Les casseurs

 « Je suis un vrai casseur. »

« Moi aussi, mais pas de votre bande. Faites attention, vous marchez sur nos brisées. »

« D’accord, il faudrait mieux s’organiser entre casseurs pour ne pas casser la même chose. »

« Nous pourrions casser une graine pour en parler. »

 « Un petit resto entre casseurs, pourquoi pas ? »

« Excellente idée, ce serait un moyen de briser la glace entre nous. »

« C’est vrai ça ! Rompons les mauvaises habitudes !  Fendons nos armures au lieu de nous regarder, cachés derrière nos foulards. »

« Abolissons les murs entre casseurs, tout le monde y gagnera. Il faut cesser ces mésententes. »

« Vous vous rendez compte : si nous faisons ce que nous sommes en train de dire, nous mettons fin à des siècles de méfiance entre gangs rivaux. »

« Euh… oui, c’est exact. Soyons prudent. Il ne faudrait pas pulvériser toutes les occasions de conflit. C’est à travers elles que nous nous affirmons. »

« Bon, alors qu’est-ce qu’on peut casser ? »

« Nous pourrions casser les lundis, mercredi, vendredi. Vous les autres jours. Et le dimanche, on se casse entre nous ! »

« Euh… nous, on est plutôt spécialisés dans le cassage de vitrines. Nous pourrions vous laisser les bagnoles. »

« Tout compte fait, je prendrais bien ma retraite. A force de piller, je n’ai plus vraiment besoin de voler. »

« Moi aussi, je suis un peu fatigué. Les gens ne se rendent pas compte, mais briser des vitres c’est très dangereux et on n’a pas la sécu. »

« Nous pourrions nous reconvertir dans la vitre blindée. Ou alors dans l’extraction de pavés. »

« Moi, je me verrais plutôt dans l’organisation de manifs à la carte. »

« En attendant, organisons une amicale pour aider les casseurs cassés. »

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