Archive pour juillet, 2019

Pas d’erreurs !

21 juillet, 2019

« Je fais des erreurs »

« Mais mon pauvre, on en fait tous ! »

« Oui, mais moi, je ne peux pas m’empêcher de les reconnaître. »

« Comment ? Reconnaitre vos erreurs ? Vous êtes fou ! Vous tenez à foutre en l’air votre carrière ! »

« Comment faut-il faire alors ? »

« Ecoutez-moi : vous ne faites jamais d’erreurs. S’il y en a une rejetez-en la responsabilité sur les autres. Ou alors sur l’informatique qui ne marche jamais. Mais n’acceptez jamais d’avoir fait une erreur ! »

« Mais je mens ! »

« Et alors ? Le mensonge peut être bénéfique. S’il y a eu une erreur dans votre service, vous pouvez aussi accuser le manque de moyens dont vous souffrez cruellement et dont vos patrons ne se rendent pas compte. »

« Les autres aussi font des erreurs ! »

« Oui et n’hésitez pas à les faire remarquer. Si vous pouviez corriger leurs erreurs se seraient encore mieux ! Votre position auprès de la direction en sortirait renforcée. »

« Et si je ne peux pas mettre mon erreur sur le dos des autres ? »

« Dans ce cas, reconnaissez-là en prenant un ait humble, ça vous donnera un coté humain. Après tout, nous ne sommes pas des machines, en général les patrons aiment faire valoir leur humanisme. »

« Vous êtes un vieux cynique. »

« Non, le cynisme serait une faute morale. Mettez-vous dans la tête que vous êtes du coté du BIEN. Le Mal, c’est les autres. »

« Mais le mensonge, c’est mal ! »

« Non, le mensonge est une compétence technique. C’est de l’ordre du savoir-faire professionnel. »

« Donc, je peux mentir à Josiane, ma compagne. »

« Pas du tout. Dans le ménage, on ne se ment pas. A la rigueur, on peut se livrer à une interprétation de la réalité. »

Musique !

20 juillet, 2019

Sur le sol

De l’île de Ré

Rémi,

Le fat,

Cherche Ella

La noire,

Mais aussi Dodo

Une blanche

Ronde.

Mon petit quinquin

19 juillet, 2019

Un mannequin

Coquin

Et rouquin

Lit un bouquin

Dans son lit à baldaquin

Avec ses brodequins.

Il n’est pas mesquin,

Ce péquin

De Pékin.

La boite de sardines

18 juillet, 2019

« Pour vivre heureux, vivons serrés. »

« Qu’est-ce que c’est que cet adage à la noix ? »

« C’est une réalité. Vous DEVEZ être serré. On sera bientôt 10 milliards sur Terre, croyez-vous que tout le monde puisse prendre ses aises ? »

« Moi, j’aime bien m’étaler un peu. »

« Eh bien c’est déjà interdit. Dans le métro, vous DEVEZ être entassé. Vous ne croyez tout de même pas qu’on vous mettra un métro pour vous tout seul. »

« Je n’aime pas bien être pressé contre quelqu’un que je ne connais pas. Avec la chance que j’ai, il sent tout le temps mauvais. »

« On s’en fout : vous devez être compacté. Sur la plage, par exemple. On est en train d’inventer la serviette de plage à étages pour entasser encore plus de monde au mètre-carré. »

« Moi, ça m’est égal : j’aime la montagne. »

« Ce n’est pas grave, il y a de plus en plus de monde aussi. Bientôt, vous trouverez au sommet du Mont-Blanc l’ambiance des grands magasins, un jour de soldes. Il faut vous serrer, je vous dis ! »

« Ça devient inhumain ! »

« Pas du tout ! Les êtres humains adorent ça. Ils s’entraînent activement. Dans les stades, ils sont très contents de hurler, les uns sur les autres. Et dans les concerts de Patrick Bruel, vous croyez que vous allez être assis bien tranquillement ? Pas du tout, vous devez être écrasé par un bataillon de minettes surexcitées. »

« Quand même… Chez moi, je suis tranquille. »

« Pour le moment. Mais comme on manque de logements, le vôtre sera bientôt divisé en deux, ainsi que votre résidence de campagne. »

« Je vais m’inscrire pour coloniser Mars. Il y a des capsules spatiales en partance. »

« A 50 dans la même capsule, sans bouger pendant six mois, ça va être délirant. Vous allez regretter vos bagarres dans les journées de solde. »

« Je vais acheter une ile déserte. »

« Non. Vous ne pouvez pas. Votre budget est serré aussi. »

A coups de hache

17 juillet, 2019

Le potache

Eustache

A une moustache.

Il se tache

Avec une glace à la pistache,

Quelle tache !

Sa mère l’attache

A sa tâche.

Rassurons-nous !

16 juillet, 2019

« Il faut cotiser pour préparer votre retraite, car vous serez vieux et incapable de faire autre chose que de piocher dans le magot que vous aurez accumulé. »

« Je dois aussi payer pour la Sécu de façon à prévenir les accidents de ma santé. »

« Ou. »

« Il faut aussi que je cotise pour l’assurance de ma voiture et de ma maison, pour assumer le coût des accidents. »

« Sans compter que vous devez prendre une assurance pour vos gamins qui courent tous les jours le risque de se faire casser la figure à la récré. »

« Il parait qu’on peut aussi assurer ses instruments ménagers. Je vais le faire pour ma machine à raclette à laquelle je tiens beaucoup. »

« Vous avez penser à assurer votre téléphone portable ? Vos vacances à Ibiza ? Vos chiens et chats ? »

« Vous avez remarqué ? Plus notre civilisation, plus nous sommes invités à prendre des risques. On peut être plus souvent au chômage qu’autrefois.  Comme on doit être plus mobile, on prend plus de risque d’avoir un accident de transport. Comme on est de plus en plus équipé, on doit s’assurer davantage contre le risque que tout tombe en panne… »

« En fait, le progrès nous permet de vivre mieux, à condition de prendre plus de risques… Bref, on est plus riche, mais on n’est jamais tranquille. »

« C’est exact. Je parie que certains seraient ravis d’inventer une assurance pour prévenir le risque de tranquillité. »

« C’est une manière insidieuse de pousser au changement. »

« En fait, si on y réfléchit bien. Tout meurt ou se détériore : les hommes, les maisons, les voitures, les vacances, les poêles à frire… Et plus on crée de nouvelles richesses, plus on crée des morts potentiels et donc des déceptions. »

« Les seules qui ne sont pas déçues, ce sont les compagnies d’assurance dont les résultats financiers sont mirobolants. »

« Grâce à elles, nous pouvons changer plus facilement de voitures ou de téléphones ou de poêles à frire et accroitre les cimetières d’objets périmés plein de matériaux dangereux pour la nature. »

« Vous devriez prendre une assurance contre le risque de devenir un dangereux antiprogressiste. »

 

Comment ça va ?

15 juillet, 2019

Ce va-t-en-guerre

N’est pas un va-de-l ‘avant.

C’est un va-nu-pieds

Qui fait des va-et-vient.

Il est coiffé à la va-vite

Et habillé à la va-comme-je-te-pousse.

Il boit à tout-va.

A Dieu va !

Banalité

14 juillet, 2019

« Je suis quelqu’un de très ennuyeux. Je ne raconte jamais rien d’intéressant. Socialement, je suis un vrai SDF. »

« C’est bien de le reconnaître. Vous êtes sûr que vous n’exagérez pas ?»

« Oui, oui ! Je ne dis jamais rien d’intéressant pour la bonne raison que je ne fais jamais rien d’intéressant. »

« Comment ça se fait ? »

« J’organise tellement bien ma vie qu’il ne peut pas m’arriver quelque chose d’imprévu qui me contraindrait à prendre des initiatives. »

« Bon d’accord, mais vous réfléchissez de temps en temps ? »

« Oui, mais ce n’est absolument pas intéressant. C’est d’une grande banalité. A part manger, dormir, bosser, je n’arrive pas à imaginer que je suis sur Terre pour faire autre chose. »

« Eh bien, ce sont des sujets. Comment mangez-vous ? Vous avez peut-être des idées gastronomiques passionnantes ! »

« Pas du tout ! Moi, c’est steak-frites et yaourt à la banane depuis mes 10 ans. Comment voulez-vous que je passionne quelqu’un avec ça ? »

« Effectivement. Et comment dormez-vous ? »

« Très banalement. A 22 heures 30 précises. Plus tôt ou plus tard ça me déstabilise. Je me couche après avoir mis mon pyjama à rayures bleues et après avoir soigneusement tapoté mon oreiller pour qu’il prenne la forme de ma tête. »

« C’est d’un intérêt palpitant. Et pour le boulot, c’est aussi nul. »

« Oui, je prends le bus qui passe à 8 heures 17. Je ne vous dis pas la crise lors des jours de grève. Et j’aime bien prendre la même place dans le bus. »

« Et au bureau ? »

« Je fais les mêmes gestes tous les matins. Poser le manteau, ouvrir le PC, boire un café, me gratter la tête… Rien, je vous dis. Je n’ai rien à raconter. »

« C’est consternant. »

« J’en arrive à m’ennuyer moi-même. Les autres savent au moins se raconter des histoires à eux-mêmes. Pas moi. »

Le geai et la laie

13 juillet, 2019

Tu sais

En mai

Derrière une haie

Il y a un geai

Laid

Qui a fait

La paix

Avec une laie.

J’y vais.

Sale temps !

12 juillet, 2019

Il pleut, allons voir pleuvoir.

A ma porte, personne ne sonne.

Je suis en rage devant l’orage.

Mon fils est à l’office.

Mon robot fait le beau,

Mon phoque suffoque.

Le vagabond fait des bonds.

C’est le destin d’un clandestin.

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