Archive pour octobre, 2019

Musique !

31 octobre, 2019

« Je n’ai aucun sens du rythme. »

« C’est curieux… Quand je chante ‘Oh ! Happy day’, ça ne vous fait rien ? »

« Non… mais c’est peut-être parce que vous le chantez mal. »

« Chez quelqu’un de normal, la musique ça pénètre et ça oblige à s’agiter. Au minimum à taper dans les mains. »

« C’est sensuel ? »

« Si vous voulez… vous devriez sentir que ça vous prend au creux de l’estomac ou dans les pieds. Qu’est-ce qui vous fait vibrer, vous ? »

« Une bonne entrecôte purée, peut-être ! »

« Evidemment, il n’y a pas beaucoup de rythme dans une assiette de purée.  J’en déduis que vous avez perdu votre sixième sens. »

« C’est grave ? »

« Oui, si tous les sons se ressemblent pour vous, d’une part la vie ne doit pas être drôle, d’autre part vous ne connaissez pas l’harmonie de la nature. »

« Ça vous fait comment, vous, la musique ? »

« Moi, ça me pénètre dans les oreilles, puis dans tout le corps et je le bouge  de manière souple. Pour un court moment, c’est l’instinct animal qui prend le dessus sur la raison. »

« Ça vous procure du plaisir ? »

« Oui, parce qu’on retrouve quelque chose d’originelle chez homme que la civilisation efface. D’ailleurs, vous avez sûrement remarqué que beaucoup de gens circulent avec de la musique dans les oreilles. »

« Oui, j’ai remarqué : le matin, plus personne ne me parle. Je suis obligé d’envoyer un SMS à ma gamine pour la virer de la salle de bains. »

« Les jeunes sont fans de musique, c’est normal. Ils peuvent mieux extérioriser leur énergie. »

« Vous êtes en train de me dire que si on faisait tout en musique, toute la journée, on retrouverait les réflexes et les habitudes de Néandertal. »

« Je n’y avais pas pensé, mais ça vaudrait le coup d’essayer. »

« J’ai du mal à imaginer que mon patron m’accorde soudain une magnifique augmentation en entendant un blues de Ray Charles. »

« Qui sait ? On dit que la musique adoucit les mœurs. »

Notre rubrique internationale

30 octobre, 2019

Dans sa cuisine américaine

Un pékin

Au regard bleu de Prusse,

Vêtu d’une canadienne

Chante une tyrolienne.

En mangeant une crème anglaise,

Un petit suisse

Et une omelette norvégienne.

Ce n’est pas bénin.

Un peu de poésie

29 octobre, 2019

« J’aurais aimé être un poète. »

« C’est compliqué la poésie. Il faut faire vibrer les mots avec lyrisme. Communiquer des sentiments avec le vocabulaire et le rythme… Vous voyez le genre ? »

« Oui, dire que j’osais faire des poèmes à Josiane au début de notre amour. Maintenant, elle rigole en les relisant… »

« Ce n’est pas très sympa de sa part. »

« Quand je pense qu’un poème comme : mignonne, allons voir si la rose qui se matin avait déclose sa robe de pourpre au soleil etc., a traversé plus de cinq siècles, ça me laisse pantois. »

« Oui, c’est ce qu’on appelle je génie poétique. Personnellement je n’ai jamais vécu l’éclosion d’une rose d’aussi près. »

« Un président de la république, ça ne dure que cinq ans. J’en déduis qu’un vers de Ronsard, c’est cent fois plus fort qu’un président de la république. »

« C’est une manière de voir les choses intéressantes. Et celui-là ? Les sanglots des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone. »

« Arrêtez ! Arrêtez ! Comment fait-on pour inventer des vers aussi beaux ! En plein mois d’août, je me sens en novembre ! Il faut picoler ou quoi ? »

« Il est vrai que Verlaine ne passait pas pour quelqu’un de particulièrement sobre. »

« Je me souviens  qu’à l’école primaire, on apprenait de jolis poèmes sans avoir conscience de qu’on récitait bêtement. Vous vous souvenez d’Emile Verhaeren ? »

« Celui dont on écrivait les poèmes en les calligraphiant sur le cahier avec une plume sergent-major : c’est mon pays d’immensément où ne croit rien que du néant battu de pluie et de grand vent… »

« C’est un truc de ouf ! On se croirait transporté sur la plaine des Flandres ! Même Jacques Brel n’a pas fait mieux. »

« Bon, ne vous découragez pas. Vous pourriez toujours relire les poésies de Bobby Lapointe :  Y ‘a que trois cordes à mon banjo pourri une qui pleure une qui aime une qui rit. »

Jules, on t’a vu !

28 octobre, 2019

Jules,

Cette tête de mule,

Se dissimule

Dans son véhicule

Avec son pull

Sur ses clavicules.

Il est dans sa bulle

Sans scrupule

Jusqu’au crépuscule.

Envoyez les sauces !

27 octobre, 2019

« Bonjour, je suis le lait concentré. Je travaille dans l’humanitaire pour guérir les enfants en état de malnutrition. »

« C’est noble, mais moi – la sauce tomate – je suis tout aussi utile. Peut-on sérieusement imaginer le monde du Spaghetti Bolognese sans sauce tomate ? Euh… petit détail : ne me confondez pas avec un vulgaire ketch-up ! »

« Et moi, la moutarde ? Je vais avec tout. Heureusement que je suis là ! Que serait un lapin à la moutarde sans moutarde ? »

« Moi, je suis beaucoup plus distinguée que vous ! Je suis la sauce d’un seul plat ! Je suis la seule et unique compagne de la quenelle de brochet : j’ai parlé de l’inénarrable sauce Nantua ! Et celle-là qui c’est ? »

« Celle-là qui descend de ses montagnes, c’est la sauce béarnaise. On est bien content de me trouver pour agrémenter un plat de viandes rouges ! Mince voilà la mayonnaise ! »

« Eh oui, c’est moi ! l’unique ! La reine des sauces et ne venez pas me dire que je raconte des salades. Je peux accompagner n’importe quel plat. J’attends mon cousin de Provence ! »

« Oui, on a failli m’oublier, moi l’aïoli. Il faut dire que le TGV était en retard au départ de Marseille.  Personne d’autre ne peut relever un plat de poisson comme moi ! Certains amateurs me tartinent ! Quoi ? Voilà une étrangère ! »

« Oui, et alors ?  Moi la sauce hollandaise, je fonctionne aussi très bien pour le poisson et je me conseille aussi pour les asperges ! »

« Et moi, la vinaigrette ? Tout le monde sait faire une vinaigrette ! Rendons hommage à ma simplicité ! »

« Bon, faites place, j’arrive ! J’ai tout de même été créé par le maître d’hôtel de Louis XIV. Autant dire que je ne suis pas n’importe qui ! Il suffit de dire ‘bechamel ‘ pour que tous les cuisiniers du monde s’agenouillent ! Tiens voilà ma cousine, il ne manquait plus qu’elle. »

« Je suis la sauce Mornay, de très haute lignée ! Le marquis de Mornay m’a donné son nom ! »

« Et pour les coulis, on fait comment ? »

« Ils n’ont qu’à se débrouiller pour faire leur congrès. On ne mélange pas les serviettes, ni les sauces avec les coulis ! »

On a des lettres

26 octobre, 2019

À-propos,

Tu tombes à-pic

Tu as reçu mon e-mail ?

Tu as passé un T-shirt ?

Et un K-way ?

Tu fumes une e-cigarette ?

Comment ? Tu as eu un P-V. ?

C’est juste un à-côté !

A la mer …

25 octobre, 2019

A l’école primaire

Le maire

A appris la grammaire

Ce n’est pas un intérimaire.

Sa mère

Khmère

N’est pas amère.

C’est une commère.

Assurances

24 octobre, 2019

« Moi, je m’en fous. Si je suis malade, je suis couvert par la Sécu. Si j’ai des accidents, il y a les assurances. Si mon PC tombe en panne, il y a la garantie.  S’il pleut j’ai un parapluie… »

« En gros, vous n’aimez pas prendre des risques ? »

« Pas trop. »

« A l’heure actuelle, ce n’est pas très bien vu. Il faut savoir prendre des risques, vivre à 100 à l’heure ! Vous voyez le genre… »

« Ceux qui disent ça, ce sont ceux qui ont les moyens ou alors ceux qui ne sont pas partis en vacances juste le jour d’une grève des aiguilleurs du ciel ! »

« Allons, allons, pas de pessimisme ! Vous ne pouvez pas être assuré contre tous les aléas de la vie. »

« Pourquoi pas ? Les assureurs seraient ravis. Dès qu’ils peuvent vous assurer, ils n’hésitent pas. D’ailleurs, comme je ne comprends rien à leur contrat, je suis  sûr que je suis assuré plusieurs fois pour la même chose. »

« Là, vous avez raison, il faudrait un assureur qui assure contre les assureurs. Et si vous preniez un risque non couvert ? Par exemple, écrivez une lettre d’insultes au président de la république. »

« Pour qu’il m’envoie les types de GIGN qui fracasseront ma porte en hurlant comme des idiots. Merci bien. Je ne prends pas ce genre de risque sans assurance contre le massacre de ma porte et puis le risque de me faire inutilement tabassé par la police, pendant qu’on y est. »

« Bon, alors faisons autre chose. Allez déclarer votre flamme à votre voisine au lieu de la lorgner par-dessus la haie. »

« Non. Là il me faudrait d’abord une bonne assurance contre les blessures d’amour-propre. Comme je me connais, je vais prendre un râteau et encore souffrir pendant de longs mois. »

« Donc, si j’ai bien compris, vous refusez toute prise de risque. »

« Ce n’est quand même pas de ma faute si le bébé est danger dès qu’il vient au monde. Et même avant d’ailleurs.  Finalement, la vie, ce n’est qu’une longue lutte pour parer les dangers qui vous arrivent de tous les côtés. »

« Vous avez raison. Je vais mettre un cache-nez, je trouve qu’il fait frais pour la saison ! »

De l’eau ! De l’eau !

23 octobre, 2019

Le matelot,

Au boulot,

C’est un ballot

Ou un charlot.

Il a du culot.

Il a cassé un bibelot,

Puis il a éclaté en sanglots

Avec lui, on n’a pas le gros lot.

Est-ce un complot ?

Un homme heureux

22 octobre, 2019

« Je suis en pleine béatitude. »

« Ah bon ? Racontez-moi ça. »

« Je nage dans le bonheur : j’ai une épouse aimante, des gamins sages et travailleurs, un job intéressant… Je n’en reviens pas. »

« Qu’est-ce que vous allez devenir, mon pauvre ?»

« Comment ça, mon pauvre ? »

« Une fois que vous êtes au comble du bonheur, vous n’avez plus rien à conquérir, ça doit être difficile à assumer. »

« J’ai tout ce qu’un homme peut espérer. »

« Vous n’avez pas l’impression de vous ennuyer dans votre bonheur. Il faudrait vous trouvez un problème. Par exemple, votre femme qui fait chauffer la carte bleue ou votre gamin qui manifeste dans la rue ! »

« C’est vrai que je n’ai pas beaucoup d’imprévus. Je ne vais jamais au bureau la boule au ventre, je rentre chez moi avec sérénité. Pff… »

« Faites un effort ! Par exemple, draguez la standardiste. Montez-vous le bourrichon. Elle vous a sûrement regardée avec admiration. »

« Mademoiselle Poulichon, ça m’étonnerait. Elle est bien trop occupée par son tricot et ses mots croisés. »

« Et vous ? Vous pensez parfois à vous ? A quarante-cinq ans vous vous dites heureux, mais n’avez- vous pas oublié toutes vos ambitions d’adolescent ? »

« Dire que je voulais faire du cinéma ! »

« Vous n’êtes pas trop déçu ? Vous vouliez aussi jouer au foot, je crois ? »

« Oui, mais vous comprenez avec les gamins, les week-ends chez la belle-mère, les factures, les courses… Je n’ai plus le temps de rien ! »

« Ce n’est pas simple le bonheur. Enfin… vous avez l’amour des vôtres, ce n’est déjà pas si mal que ça ! »

« Peut-être qu’ils m’aimeraient encore plus si j’étais une vedette de cinéma ou un joueur de foot. »

« Ne vous en faites pas, on en est tous là. En fait, on n’est jamais ce qu’on aurait aimé être. Et quand on y arrive, on n’est pas content parce qu’on n’est pas loin de la fin. »

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