Interviw littéraire
30 décembre, 2018« Cher grand auteur écrivain, quel est donc ce mystère qui vous pousse à écrire ? »
« Euh…bin, j’en sais rien. Je crois que j’ai envie de tout dire avant de mourir. J’ai vécu, j’ai ressenti des choses, il faut quand même que ça laisse des traces quelque part. Je n’aime pas l’idée que tout ce que j’ai été soit effacé d’un coup de chiffon. »
« Voilà une noble idée, mais ne craignez-vous pas que le Monde entier se fiche un petit peu de ce que vous ressentez ? »
« Oui, probablement, mais j’aurais au moins laissé un témoignage. Dans 100 ans, on trouvera un intérêt préhistorique à connaitre ce que j’ai vécu et pensé de ce que j’ai vécu. Tandis que vous, hein… personne ne se souviendra de vous ! »
« A cette époque, ça me sera un peu équilatéral. Mais parlons d’aujourd’hui. Pourquoi écrivez-vous ? Vous pourriez faire de la peinture, de la sculpture, de la pâte à modeler… »
« Sans doute, mais un tableau peut-être interprété de multiples manières. On peut y voir des intentions malines qui me sont complètement étrangères. Tandis que les mots ont un sens homologués dans les dictionnaires. Quand j’écris qu’il fait beau, c’est qu’il fait beau. Personne n’aura l’idée de penser que j’écris qu’il fait beau pour dire qu’il pleut. »
« Mais n’est-ce pas une facilité que d’écrire ? Vous échappez à tout débat ! »
« Justement, je ne vais pas me priver. Quand j’écris personne ne m’interrompt pour m’embrouiller les idées. J’ai juste un débat avec moi-même, ce n’est pas forcément le plus simple. Je suis assez contrariant et contradictoire. »
« Bon, ce n’est pas le tout d’écrire, encore faut-il être lu ! »
« C’est mieux en effet. Mais pour trouver quelqu’un qui s’intéresse à ce que je pense, ce n’est pas simple. Je ne veux pas déstabiliser les gens. A défaut de lecteurs, je me lis moi-même et, croyez-moi, je ne suis pas forcément très aimable avec moi ! »
« Un jour peut-être, vous ferez fortune dans la littérature. »
« L’idée me traverse l’esprit de temps à autre. Ce serait gênant parce que je perdrai ma fraîcheur d’esprit et ma spontanéité qui caractérise si bien mon œuvre, comme vous le savez. Ceci dit, je ne suis pas contre une montée en puissance de mon compte en banque. »
« Quel conseil donnez-vous à de jeunes écrivains, cher auteur ? »
« Ne pas faire de fautes d’orthographe et puis se lâcher. C’est-à-dire raconter n’importe quoi avec suffisamment de conviction pour que ça n’ait pas l’air de n’importe quoi. Et puis, il faudrait ne pas trop me concurrencer si possible, ou avoir plus de talent que moi, c’est déjà assez compliqué de faire sa place… »
« Quel sera le titre de votre prochain livre ? »
« L’insolente démangeaison de l’ellipse. »
« Ça ne veut pas dire grand-chose. »
« Ce n’est pas le problème. Il est constitué avec des mots que je tire au sort. Plus ça a l’air mystérieux, plus ça marche. »