Archive pour décembre, 2018

Eh ben, mon coco !

31 décembre, 2018

Cocorico !

J’arrive à Monaco

En hélico

Pour danser le flamenco

Avec mon sac en croco.

Ce ne sera pas un fiasco,

Ni un quiproquo

Comme à Bamako

Interviw littéraire

30 décembre, 2018

« Cher grand auteur écrivain, quel est donc ce mystère qui vous pousse à écrire ? »

« Euh…bin, j’en sais rien. Je crois que j’ai envie de tout dire avant de mourir. J’ai vécu, j’ai ressenti des choses, il faut quand même que ça laisse des traces quelque part. Je n’aime pas l’idée que tout ce que j’ai été soit effacé d’un coup de chiffon. »

« Voilà une noble idée, mais ne craignez-vous pas que le Monde entier se fiche un petit peu de ce que vous ressentez ? »

« Oui, probablement, mais j’aurais au moins laissé un témoignage. Dans 100 ans, on trouvera un intérêt préhistorique à connaitre ce que j’ai vécu et pensé de ce que j’ai vécu. Tandis que vous, hein… personne ne se souviendra de vous ! »

« A cette époque, ça me sera un peu équilatéral. Mais parlons d’aujourd’hui. Pourquoi écrivez-vous ? Vous pourriez faire de la peinture, de la sculpture, de la pâte à modeler… »

« Sans doute, mais un tableau peut-être interprété de multiples manières. On peut y voir des intentions malines qui me sont complètement étrangères. Tandis que les mots ont un sens homologués dans les dictionnaires. Quand j’écris qu’il fait beau, c’est qu’il fait beau. Personne n’aura l’idée de penser que j’écris qu’il fait beau pour dire qu’il pleut. »

« Mais n’est-ce pas une facilité que d’écrire ? Vous échappez à tout débat ! »

« Justement, je ne vais pas me priver. Quand j’écris personne ne m’interrompt pour m’embrouiller les idées. J’ai juste un débat avec moi-même, ce n’est pas forcément le plus simple. Je suis assez contrariant et contradictoire. »

« Bon, ce n’est pas le tout d’écrire, encore faut-il être lu ! »

« C’est mieux en effet. Mais pour trouver quelqu’un qui s’intéresse à ce que je pense, ce n’est pas simple. Je ne veux pas déstabiliser les gens. A défaut de lecteurs, je me lis moi-même et, croyez-moi, je ne suis pas forcément très aimable avec moi ! »

« Un jour peut-être, vous ferez fortune dans la littérature. »

« L’idée me traverse l’esprit de temps à autre. Ce serait gênant parce que je perdrai ma fraîcheur d’esprit et ma spontanéité qui caractérise si bien mon œuvre, comme vous le savez. Ceci dit, je ne suis pas contre une montée en puissance de mon compte en banque. »

« Quel conseil donnez-vous à de jeunes écrivains, cher auteur ? »

« Ne pas faire de fautes d’orthographe et puis se lâcher. C’est-à-dire raconter n’importe quoi avec suffisamment de conviction pour que ça n’ait pas l’air de n’importe quoi. Et puis, il faudrait ne pas trop me concurrencer si possible, ou avoir plus de talent que moi, c’est déjà assez compliqué de faire sa place… »

« Quel sera le titre de votre prochain livre ? »

« L’insolente démangeaison de l’ellipse. »

« Ça ne veut pas dire grand-chose. »

« Ce n’est pas le problème. Il est constitué avec des mots que je tire au sort. Plus ça a l’air mystérieux, plus ça marche. »

Hisroire de nudité

29 décembre, 2018

Sur l’avenue

Ce va-nu-pieds

Tout-nu

Nu-tête

Est un inconnu.

Sans revenu,

Ce saugrenu

N’est pas le bienvenu.

Je n’en suis pas revenu.

Des nordistes

28 décembre, 2018

Dans la ville

De Lille

Gilles

Et Bill

Ne bougent pas d’un cil.

Ils ont fait un deal.

Ils vendent du fil

Et mille

Piles.

Entretien d’embauche

27 décembre, 2018

« Si je dis que vous êtes grand, ça vous convient pour vous décrire ? »

« Non, ça ne rend pas justice à l’envergure de ma silhouette. »

« Alors disons que vous êtes effilé. »

« Et ma carrure qu’est-ce que vous en faites ? »

« Je modifie mon impression générale : votre allure est ample. »

« Ample, ça ne me convient pas du tout. Dites tout de suite que je suis ventripotent. Je parlais de ma carrure sportive. »

« Ah oui, d’accord ! Vos épaules ronde et musclées ! »

« C’est mieux. Vous n’avez rien remarqué d’autres. »

« Je pourrais parler d’un profil rondouillard. »

« Non, pas du tout. Où vous avez vu ça ? On peut dire charnu ou à la rigueur : dodu, mais certainement pas rondouillard. »

« Alors parlons de vos pectoraux avantageux ? »

« Je préfèrerais : larges et puissants, si ça ne vous dérange pas.  Vous n’avez rien dit sur mes abdominaux. Ils ne sont pas bien mes abdominaux ? »

« Si, si ! Ce n’est pas comme les abdos de Dugenou qui sont complètement flasques, je dirais même affaissés. Vous, on voit tout de suite que c’est tonique. Les tablettes en chocolat ne sont pas loin ! »

« Bon ! Et mes fessiers ? Ne me dites que c’est de la goutte d’huile. Ce serait celle qui fait déborder le vase. »

« Le fessier est bien rebondi. »

« Pas du tout, il est harmonieusement galbé. Quant aux cuisses, je ne vous dis pas. Je peine à trouver des qualificatifs. »

« Nous pourrions dire : fuselées ? »

« C’est correct. Elles ajoutent une note de souplesse à la puissance de l’ensemble. »

« On fait les mollets pendant qu’on y est, à moins que vous vouliez qu’on dise quelque chose de vos genoux. »

« Mes genoux sont mon tendon d’Achille, je les trouve un peu cagneux. »

« Vous avez raison. Intéressons-nous aux mollets. »

« J’ai des mollets d’acier, vous voulez toucher ? »

« Non. J’arrive aux pieds. Aïe, aïe, aïe ! Vous avez le pied le romain ! Je n’engage que les pieds égyptiens ! »

Rrrrrrrrrrr !

24 décembre, 2018

A deux pas du RER

Il y a une aire,

Un espace vert,

Où c’est la guerre

Entre des pauvres hères.

Que faire ?

Se disent le maire,

Les mères

Et les pères.

Ne pas se taire.

Diner philosophique

23 décembre, 2018

« Vous êtes très irrégulier. »

« C’est normal. Avez-vous remarqué que tout marche par cycle sur Terre : les saisons, les marées, la Bourse, les bicyclettes, les machines à laver… »

« C’est ma foi, vrai. La vie connait des hauts et des bas. Quand on est en bas, il ne faut jamais désespérer, car la roue de la fortune tourne pour tout le monde. »

« Oui, c’est pour ça que lorsqu’on est en haut, il ne faut pas faire trop son malin. »

« Beaucoup de gens pensent que l’économie va en progressant de manière linéaire. C’est faux parce qu’il y a des crises tous les 8 à 10 ans et ensuite parce qu’on parle de plus en plus d’économie circulaire. Rien ne se crée, tout se transforme. »

« Ainsi votre vieille guimbarde fera un jour le bonheur d’un autre ménage sous forme d’une machine à laver rutilante. »

« A propos de cycles, le principal et le plus important, c’est bien la rotation de la Terre autour du soleil. Que serions nous si la Terre ne tournait pas ? Peut-être un bateau ivre qui dériverait indéfiniment dans l’espace ? »

« Remarquez bien que si je tourne autour de vous, on peut aussi dire que vous tournez autour de moi. Tout est donc cyclique ! »

« Je suis saisi d’un doute soudainement. L’homme ne serait-il pas le seul objet linéaire de la Création ? Il nait, il vieillit, il meurt. »

« Nous touchons là le cœur du problème.  Y a-t-il quelque chose après la mort ? Faut-il croire à la réincarnation ? Pouvons-nous revenir sous une autre forme ? »

« Remarquons que pour le moment, ça semble impossible. Encore que personne n’a prouvé que ce soit impossible. Mais avec la pratique des dons d’organes, on peut dire que des petits bouts de l’homme sont recyclés. »

« Et les mauvaises notes de mon gamin au collège, vous croyez que c’est un bas de cycle et qu’on peut espérer une remontée. »

« Oui, la vie s’en chargera. A un moment donné, il va s’apercevoir qu’il est complètement nul et il s’en trouvera complexé. Aussi fera-t-il un effort pour remonter la pente. »

« Ouf ! Vous avez bien raison : après la pluie, le beau temps. Pourtant, moi aussi je suis saisi d’un doute. Il y a un truc qui marche de façon parfaitement linéaire, voire exponentielle. C’est la cupidité des hommes. »

« C’est exact. Nous voulons tous toujours plus ».

« Certes, mais au niveau macroéconomique, on a bien un mouvement pendulaire. Quand certains ont plus, dans le même temps, d’autres ont moins ! »

« Vous avez bien raison ! »

« Vous reprenez une tranche de gigot ? »

Petit tour de France

22 décembre, 2018

A Monaco, je monte dans mon tacot.

A Limoux, m’attend un mou.

Je fais un tour à Tours.

Puis je vais à Beauvais

Et à Calais où monte un laid.

Dans le coin, il y a Tourcoing.

A Thonon, je dis non.

A Montélimar, j’en ai marre.

Mais à Grenoble, monte un noble.

Je m’arrête à Régnié-Durette.

Ratata !

21 décembre, 2018

Je rame,

Mais je suis en rade

Dans la rade.

Sur mon radeau,

Il y a un rat

Au poil ras.

C’est rare.

Je râle

Et je rage.

Un communicant

20 décembre, 2018

« Je vais m’occuper de votre communication. »

« Ah bon ? Ça sert à quoi ? »

« Ça sert déjà à dire aux autres que vous existez. Comment voulez-vous qu’on tienne compte de votre existence sur Terre si personne ne le sait ? »

« Mais j’ai de la famille, des amis, des voisins qui le savent. »

« Il vous faut une audience beaucoup plus large grâce aux réseaux sociaux. Pourquoi ne pas utiliser la puissance de leur diffusion ? »

« C’est-à-dire que je n’ai pas tellement envie que le monde entier se mêle de mes affaires. »

« Comment ? Mais vous n’avez rien compris ! Aujourd’hui, tout le monde doit être transparent. Si vous ne l’êtes pas, c’est que vous avez quelque chose à cacher. Vous êtes donc très suspect ! »

« Mais je ne comprends rien aux réseaux ! »

« Je reconnais que c’est compliqué, mais je suis justement là pour vous expliquer et choisir le média qui vous convient le mieux. »

« Si je comprends bien, les nouvelles technologies qui étaient supposées faciliter la circulation de l’information, la compliquent au point de rémunérer des spécialistes pour s’en occuper. »

« Exactement, heureusement que j’existe. Commençons par le début : qui êtes-vous ? »

« Un pauvre commerçant qui vend des robinets. »

« Pas du tout. Vous êtes celui qui apportent les solutions innovantes que tous les ménages soucieux de la qualité de leur salle de bains attendaient depuis si longtemps. Et bien entendu vos prix sont imbattables. »

« C’est-à-dire que nos prix nous permettent de vivre… »

« On va dire qu’ils sont légers comme une bulle de savon. Un peu d’humour ne nuit pas, c’est même indispensable pour être pris au sérieux. »

« Bien entendu, c’est du matériel français ! »

« A partir du moment où le robinet atterrit à Roissy, il est français. »

« C’est bien ce que je disais, votre matériel est traité en France. Nous allons mettre un drapeau tricolore sur tous vos documents. »

« Et pour la garantie, vous faites quoi ? »

« C’est bon, je garantis le produit jusqu’à la première fuite d’eau. »

« Bon… on va dire que le matériel est garanti sous réserve de l’usure lié à une utilisation excessivement normale du matériel. »

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