Nous irons tous au paradis

« J’ai vu un film porno. »

« Mais vous êtes un porc, mon cher. »

« Je ne suis pas choqué, il paraît que le porc est un animal, certes un peu sale, mais très intelligent. Un peu moi, quoi ! »

« Il n’y a pas de quoi être fier ! »

« Vous n’avez jamais vu de porno, vous ? »

« Si, mais je ne le dis pas. « 

« C’est de l’hypocrisie ! »

« Non ! C’est une affaire de bon goût. On ne se vante pas de ses dépravations. Où avez-vous vu ça ? »

« Donc, si vous ne vous dites rien de vos dépravations, c’est peut-être que vous en êtes aussi atteinte ? »

« Comme je n’en parle rien, personne ne le sait. Donc si vous insinuez que j’ai vu un porno, je me sentirai outragée. »

« Bon, vous avez raison. Ce qui compte, c’est que je vous crois une personne digne, et que vous croyez que je suis une personne digne. On ne va pas rigoler, mais le mieux c’est qu’on reste entre personnes respectables. »

« Ah ! vous êtes enfin raisonnable. »

« Je me suis taper deux choux à la crème. Je peux le dire ça ? »

« Oui ça, ça va ! Ce n’est pas très bien, c’est de la gourmandise, c’est donc un péché un peu coquin, mais sympa. »

« Si j’ai du cholesterol ou une cochonnerie comme ça, ça n’est pas tellement sympa. »

« Vous n’êtes pas obligé de vous rouler dans le péché de gourmandise. »

« Et si je m’énerve ? »

« Quoi ? De la colère ? Et encore quoi ? Pour qui vous prenez-vous ? Vous me paraissez bien orgueilleux, mon cher. »

« Vous n’avez qu’à me rendre le fric que je vous ai prêté ! »

« C’est complet après la luxure, la gourmandise, la colère, l’orgueil, l’avarice maintenant. Vous comptez toujours accéder au paradis ? »

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