L’histoire du crabe amoureux
23 avril, 2019« J’en pince pour vous. » dit le crabe à sa femelle.
« Non, ce n’est pas possible. Les crabes n’ont pas de sentiments amoureux. Si vous voulez me sauter dessus, il faut commencer par casser la figure à mes autres soupirants. »
« Vous me faites marcher. »
« Oui, je vous fais marcher. En crabe, bien entendu. Ha ! Ha ! Excusez-moi, c’est une plaisanterie. »
« Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais je suis un crabe extraordinaire. On m’appelle le crabe violoniste. Quand je suis dans tous mes états, je fais entendre une musique lancinante. »
« Oh, vous savez, j’en ai vu d’autres. Le crabe nageur, par exemple, médaillé aux jeux olympiques de natation. »
« Oui, mais moi, vous n’avez pas vu la longueur de mes pinces. Quand je dis que j’en pince pour vous, ce n’est pas une image. »
« C’est bien les hommes, ça. Tout ce qui vous intéresse, c’est le physique. Le vôtre par comparaison avec celui des autres. »
« Pardon, pardon ! Sous une carapace d’apparence rude, j’ai un cœur, moi, madame ! »
« Ah oui ? Prouvez-le ! »
« Voilà, je vous ai apporté un vermisseau qui vient directement de la boue et de la vase de la plage. J’ai pataugé pendant des heures à marée basse pour vous l’apporter ! »
« C’est vrai que vous avez l’air tout crotté. Votre cote remonte un peu. C’est toujours mieux que le crabe dormeur qui n’en fiche pas une de la journée. »
« Qu’est-ce qu’il devient, ce bon vieux crabe dormeur. »
« Il en a soupé. Ha ! Ha ! C’est encore une astuce pour dire qu’il a terminé sa carrière en soupe de crabe. »
« Vous êtes irrésistible pour une crabe. »
« Il faut bien rire un peu, parce que nous sommes pêchés facilement. Non… je n’ai pas dit que nous sommes des péchés, bien que vous me sembliez très orgueilleux … j’ai dit pêchés. Avec un accent circonflexe. »