Les circonstances

« Est-ce que je peux participer à un concours de circonstances ? Je me sens assez en forme ! »

« Non, ce n’est pas possible. Dans cette circonstance, ‘circonstance’ signifie : à cette occasion. »

« Vous avez une occasion à vendre ? »

« Non, vous ne comprenez rien. Je vous dis que ‘dans ces circonstances ‘, cela veut dire ‘dans cette conjoncture’. »

« Puisqu’on en parle, comment la trouvez-vous cette conjoncture ? Morose, économique, internationale ? »

« A la place de ‘circonstance’, vous pouvez aussi dire ‘contexte’. Vous débutez votre texte par ‘Dans ce contexte…’ »

« Il n’est pas aussi bête que ça, mon texte. »

« Vous pouvez aussi écrire ‘Dans ces conditions… ‘ »

« C’est vrai, nous n’avons pas encore parlé des conditions financières, je n’écris pas gratuitement. »

« Il faut avoir une bonne condition physique pour vous suivre. Si nous revenions aux circonstances. »

« Bon, d’accord… je parlais de concours pour faire un jeu de mots ! Je sais bien ce que c’est que ‘les circonstances’. »

« Et alors ? »

« Circonstances, c’est un peu n’importe quoi. C’est pour dire en un mot tous les évènements qu’on a la flemme d’énumérer parce qu’on s’en fiche : le discours du président, la victoire du PSG, les mauvaises notes de votre gamin, la gastro de votre cousine, etc… »

« C’est vrai. Il y a plein de mots qui ne désignent rien, c’est-à-dire tout. Quand le général disait : les choses étant ce qu’elles sont, on ne savait pas ce qu’étaient les choses, mais on comprenait parce que c’était le général. »

« N’oublions pas que les circonstances peuvent être exceptionnelles. »

« A condition que les conditions soient favorables et le contexte propice. Tout ça dans une conjoncture internationale dynamique et dans un paysage social apaisé. C’est évident ! »

« Je ne comprends plus rien à ce texte. »

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