Archive pour mai, 2019

Aïe ! aïe ! aïe !

31 mai, 2019

Ma caille,

Ça fait un bail

Que je baille

Sur la paille.

Tu te tailles

Par le rail ?

Vaille que vaille,

Je te raille.

Hou ! Hou !

30 mai, 2019

Le cou

Doux

Et roux

Du loup

Fou

A des poux.

Dans la boue

Il est pris de toux.

Les casseurs

29 mai, 2019

 « Je suis un vrai casseur. »

« Moi aussi, mais pas de votre bande. Faites attention, vous marchez sur nos brisées. »

« D’accord, il faudrait mieux s’organiser entre casseurs pour ne pas casser la même chose. »

« Nous pourrions casser une graine pour en parler. »

 « Un petit resto entre casseurs, pourquoi pas ? »

« Excellente idée, ce serait un moyen de briser la glace entre nous. »

« C’est vrai ça ! Rompons les mauvaises habitudes !  Fendons nos armures au lieu de nous regarder, cachés derrière nos foulards. »

« Abolissons les murs entre casseurs, tout le monde y gagnera. Il faut cesser ces mésententes. »

« Vous vous rendez compte : si nous faisons ce que nous sommes en train de dire, nous mettons fin à des siècles de méfiance entre gangs rivaux. »

« Euh… oui, c’est exact. Soyons prudent. Il ne faudrait pas pulvériser toutes les occasions de conflit. C’est à travers elles que nous nous affirmons. »

« Bon, alors qu’est-ce qu’on peut casser ? »

« Nous pourrions casser les lundis, mercredi, vendredi. Vous les autres jours. Et le dimanche, on se casse entre nous ! »

« Euh… nous, on est plutôt spécialisés dans le cassage de vitrines. Nous pourrions vous laisser les bagnoles. »

« Tout compte fait, je prendrais bien ma retraite. A force de piller, je n’ai plus vraiment besoin de voler. »

« Moi aussi, je suis un peu fatigué. Les gens ne se rendent pas compte, mais briser des vitres c’est très dangereux et on n’a pas la sécu. »

« Nous pourrions nous reconvertir dans la vitre blindée. Ou alors dans l’extraction de pavés. »

« Moi, je me verrais plutôt dans l’organisation de manifs à la carte. »

« En attendant, organisons une amicale pour aider les casseurs cassés. »

Merci !

28 mai, 2019

« Je vous remercie. 

« Vous me remerciez de quoi ? »

« De rien. J’ai décidé de vous remercier pour compenser toutes les fois où j’ai oublié et toutes les fois où j’oublierai. »

« C’est très aimable de votre part, mais ça ne vous coûte pas bien cher. C’est de la reconnaissance low coast. »

« Et alors ? De toute façon, on se remercie trop facilement. Si je vous demande l’heure, je suis obligé de vous remercier alors que vous n’avez pas fait grand-chose. »

« C’est un acte de politesse. Si vous me demandez l’heure une seconde fois, je ne suis pas près de vous la donner. »

« C’est bien pour ça que je vous délivre un stock de mercis pour éviter que vous vous énerviez au cas où j’oublie. »

« Ce n’est pas très spontané ! »

« C’est mieux que rien. Vous pourriez aussi me transmettre un lot de mercis, comme ça vous seriez tranquille et moi, je ne pourrais pas vous traiter d’impoli. »

« Mais ça ne marche pas comme ça ! Il y a mille façons de dire merci. On va du merci du bout des lèvres si je vous tiens la porte, jusqu’au merci chaleureux si je vous offre un beau cadeau. »

« Comme vous ne m’offrez pas grand-chose, on va peut-être s’en tenir au merci milieu de gamme. C’est déjà pas mal. »

« Il faudrait l’accompagner d’un sourire, sinon ça ne vaut pas. Et puis ajouter un adverbe, par exemple : je vous remercie vivement. »

« Vous voulez des options en plus ? »

« Si vous voulez que nous ayons de bonnes relations, il faut quand même faire un effort parce que j’ai l’impression que vous ne me remercierez plus avant longtemps. »

« Bon ! C’est logique ! Si nous partions sur un : mille mercis, cher ami ! Là, je vous mets en plus de la quantité et une marque d’amitié, ce n’est pas rien. »

« C’est pas mal ! Vous pourriez rajouter : sincèrement merci ! Pour que je sente que ce n’est pas une formalité pour vous ! »

De par en par

27 mai, 2019

Au paradis

Pas de parking

Pas de parcmètre

Pas de partouze

Pas de paranoïa.

Des paroles

Des parures

Du parfum.

Complaisance

26 mai, 2019

« Vous êtes bien complaisant, monsieur. »

« C’est normal, monsieur. La vie serait bien plus facile pour tous, si chacun était agréable avec autrui. »

« C’est ça le problème : si vous êtes plaisant avec moi, je suis quasiment obligé d’être plaisant avec vous, même si je ne vous aime pas. »

« Moi, je ne vous aime pas non plus, mais ça n’a aucun rapport avec les règles du bien-vivre ensemble. Donc, vous devez être complaisant avec moi. Vous pourriez par exemple me prêter votre voiture, elle est plus belle que la mienne. »

« C’est-à-dire que j’y tiens à ma voiture. »

« Et voilà ! Vous n’êtes pas complaisant. Vous devez me rendre des services. Par exemple, proposez-moi de tondre ma pelouse. »

« Puis-je tondre votre pelouse, monsieur ? »

« Non, vous tondez mal. Quand on propose un service, on s’assure qu’on dispose de la compétence pour mener à bien la prestation. »

« J’ai une meilleure idée : je vais être complaisant sans vous rendre service. Par exemple, je vais vous féliciter pour votre magnifique pelouse, chaque fois que je vais passer devant chez vous. »

« C’est bien, mais c’est insuffisant. Admirez-moi plutôt pour mon allure sportive et mon teint hâlé. »

« Mon Dieu, c’est vrai. 0ù avais-je la tête ? Quel bel homme vous faites ! »

« Vous êtes bien complaisant, monsieur, mais je perçois un peu d’ironie dans votre remarque. Soyez plus sincère et plus spontané. »

« Quelle belle leçon de savoir-vivre vous me donnez là. Ne seriez-vous pas légèrement arrogant et prétentieux ? »

« Si ! Comment le savez-vous ? »

« Une impression, comme ça… »

« Pour être complaisant avec moi, vous devez essayer de faire semblant de pas savoir que je suis orgueilleux. »

« Si je comprends bien, il faut gérer les apparences pour vivre harmonieusement en société. »

« Oui. C’est simple, il faut être agréable avec les gens que vous n’aimez pas. Vous pouvez réserver votre mauvais caractère avec ceux que vous aimez. »

Le valet laid

25 mai, 2019

Il est

Derrière la haie,

Le Malais.

Il boit du lait

Avec son balai.

Est-il laid ?

Il l’est.

C’est un valet

Du palais

De Calais.

Quel pot !

24 mai, 2019

Jeanne est potelée.

En revenant du potager,

Elle prépare un potage

Et du pot-au-feu

Pour son potache

Qui fait du potin

Avec son pote

En chantant un pot-pourri.

Bientôt des objets

23 mai, 2019

« Je me sens devenir potiche. »

« Remarquez, c’est normal : tout est fait pour que nous glissions vers l’état d’objet. Vous vous avez de la chance : une potiche ça peut être joli. »

« Vous trouvez. C’est vrai que muni de belles fleurs, je peux encore ressembler à quelque chose. Et vous ? »

« Moi, je me confonds bientôt avec mon fauteuil. L’autre jour, Josiane m’a passé son aspirateur sur la figure. »

« C’est curieux, cette sensation de devenir des choses. Même quand je vais faire mes courses, j’ai l’impression d’être transformé en tiroir-caisse. »

« Pas de panique, ça concerne tout le monde. Par exemple Dugenou,  il aime tellement prendre sa bagnole pour un oui ou un non qu’on a l’impression qu’il s’est transformé en accessoire automobile au même titre que ses rétroviseur. »

« Et sa femme ? On dirait disque un trente-trois tours rayé. Elle n’arrête pas de raconter les mêmes histoires. »

« Ce n’est rien ça. Dès que je vois apparaitre le président à la télé, j’ai la sensation qu’il fait partie de la tapisserie de mon salon. »

« Un jour, on s’arrêtera tous de fonctionner pour occuper une fonction d’objet, tandis que les objets connectés fonctionneront à notre place. »

« C’est déjà le cas. Je n’ai même plus à tendre la main pour mettre ma chaîne musicale en marche, c’est mon robot qui le fait. »

« Vous avez acheté celui qui vous sert l’apéro dès que vous pousse la porte de chez vous ? »

« Non, j’ai dû me battre pour le foutre dehors. Par contre ma femme n’a pas su résister à celui qui fait le café sans qu’on lui demande. Le pire c’est qu’on se fait engueuler quand le paquet de café est vide. »

« Tenez-vous bien : chez moi les gamins se sont fait offrir le robot qui fait les devoirs à la maison. Je ne vous dis pas leur niveau scolaire. »

« Moi, je l’avais, mais il était défaillant. J’ai dû le rapporter au service après-vente, mon gosse rapportait des sales notes ! »

« Vous savez qu’ils sont en train de préparer le robot qui sera votre ami. »

« Et celui qui sera ami avec le précédent, de sorte que vous n’aurez même pas la peine d’être copain avec votre robot. En gros, vous ne servirez à rien. »

C’est mal !

22 mai, 2019

Il y a un malaise.

Le malandrin

Malappris

Et malavisé

Malbouffe.

Il est malade,

Ce malabar

Maladroit.

Quelle malédiction

Pour ce malfaiteur !

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