Archive pour mars, 2019

Conflit social

31 mars, 2019

« Vous ne travaillez pas assez vite, je vais vous remplacer par un robot qui a une cadence supérieure. »

« Non, vous ne pouvez pas. »

« Ah bon ? Et pourquoi, je vous prie. »

« Parce que je suis moi-même un robot. Un robot ne remplace pas un robot, si vous le faites je me mets en grève avec blocage d’usine. »

« Ah m… ! Quel est le crétin qui a acheté un robot avec option droit de grève ? »

« Il faut dire que c’était moins cher qu’un robot certifié ‘docilité absolue’ et puis il y avait une promotion commerciale. »

« Bon ! Alors qu’est-ce qu’on fait ? Je ne vais pas entamer une négociation avec un robot, même en promotion. »

« En effet, ça va être difficile. Si nous en venons aux mains, rappelez-vous que je suis en métal, donc très dangereux. »

« Donc, vous me menacez ! »

« Tout de suite les grands mots. Non, nous pourrions discuter gentiment. »

« Je ne vois pas bien ce que vous pourriez me dire. »

« Par exemple, ne prenez pas les robots de la dernière génération. Ils leur ont mis l’option ‘retraite’ après trois ans de service pour vous obliger à les remplacer rapidement. Vous vous exposez à une manifestation de vieux robots et à des négociations à n’en plus finir ! »

« Oh ! Les chacals ! »

« En plus, certains nouveaux robots sont devenus tellement intelligents qu’ils ont des sentiments. Imaginez que vous tombiez sur un robot amoureux déçu dans votre équipe, votre rendement tomberait en flèche. »

« Pff… Dans le temps, on avait des robots idiots, c’était plus pratique. »

« Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? On est entré dans une civilisation où il faut de plus en plus d’intelligence. Ne vous inquiétez pas les ingénieurs japonais travaillent sur une option ‘gros nullard’. »

« Un robot ‘gros nullard’, ça va être hors de prix ! »

« On est d’accord. Donc, je reprends mon job à petite cadence ! »

Oh gué ! Oh gué !

30 mars, 2019

Le gars

Guy

Vient de Gand.

Il passe le gué

Tout de go,

Avec du gui.

C’est un gueux

Qui a du goût.

Qui ça ?

29 mars, 2019

C’est qui ?

C’est Kiki,

Un husky

D’Helsinki

Tout riquiqui.

Il boit du whisky,

Mange ses cookies

De couleur kaki

Puis fait du ski.

Elegance du discours

28 mars, 2019

« Je vous ai énoncé mon avis. »

« Pourquoi vous ‘énoncez’ ? Vous ne pourriez pas simplement ‘donner’ votre avis, comme tout le monde. »

« Non, parce que quand je dis quelque chose, chaque mot a un sens précis. Il n’y a rien à enlever ou rajouter. »

« … tandis que moi, je parle n’importe comment évidemment ! »

« Oui, il faut toujours que vous rajoutiez ‘j’veux dire’. On voit bien ce que vous voulez dire, ce n’est pas la peine de dire que vous voulez le dire. »

« Ce n’est qu’un tic de langage qui permet de respirer. »

« Vous répétez souvent ‘c’est clair’, surtout quand c’est obscur. Quand vous parlez, on a l’impression que vous cherchez à vous convaincre vous-même en vous fichant de votre interlocuteur. »

« On ne peut plus se laisser aller, alors ? »

« Bientôt, nous ne serons plus qu’un petit nombre à nous exprimer avec élégance et précision. »

« Ce sera une nouvelle aristocratie. Une de plus. »

« Oui, les prétendants seront anoblis par l’Académie Française. Je serai le Duc de la Phrase Ampoulé. Vous, vous appartiendrez au peuple. Vous pourrez dire que ‘c’est clair’ tant que vous voulez. »

« Votre Seigneurie est bien bonne ! »

« De rien, je sais m’adressez au peuple. Il ne faudrait pas qu’il nous fasse une révolution et qu’il impose son langage approximatif. »

« Euh… il y a déjà des notables qui jurent comme des charretiers en disant ‘casse-toi pauv’con » par exemple. »

« Les titres nobiliaires seront accompagnés d’un permis à point. Tout écart dûment constaté par un agent de la force langagière entraînera un retrait de points. Quand on n’en a plus, formation en français obligatoire. »

« Je n’en peux mais. »

« Très belle expression qui date du XIIème siècle, qui signifie que vous ne pouvez en dire davantage, ce qui ne m’étonne pas de vous. »

C’est le pied !

27 mars, 2019

Pieds nus,

Je ne suis pas un vanupied.

Dans mon pied-à-terre,

Dans mon costume pied-de poule,

Je travaille d’arrache-pied,

Sans lever le pied.

Personne ne me casse  les pieds.

Je prends mon pied,

Sur mon piédestal.

Rénovations

26 mars, 2019

« Mes lunettes de voyage, mes lunettes pour lire, mes appareils auditifs, mon dentier, mes implants capillaires, ma prothèse de hanche, mon peace maker… C’est bon, j’ai bientôt fini ma rénovation … »

« Il va falloir vous attaquer à l’intérieur, maintenant. »

« C’est plus compliqué. Personne n’a pu rénover mon intelligence ou ma vision du monde… »

« C’est dommage, comment pourrait-on faire pour moderniser notre intérieur ? Parce que même moi, je ne sens pas au goût du jour… Je ne comprends rien à mon téléphone, les plateformes téléphoniques m’exaspèrent, je ne peux plus tailler la bavette au guichet de la poste ou dans les magasins, je ne peux plus m’énerver contre le trou de la Sécu… »

« Moi, c’est pareil, mes papiers peints sont passés de mode. Je mets toujours la même chemise parce qu’elle me porte chance. Mes pantoufles n’ont plus forme de pantoufles, mais elles amusent le chien. J’ai encore des francs de 1959 dans mon porte-monnaie… »

« Remarquez, est-ce vraiment important de se rénover ? On est comme les vieux chênes, on est là depuis tellement longtemps que plus personne ne fait attention à nous. »

« En plus, j’ai constaté que tout ce qui est vieux revient à la mode, les jeunes appellent ça le vintage. Je suis sûr qu’ils vont ressortir bientôt la Dauphine ou alors la Vespa. »

« J’aimerais mieux que revienne le facteur qui passait deux fois par jour ou les yaourts de ma grand-mère. »

« Hou, alors là, on n’est plus dans le vintage, mais plutôt dans le ringard ! »

« Bof, moi je veux bien être ringard. On pourrait réapprendre à écrire en faisant des pleins et des déliés, ça vous avait une autre allure que le Time New Roman, même en police 14. »

« Oui, on pourrait aussi revenir à une seule chaine de télé. Ce n’était pas si mal que ça. On n’était pas toujours en train de se demander ce qu’on avait foutu de la télécommande. »

« Et la manivelle pour faire partir votre bagnole, en plein hiver. Vous vous souvenez ? »

« Bon, finalement je vais me contenter d’un petit lifting… »

Le chameau blatère

25 mars, 2019

Sur le blog

De Blaise

Près de Blois,

Pas de bla-bla,

Pas de bluff,

Du bleu,

Du blanc,

Des blés

Blonds.

Deux histoires en une

24 mars, 2019

Sigismond, le plus beau dindon de la basse-cour est fier comme paon. Il se promène au bras (enfin … disons à l’aile) de Gersende, la dinde la plus enviée des environs.

Les deux fiancés vont et viennent sous les regards admiratifs des autres volatiles et lapins, tout en glougloutant à qui mieux mieux pour faire part de leur bonne humeur et de la qualité de leurs plumages. Cette fois, c’est sûr, Sigismond ne sera pas le dindon de la farce.

Un dindonneau serait-il en vue avant le mariage officiel ? S’indigne Marie-Cécile, la poule bretonne qui rêve depuis longtemps de Patrick, le coq de la basse-cour, lequel a porté ses vues sur Pimprenelle, la jeune poule blanche, récemment arrivée au poulailler.

De son côté, Benoît le canard jaune ne se prive pas de véhiculer un avis très pointu sur la moralité du couple de Sigismond. Il dit ici et là qu’il a les plus grands doutes sur l’individu. Sa compagne, Henriette la vieille cane tient la gazette de la ferme. Il semble qu’elle ait reçu des confidences de Gersende, qui est – rappelons- le – la dinde soupçonnée d’avoir fauté avant son union officielle. Malheureusement pour Gersende, Henriette la cane cancane, si bien que toute la basse-cour attend désormais le dindonneau.

Louis, le lapin s’indigne de l’empressement du couple. Ils auraient pu attendre tout de même que la supérieure du couvent, ma mère l’Oie ait consacré officiellement l’union du dindon et de la dinde. Gersende est furieuse. Elle fait remarquer à Louis qu’entre nous soit dit, lui qui fornique à tour de bras n’a rien à dire dans le domaine de la moralité.

Voici venu le jour du mariage entre Sigismond et Gersende. Compte-tenu de l’avancement du dindonneau qui – aux dernières nouvelles – s’appellera Gérard, ma mère l’Oie a refusé de célébrer cette union indigne. C’est Patrick, le coq qui est descendu de son tas de fumier pour officier. Comme Patrick est un peu myope, il ne s’est pas aperçu de l’état de Gersende. Par conséquent, tout va bien.

La cérémonie attire toute la basse-cour. Le service d’ordre est réglé par Octavien, le poulet. Les témoins sont le couple Canard, Benoit et Henriette qui n’ont pas voulu manquer une si belle occasion de se mêler des affaires des autres. Les animaux attendent avec intérêt les cancans de la cane.

Gérard, le dindonneau nait enfin. On se dispute l’honneur d’être le parrain. Patrick emporte la palme. Il a tenu à montrer son sens des responsabilités à Pimprenelle, la poule…celle-là même dont il convoite les faveurs. Pimprenelle qu’on avait connu discrète depuis son arrivée, se met soudain à caqueter fortement pour exprimer son intérêt en faveur du coq. Si bien que Patrick, le plus beau coq de la basse-cour est fier comme un paon. Il se promène au bras (enfin… disons à l’aile) de Pimprenelle, qui… (à partir de là, reprendre l’histoire précédente en remplaçant le dindon par le coq, et la dinde par la poule).

Le Ché

23 mars, 2019

Chez

Le chercheur

On danse le cha-cha-cha

Sans chichi

Avec le chat,

Son chouchou.

Chut !

Chuchotons-le :

Il vend du shit.

Foncez dans le tas !

22 mars, 2019

Dans le galetas,

J’ai trouvé une robe de taffetas.

Dans quel état !

C’est la cata !

C’est celle de ta

Tata,

Qui aimait la fiesta

Et qui ressemble à une chipolata.

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