Archive pour novembre, 2019

L’histoire de Noémie et de son militaire

30 novembre, 2019

Le militaire va se taire.

Fourbu, il a trop bu.

Il a un rot, ce n’est pas un héros.

Noémie est sa mie.

Cette midinette lui a préparé une dinette.

Elle a mis sa robe sans microbe.

Dans le foin, elle l’a trouvé chafouin

Et terne comme une citerne.

Elle n’a pas tiré un trait sur ce distrait.

Mais elle ne sait pas ce que veux, ce morveux.

Le duc, son coq et son phoque

29 novembre, 2019

Le duc

Luc

Est dans le lac

Avec son phoque

Dick

Qui a un tic.

C’est là le hic.

Son coq

Attend  ce mec

Au sec.

Il faut savoir se battre

28 novembre, 2019

« Je vais me battre. »

« Vous voulez vous battre contre qui ? »

« Je ne sais pas, mais il faut que je montre que je suis un battant. Maintenant, c’est comme ça qu’il faut être. Vous ne voudriez pas vous battre contre moi ? »

« Euh… L’ennui, c’est que je vous aime bien, moi. Il nous faudrait un sujet de discorde. »

« Vous avez raison. Prenons le Brexit. Vous êtes pour ou vous êtes contre ? »

« Oh, vous savez, les anglais ils peuvent faire ce qu’ils veulent, je m’en fiche un petit peu. »

« Ah mince ! Vous pensez comme moi, ça ne va pas le faire ! On pourrait parler de la baisse des impôts, mais je suppose que vous êtes pour, aussi. Vous n’êtes pas très original. Je suis déçu. »

« Le mieux pour se déchirer, ce serait que nous ambitionnons tous les deux la même chose. Par exemple, vous avez sûrement envie de ma place de parking. »

« Non, j’habite tout près. Je viens à pied. C’est compliqué de se battre avec vous. D’autant plus que vous êtes d’un commerce très agréable. Je vais essayer de m’empoigner avec Dugenou. »

« Faites gaffe, il est très conciliant. »

« Ah bon ? Alors je pourrais essayer de revendiquer le bureau de Thérèse. Elle va très mal le prendre. »

« Oui, ce serait bien. Voulez-vous que je prenne parti pour vous ? Je demanderai à Dugenou de soutenir Thérèse, ça devrait faire une belle bataille. »

« Euh… mais j’y pense : son bureau est à côté de celui du patron. Moi, je veux bien me battre, mais je ne veux pas d’ennuis ! »

« Vous n’êtes pas au courant ? Il n’existe pas beaucoup de vainqueurs de batailles qui n’aient pas affronté quelques dangers ! »

« Vous êtes sûr ? Voilà qui ne m’arrange pas. Je préfèrerais me battre dans un combat sans risque. Vous n’avez rien dans ce genre ? »

« Ecoutez, le chef du service juridique part à la retraite. Battons-nous tous les deux pour avoir le poste. Comme je n’en ai aucune envie, je ferai semblant de me battre, j’ourdirai un complot odieux contre vous, vous le déjouerez habilement et vous triompherez. Bien sûr, je ferai semblant d’être plein d’amertume. Je ne vous parlerai plus pendant six mois au moins ; ça vous va ? »

Un mage sans emploi

27 novembre, 2019

Le mage

Malgré son plumage

Et son ramage

Est au chômage.

N’en faisons pas un fromage.

Il est sage comme une image.

Rendons-lui hommage

Sans rage

Et cessons ce filmage.

 

Incultes ?

26 novembre, 2019

« Je suis un être borné. »

« Mais non, ne dites pas ça, vous vous faites du mal ! »

« Si ! Si ! J’insiste : à part les programmes de télé, je ne connais pas grand-chose. Et encore ! »

« Vous avez raison. D’ailleurs, je me demande si tout n’est pas organisé de manière que nous devenions un peuples d’incultes. »

« Dans le temps, nos pères et nos grands-pères savaient des poèmes par cœur. C’est vrai qu’il n’avait que ça comme distraction : réciter des vers. »

« Maintenant, qu’apprend-on à la fac ? Hein ? Eh bien je vais vous le dire : mon gamin apprend à faire des curriculum vitae ou alors à passer des entretiens d’embauche. »

« La frousse du chômage, c’est tout ce qu’on leur enseigne ! »

« Et au bureau, vous connaissez des gens cultivés ? »

« Non, je connais des gens performants, bons managers, en pointe, qui parlent un charabia franglais auquel je ne comprends rien. »

« Oui, moi j’hésite à parler de Voltaire, Rousseau ou Ronsard, ils croient que ce sont de nouveaux clients. »

« Moi, c’est pire. Un jour, j’ai cité des vers de Baudelaire en réunion de service, le patron m’a demandé si j’étais fatigué. »

« Ça ne va pas aller en s’arrangeant. Quand on voit les messages qui passent sur Internet, on se demande si on n’est pas dans un monde de dérangés mentaux. »

« C’est vrai, chaque fois que j’essaie d’envoyer un message en langage correct, je me fais ridiculiser ! »

« Et la radio, vous écoutez la radio ? Les chansons n’ont plus de paroles, on ne comprend rien à ce que disent les chanteurs. Les speakers n’ont rien à dire à part donner l’heure de temps en temps. »

« Et la pub ? Les messages sont tellement sophistiqués qu’on ne comprend plus de quel produit il est question. Il est loin le temps de la « lessive qui lave plus blanc ». 

« Cachez-moi, je vais citer Théophile Gautier :

Mais, avant de partir, mon bel ange à l’œil bleu,
Va trouver de ma part ma pâle bien-aimée,
Et pose sur son front un long baiser d’adieu ! »

Dans le pré

25 novembre, 2019

Présentement

Les prédictions

Du prélat

Précaire

Sont précises

Et précieuses.

Je présume

Qu’il est dans son pré

Préféré

Grave !

24 novembre, 2019

« Qu’est-ce qui est grave ? « 

« La santé peut-être… »

« Je vous vois venir. Vous allez me dire qu’à part respirer, tout le reste est en option ! »

« Je n’irai pas jusque-là. Mais si on a la santé, si on peut manger à faim et dormir sous un toit étanche… ce n’est déjà pas si mal que ça. Néandertal n’était pas aussi bien loti. »

« Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais depuis Néandertal, la civilisation a réalisé des acquis. Les remettre en cause, ça c’est grave. »

« Euh… si vous parlez de la bagnole, moi je m’en dispenserais volontiers. Je pourrais même me passer de télé. Il suffirait que vous m’invitiez chez vous, les soirs de Ligue des Champions. »

« Dénigrer le progrès, c’est ça qui est grave. »

« Moi je veux bien, mais je constate que Néandertal avait moins d’obligations que moi. Il ne prenait pas sa voiture, il n’était pas obligé d’être au courant de tout, il ne passait pas ses dimanches chez sa belle-mère… »

« La vie collective impose des contraintes, ce n’est pas ça qui est grave. Ce qui est grave c’est de s’imposer des trucs dont on n’a pas envie : aller s’entasser sur une plage au mois d’août ou passer l’aspirateur sous les meubles tous les samedis ou bien élire un président de la république par défaut. »

« De toute façon, dès qu’on dépasse le minimum vital, on se met des problèmes sur le dos. »

« Vous ne pouvez pas ignorer que l’homme a besoin d’une charge mentale pour se sentir bien. On ne peut pas rester indéfiniment oisif, sans penser à autre chose qu’à son prochain repas. »

« Là, je suis malheureusement d’accord avec vous. Quand on n’a pas d’embêtements, on en cherche. Avec Josiane, on pourrait rester tranquillement à la maison cet été. Eh bien non ! Madame veut se sentit vivre. Madame a besoin d’aventures ! Donc nous allons au Japon ! Bonjour les tsunamis ! »

« C’est comme ça ! Finalement, croire qu’on peut vivre sans être cerné par les soucis à surmonter, c’est ça qui est grave. Par exemple, mes gamins sont d’une sagesse navrante au collège, mais qu’ils sont ennuyeux ! »

Mes cors

23 novembre, 2019

Elle est accorte

Elle joue du cor

Et de son corps.

Encore et encore.

C’est un record.

Elle est en accord

Avec le décor.

Puis elle picore.

N’importe quoi !

22 novembre, 2019

Quoi !

Ce Dacquois

Iroquois

Avec son carquois

Est narquois

Comme un dunkerquois.

Pourquoi ?

Ne rions pas, il n’y a pas de quoi !

Leçon de géométrie

21 novembre, 2019

« Moi, je ne suis qu’un pauvre segment de droite, pas très intelligent, limités par deux points qui s’appellent toujours A et B. »

« Je vois ! A part poser des problèmes insolubles aux gamins, on se demande à quoi vous servez. Moi, je suis une ligne droite complète. »

« Vous allez tout droit vers l’infini. Ce que je ne comprends pas, c’est qu’on regarde à droite ou à gauche, vous allez toujours vers l’infini. Y aurait-il donc deux infinis : un de droite et un de gauche ?»

« Il n’y a rien de politique là-dedans. Quand on ne sait pas où nous allons, nous disons que nous tendons vers l’infini. Point barre ! Enfin… façon de parler ! »

« Et vous rencontrez des parallèles ? »

« Uniquement à l’infini, avant on fait exprès de ne pas se croiser. On n’a pas le temps de se parler en cours de route.»

« Et les perpendiculaires, il y en a ? »

« Malheureusement ! Elles s’amusent à nous couper en chemin, ça fait un point comme un bouton ou alors des trous ! Certaines d’entre nous deviennent des lignes droites à trous. On les appelle des pointillés. Autant dire qu’elles arrivent à l’infini dans un état de grande fatigue. »

« Il y a des droites qui ne partent pas pour l’infini ? »

« Oui, elles ne connaissent pas la direction. Conséquence : elles tournent en rond ! Ce sont les cercles ! Parfois certaines d’entre nous les frôlent pour leur faire un petit coucou et elles prennent la tangente ! »

« Bon… Peut-on aller vous voir ? De là à l’infini, il y a beaucoup de kilomètres ? »

« Mon pauvre, ça ne se mesure pas. Tout ce qu’on sait, c’est qu’on y va. »

« En ligne droite ? »

« Pas toujours. Il y a des lignes qui font des petits virages avant d’y aller pour se rendre intéressantes, comme les paraboles, par exemple. »

« Et les hyperboles ? »

« Ce sont des malades, elles sont en deux morceaux et on ne sait même quoi vers quoi elles tendent. Bon, je peux y aller là. Je n’ai pas envie de rencontrer une perpendiculaire. »

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