Archive pour septembre, 2018

Dis donc !

19 septembre, 2018

Assez d’on-dit !

Je dis

Que jeudi,

Teddy

A médit

De l’édit.

Il est maudit.

Pas de paradis.

Pas de radis

Liker or not liker

18 septembre, 2018

« Dans la position où je suis, je ne peux pas me permettre… »

« Vous permettre quoi ? »

« Tout ! Vous comprenez 25 000 followers me suivent sur Facebook. Une popularité pareille, ça vous impose un peu d’humilité. Si je prends du thé au petit déjeuner, tout le monde va le savoir. Du café aussi d’ailleurs. »

« Et alors ? »

« Et ma vie privé, vous en faites quoi ? Dès que vous les prenez pour amis, les gens s’autorisent à s’intéresser à ce que vous faites ! »

« Quel culot, en effet ! Mais enfin, si vous avez autant d’amis, c’est parce que vous l’avez voulu. C’est vous qui les invitez. »

« Certes, mais si je vous invite comme ami, c’est pour en avoir plus que les autres et ainsi conforter ma position sociale. Actuellement, je suis bien plus suivi que Dugenou qui plafonne à 800 amis sur Facebook. Il est vert de jalousie. »

« Soit ! Mais vos amis sont légitimes à regarder ce que vous faites ! »

« Ah bon ? Non, moi je veux des followers qui ne font rien, qui se contentent d’être mes amis. Et qui se dispensent de commentaires sur ce que je fais. »

« Pourtant votre reportage chez votre maman dans le Cantal a été très apprécié. Vous avez eu beaucoup de likes. »

« Ok, pour les likes, je me distingue. D’ailleurs, je tiens le compte. Celui qui ne me like pas 50 fois par mois est rayé de la liste. Mais, je n’aime pas trop les commentaires ironiques de ceux qui ont comparé mes vacances à celle de Dugenou aux Maldives. »

« Effectivement, vos amis n’imaginent pas la chance qu’ils ont d’être parmi vos amis. Ils devraient se confondre en likes toute la journée. »

« Absolument et ils doivent arrêter de me demander de liker leur page en échange. Dans ma position sociale, je n’ai pas que ça à faire. »

« Il parait que vous ne liker que les pages de gens dont l’influence peut vous servir. »

« Evidemment ! Si on veut progresser, on ne like pas n’importe qui. En plus je mets des commentaires élogieux. Comme ça, ils sont obligés de me répondre sur le même ton ! »

« Il parait qu’il va y avoir un bouton lèche-bottes sur Facebook. »

« Ah mince ! C’est toujours pareil, dès qu’on s’exprime librement, il y a des gens pour introduire des obligations morales ! Comme si c’était un crime de montrer les photos de mon stage de ski acrobatique dans les Alpes. »

« Oui, je l’ai liké pour ne pas vous énerver, mais enfin ce n’était pas vous ! »

« Et alors ? Vous avez liké l’intention, c’est ça qui compte. »

Aaaaaaaaaaaa !

17 septembre, 2018

C’est un cas,

Ce gars,

Dans son mas.

C’est un tas

Las,

Un vrai rat.

Mama va

De ce pas,

Là-bas.

Le mépris

16 septembre, 2018

« Je le dis sans détour : Dugenou me répugne. »

« Comment ça, vous répugne ? »

« Oui, on le trouve dans toutes les histoires, tous les coups tordus, vous trouvez ça normal, vous ? »

« Dugenou est peut-être un peu m’as-tu-vu, mais de là à inspirer de la répugnance… »

« Chaque fois qu’il me parle, je vois dans ses yeux une interrogation : quel mauvais coup pourrais-je faire à ce minable ? »

« Vous avez beaucoup d’imagination. »

« Euh… ou peut-être. Remarquez, je n’aime pas beaucoup les gens, mais alors Dugenou, c’est pire que tout. Il dégouline de mépris, parfois il fait exprès d’avoir un coup de téléphone imaginaire pour ne pas écouter ce que j’ai à dire. »

« Ce n’est pas très élégant, en effet. »

« D’autre fois, il me tourne ostensiblement le dos quand j’arrive quelque part. »

« On a le droit de ne pas aimer quelqu’un, mais on devrait avoir un minimum de courtoisie entre êtres humains civilisés. »

« Vous avez raison, les bêtes sauvages se battent à mort, mais je ne pense pas qu’elles aient le pouvoir de se mépriser mutuellement au même point que nous. »

« C’est vrai :  le mépris et  la répugnance, sont une de nos spécialités. Vous pourriez peut-être vous expliquer avec Dugenou. »

« J’ai essayé, mais il m’a dit que j’étais une chiffe molle et qu’il n’avait de respect que pour les rapports de force dans lesquels il excelle. Et pas moi.»

« Ce pauvre Dugenou doit souffrir d’un manque, ça arrive lorsque les gens ont pâti d’un déficit d’affection. »

« Je ne vais tout de même pas aller dire à Dugenou que je l’aime, ce serait le comble. »

« Non, mais invitez -le à diner. »

« Il va faire une drôle de tête. »

« Il sera probablement très gêné, c’est ce qui arrive quand on répond au mépris par la considération. S’il n’est pas gêné, vous pourrez envisager de lui casser la figure. »

« C’est une bonne idée. Si nous dînons en tête-à-tête, il sera obligé de me parler comme à un être humain. Je vais l’inviter chez moi, comme ça je demanderai à Josiane de lui cuisiner son poulet à la basquaise. Dugenou en a horreur. »

« Euh … j’ai dit de répondre au mépris par la considération, pas par la vacherie gratuite. »

« Justement moi quand je fais une vacherie à quelqu’un, c’est que bien que je considère son existence. »

Double jeu

15 septembre, 2018

La reine descend dans l’arène.

Le Père Sonne est la personne qui sonne.

Le beau lent est en lambeau.

Le gars du Rhin est ringard.

Paul est dans le métro de la métropole.

Adam se dandine et dine dedans.

Charles attend le charlatan.

Le fossile n’a pas de faux cils.

C’est entre nous

14 septembre, 2018

A l’entracte,

L’entrepreneuse

Entreprenante

Et entretenue

Nous entraîne

Avec entrain

A l’entresol,

Dans un entretien

Sans entrave.

 

Rire ?

13 septembre, 2018

« Vous gloussez. »

« Moi, je me glousse ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Vous émettez un son proche du cri d’une poule pour n’importe quel motif pour n’importe quel motif. C’est assez énervant. »

« Je ne glousse pas. Parfois, je suis saisi d’un léger embarras de la gorge. Vous, vous riez d’une manière très vulgaire. »

« D’abord, je ne ris pas, je m’esclaffe lorsque je suis gagné par l’hilarité. Et en plus, je ne le fais pour n’importe quoi. »

« Vous vous esclaffez bien trop bruyamment, ça me dérange. »

« Vous n’avez jamais envie de vous marrer ? »

« Je ne marre jamais. Au plus, je peux me gausser, avec distinction, bien entendu. »

« Et vous fendre la pêche, vous savez ? »

« Non, je n’ouvre pas la bouche en grand. La qualité de ma dentition ou de mes amygdales n’intéresse personne. »

« Quand même… vos maxillaires doivent vous démanger de temps à autre. »

« Peut-être, mais moi, je me mets ma main devant la bouche et j’émet un léger murmure de contentement. »

« Vous n’êtes pas très drôle. Un rire franc est souvent communicatif. »

« Ce n’est pas très élégant. A la rigueur, je pince les lèvres en remontant la commissure vers les joues pour signifier mon amusement à mon interlocuteur. »

« Je ne vois pas ce qu’il y a de vulgaire à se tordre de rire. »

« Vous voulez dire émettre un bruit tonitruant et assommant pour les autres en se contorsionnant comme un débile. Très peu pour moi. »

« Vous n’êtes pas obligé de vous rouler par terre, mais simplement rire en ayant pas peur d’ouvrir la bouche, tout en vous laissant aller. »

« Non, mais vous m’avez regardé. Encore un peu et vous allez m’en raconter une bien bonne, en me tapant sur le ventre. »

« Et simplement rigoler, vous savez ? Vous émettez un son du genre ‘haha’, tout en ayant un air joyeux. Vous n’êtes pas obligé à une autre manifestation physique. »

« Non, ‘haha ! ‘, c’est quand je ricane. Quand je m’esbaudis d’un quelconque manant qui a fait une faute de goût, et j’aime autant vous dire qu’à ce moment-là, je n’ai pas l’air joyeux du tout ! »

« Donc, vous ne savez pas vous amuser. »

« Effectivement, je ne perds pas mon temps à m’amuser. A l’extrême rigueur, je me divertis agréablement ! »

Oh ! Oh ! Oh !

12 septembre, 2018

A Oléron,

Place de l’horloge,

L’ostrogoth,

Orthodoxe

Mange un ossobuco

Odorant

Avec son homologue

Qui phosphore

Sur son horoscope.

 

Ecrire

11 septembre, 2018

« Vous voulez écrire ? Ça ne va pas ? C’est extrêmement dangereux ! »

« Comment ça, dangereux ? »

« Bien sûr ! Il faut maîtriser l’orthographe, la grammaire, la syntaxe. Si ce n’est pas le cas, vous allez passer pour un imbécile ! »

« Oui, bof, je me débrouille… »

« Et le vocabulaire, il faut avoir du vocabulaire ! Et puis aussi, le sens de l’image. Quand Balzac écrit : « il maniait agréablement une canne dont le pommeau d’or sculpté n’altérait point la fraicheur de ses gants gris », on voit le tableau : une main élégamment gantée qui joue d’une canne richement ornée. »

« Oui, c’est vrai, Balzac, ce n’est pas mal, mais il faut bien que je débute. »

« Vous êtes sûr d’avoir quelque chose d’intéressant à raconter ? Si vous faites un roman policier dans lequel les gendarmes courent après les voleurs, merci bien ! On a déjà donné ! »

« Vous avez raison je vais écrire que ce sont les voleurs qui courent après les gendarmes. »

« N’allez pas non plus nous raconter vos vacances de jeunesse chez votre grand-mère qui faisait de si bonnes confitures. On s’en fout complètement. »

« Non, ma grand-mère n’était pas tellement confiture. »

« Ayez un peu d’imagination ! N’allez pas nous décrire une bataille interstellaire avec des êtres affreux mi-hommes, mi- bêtes qui s’exterminent entre eux. »

« Voilà qui tombe bien, je n’aime pas tellement le sang. »

« Et puis alors pas de romance à l’eau de rose, hein ! C’est très, très dangereux ! Ou bien je m’endors à la page 20, ou alors nous tombons dans un érotisme torride, une fois que la jeune fille a succombé aux avances effrontées du jeune homme ! »

« N’ayez crainte, j’ai horreur des histoires de sexe. »

« N’oubliez pas non plus que les histoires qui finissent mal me dépriment. Epargnez-moi des histoires de guerre par exemple. Ça m’empêche de dormir. »

« Non, moi, j’aurais plutôt envie d’écrire mes réflexions sur la vie à partir de mes expériences personnelles. »

« Mais tout le monde se fiche de votre avis, mon pauvre. Les gens qui ont disparu en emportant modestement leur opinion sur la vie se comptent par millions. »

« Mais, moi j’ai besoin d’exprimer ce que je ressens. »

« Pff… Vous avez tellement d’autres champs à explorer beaucoup plus intéressants ! Je vous ai donné plein d’idées ! »

« Euh… si j’évite tout ce qui vous déplait, il ne me reste plus grand-chose ! »

C’est un peu fort !

10 septembre, 2018

A Francfort

Le fort

Ne fait pas d’effort.

Dans son fort,

Il attend des renforts.

Pour ouvrir les amphores

Pleine de roquefort,

De phosphore

Et de doryphores.

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