Un affectif
« Parlez-moi avec tendresse ! »
« Avec QUOI ? »
« Avec tendresse. J’ai besoin de sentir l’affection que vous avez pour moi. »
« Vous ne voudriez pas en plus que je vous prenne dans mes bras. Soyons sérieux Dugenou ! Nous sommes entre professionnels ! »
« Peut-être, mais je fonctionnerais mieux si je me sentais entouré de chaleur et de de reconnaissance. »
« Ecoutez ! Ce n’est pas mon rayon. Pour ça, voyez votre femme ou votre petite amie, ce sera plus efficace. »
« Je vois un éclair méchant dans votre œil droit quand vous me parlez, ça me terrorise. Vous ne pourriez pas y mettre un peu d’aménité ? »
« Je vous défends de qualifier l’éclat de mes yeux, Dugenou ! »
« Je vous manque quand je ne suis pas là ? Vous pourriez poser ma photo sur votre bureau, à coté de celle de votre chien. »
« Dugenou ! Vous ne me manquez pas du tout et je vous prie de laisser mon chien tranquille ! »
« Le matin, quand je vous apporte votre café, nous pourrions échanger quelques mots sur la vie. Vous pourriez me demander au moins si j’ai bien dormi et j’en ferai de même. »
« A propos du café, j’aimerais mieux que ce soit Samantha, la secrétaire qui me l’apporte. Avec elle, je trouve toujours quelque chose à dire. »
« Le dimanche, vous ne voulez pas que nous fissions notre jogging ensemble dans les allées du parc. »
« Non, je n’y tiens pas. Vous ne courez pas assez vite. »
« Je trouve tout de même que nous gagnerions à avoir plus d’échanges. J’ai un point de vue très affuté sur la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. En vous, de quoi voulez-vous parler ? Je sens que vous êtes un féru de littérature. »
« Pas du tout. J’ai tout juste le temps de lire mon hebdomadaire de télé. D’ailleurs, je n’ai pas de temps pour quoique ce soit. Si vous pouviez vous contenter de passer l’aspirateur dans mon bureau, je vous porterais sûrement beaucoup d’affection. »
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