’air et un grand bol d’alcool pour y oublier les vicissitudes vachardes de vies médiocres. »
« Un détour au bistrot, ça devrait être pris en compte par la Sécu et par les assurances, on se sent mieux après. »
« Et quand on connait le patron et les serveurs qui vous réservent toujours la même table, c’est encore mieux. On a l’impression d’être en famille avec les problèmes familiaux en moins. »
« Sans compter qu’on peut y donner des rendez-vous qui n’ont rien à voir avec les affaires privées… »
« Finalement, c’est le seul lieu avec les églises où toutes les couches de la population se mélangent sans complexe. La preuve, je suis en train de boire un verre avec vous. »
« Une autre preuve, c’est que dans les villages, le bistrot et l’église, ce sont les derniers endroits qui restent. On ne fait rien sans ça ! »
« J’aimais bien aussi quand il y avait un juke-box et un flipper. Les jeunes faisaient du bruit, ravis d’être délivrés de la pesanteur du lycée. On ne s’entendait plus parler, c’était sympa. »
« Et quand on pouvait y fumer ? Il y avait tellement de brouillard qu’on ne distinguait plus rien. On se suicidait au tabac, mais au moins, on se suicidait au coude-à-coude dans la joie ! »
« Et le matin quand il fallait aller au boulot ! Où peut-on aller maintenant pour s’encourager ? Ce n’est pas dans les métros bourrés qu’on peut trouver un peu de fraternité ! »
« Et le soir, quand les patrons mettaient dehors les derniers poivrots en leur souhaitant bonne nuit ! C’est tout une vie pittoresque qui disparait ! »
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.