Archive pour mai, 2019
Sens dessus dessous
9 mai, 2019« Moi, j’aime bien les dessous. »
« Non, mais dites-donc, espèce d’obsédé ! »
« Je ne parlais pas de vos dessous, madame, mais de tout ce qui est en-dessous. C’est ça qui est intéressant. Par exemple, quand on dit le dessous des cartes, c’est qu’on n’est pas loin de la vérité. »
« Et quand on parle de dessous-de-table, vous trouvez ça intéressant ? »
« C’est interdit, mais ce n’est pas pour ça que ce n’est pas intéressant, bien au contraire. »
« Vous traitez tout par-dessous la jambe. »
« C’est une belle expression, mais c’est difficile de traiter ses affaires par-dessous la jambe. Il faut la lever très haut ! »
« C’était pour dire que l’adverbe ‘dessous’ peut être employé dans un contexte très désagréable. »
« C’est vrai. Si je dis que vous me donnez un coup en-dessous de la ceinture, c’est très déplaisant. »
« Telle n’est pas mon intention. Je voulais simplement vous faire remarquer que l’adverbe ‘dessous’ n’est pas toujours aimable. Par exemple, quand je dis que vous dites des choses sur moi par en-dessous. »
« Moi ! Quelle ignominie ! Je dis toujours les choses en face ! »
« Et vous mentez par-dessus ! Vous êtes décidemment très sournois. Il y a des coups foireux là-dessous ! »
« Et vous qui vous vous promenez bras dessus bras dessous avec le patron, vous voulez que je vous dise ce que vous êtes ? »
« Non, je n’y tiens pas. Je vois bien qu’en-dessous de vos airs bonasses, vous êtes un sacré pervers. »
« Et vous sous vos apparences bon chic bon genre, vous êtes fielleuse ! »
« Par-dessus le marché, vous m’insultez ! »
« Non madame, je m’assieds par-dessus vos remarques ! »
« Et moi, j’en ai par-dessus la tête des vôtres. »
« Cette histoire est sens dessus dessous ! Voilà ! »
Le photographe des girafes
8 mai, 2019Chauve qui peut !
7 mai, 2019« Je compte mes cheveux. »
« Vous êtes presque chauve. »
« Oui, c’est pour ça que je compte ceux qui restent. On ne s’imagine le fric que va se faire celui qui va trouver la mixture qui fait vraiment repousser les cheveux ! »
« A peu près autant que celui qui va trouver le dentifrice qui fait VRAIMENT les dents blanches. »
« Ou celui qui va trouver le produit qui fait VRAIMENT perdre plusieurs tours de ventre et du poids ! »
« Finalement, on n’est pas au bout du progrès technique, ni de la médecine. Il reste beaucoup de choses à inventer. »
« Oui, moi j’aimerais bien qu’on trouve un régénérateur de chaussettes. Après tout, on a bien trouvé le moyen de générer des cellules humaines à partir d’une souche. Moi, j’aimerais qu’on bouche les trous de mes chaussettes à partir des morceaux de chaussettes existantes. »
« Intéressant. Vous en avez d’autres ? Epargnez moi, l’invention du pot de confiture qui ne peut s’ouvrir qu’en faisant appel à un haltérophile de niveau international. »
« C’est vrai que ça serait utile. Je penserais plutôt au dentifrice connecté, celui qui éviterait de tomber sur le bord du lavabo. On ne s’imagine pas le nombre de disputes conjugales que ça éviterait. »
« On se demande ce que font les inventeurs. Moi, j’attends encore le bouclier transparent qui m’éviterait de prendre des ballons de volley-ball dans la figure quand je suis sur la plage. »
« Bon, moi je file chez le coiffeur. »
« Mais vous êtes chauve ! »
« Peut-être, mais c’est un coiffeur pour les chauves. Comme vous le savez, il y a plusieurs manières de porter la calvitie. Comme il y a plusieurs manières de marcher. D’ailleurs, il a 5 étoiles sur Internet. »
« C’est lui qui a inventé le drone qui vous suit juste au-dessus de votre tête et qui est programmé pour s’occuper de votre cuir chevelu ? »
« Oui, justement ! Poussez-vous, il va arriver et me larguer une grosse giclée de shampoing lustrant pour le crâne. »
Madame la Comtesse reçoit
6 mai, 2019Déja-vu, déjà-entendu
5 mai, 2019« Parfois, j’ai l’impression de déjà-vu. Pas vous ? »
« Si, mais c’est normal. Prenez les personnes, par exemple… Il n’y a pas des milliards de façons de disposer des yeux, un nez, une bouche sur un visage. Donc, chacun a un ou plusieurs jumeaux dans le monde. Il est donc possible que vous m’ayez déjà vu ailleurs. »
« J’espère que mes jumeaux sont des personnes convenables. Je n’ai pas envie de truands qui se paieraient ma tête. Mais quand je disais déjà-vu, je parlais plutôt de situation. »
« Là aussi, c’est normal. La plupart du temps, nous connaissons les mêmes situations. Il n’y a pas trente-six manières d’entrer chez le charcutier pour demander une andouillette. C’est ce qu’on appelle la routine. »
« Remarquez que plus on prend de l’âge et plus on emmagasine de souvenirs. Donc à 100 ans, on doit avoir souvent l’impression d’avoir déjà vu de multiples situations. »
« Finalement, le déjà-vu, ça rassure. Le jour où vous êtes devant une situation inconnue, vous être plutôt déstabilisé ! »
« Et quand je dis à une femme que j’ai l’impression de l’avoir vu quelque part, c’est du déjà-vu ? … »
« Non, ça, c’est de la drague, ce n’est pas du déjà-vu. Le déjà-vu, c’est quand vous croyez revivre une scène que vous avez vécu il y a dix ou vingt ans. C’est assez fascinant. C’est comme si la vie recommençait au lieu d’être en ligne droite. »
« La vie ne revient pas en arrière, cependant l’histoire repasse les plats. Par exemple, les peuples se révoltent régulièrement contre les pouvoirs oppresseurs. »
« Le pire, c’est le déjà-entendu. Par exemple, au bureau, il suffit de croiser Dugenou pour l’entendre dire qu’il est surbooké. »
« Le déjà-entendu est plus courant que le déjà-vu. D’autant plus que les gens ont un vocabulaire de plus en plus limité. D’après Josiane, tous les jours en rentrant du bureau, je dis : qu’est-ce qu’il y a à la télé ce soir ? »
« C’est vrai que c’est très dur de rentrer du bureau et de trouver quelque chose de spirituel à dire ! »
L’histoire de l’athée riche
4 mai, 2019Le bandit cultivé
3 mai, 2019Vintage
2 mai, 2019« On ne prend jamais assez soin de ses pieds. Tout commence par là ! »
« C’est pour ça que vous avez plusieurs paires de charentaises. »
« Oui, je dois avoir les orteils au confort, ça m’aide à être intelligent. Vous vous avez toujours l’air d’un traîne-savate. »
« Mais vous n’allez pas au boulot en charentaises. »
« Non et c’est bien dommage. Mais les patrons l’autoriseront un jour ou l’autre quand ils se rendront compte que le salarié est mieux dans ses pantoufles que dans ses escarpins vernis. Après tout, ils commencent à comprendre les bienfaits de la sieste. »
« On se demande d’où vient l’expression : être à l’aise dans ses baskets ! »
« C’est quelqu’un qui ne mettait pas de charentaises ou alors des pseudo-pantoufles qu’on passe sans les enfiler parce qu’on a la flemme de se baisser en rentrant chez soi. »
« Au coin du feu, dans ses charentaises en lisant le journal, vous noterez quand même que votre image de marque prend un coup de vieux. »
« Je préfère faire vieux plutôt qu’être un jeune cadre dynamique et avoir mal aux pieds. »
« Il faudrait inventer les charentaises tout terrain, il y a là un bon concept, un créneau à prendre. »
« Oui, je compte aussi remettre à la mode, le petit gilet gris à boutons et le pantalon de velours. »
« Et pourquoi pas les bretelles et le marcel ? »
« Vous avez raison, après tout nos pères ont bien vécu comme ça. On pourrait même récupérer leurs vieilles fripes au lieu de tout jeter. Préservons l’environnement et nos traditions ! »
« Il parait que vous présentez une liste aux prochaines élections : Pour le retour aux années 50 ».
« Parfaitement, ma campagne va commencer dès que ma Dauphine et ma Vespa auront été réparées. »
« J’ai justement une vieille télé à fourguer, on ne peut y regarder qu’une seule chaîne, ça évite de se disputer. »
