On fait comme je dis !
« Moi, je dis les choses comme je les pense. Je suis donc vachement courageux. Par exemple, j’ai dit à Dugenou qu’il parlait trop fort dans le bureau ce qui m’empêchait de me concentrer, j’aime autant vous dire que je n’ai pas hésité. »
« Donc, maintenant, il parle moins fort. »
« Non. Mais je lui ai dis ce que j’en pensais. »
« Vous auriez pu vous amener avec des écouteurs sur les oreilles pour insinuer que vous aimeriez mieux entendre autre chose que sa grosse voix. »
« Je vois ce que c’est : c’est moi qui doit faire des efforts. »
« Ben non… mais comme lui n’en a fait aucun, on est toujours au même point. Même si vous êtes très courageux. »
« Tout ça, c’est du baratin. Moi, je suis plus simple. Quand j’entends que Ginette passe trois heures au téléphone, je lui dis : Ginette, tu passes trop de temps au téléphone. »
« Et, elle vous a dit qu’elle allait réduire sa consommation téléphonique. »
« Non, elle m’a répondu : je fais ce que je veux ! »
« Vous auriez pu lui glisser sous les yeux votre facture téléphonique. »
« J’vous jure. Si les gens n’étaient pas aussi susceptibles, la vie en collectivité se passeraient beaucoup mieux. »
« Et oui ! Le problème c’est qu’un être humain ne se limite pas à son enveloppe corporelle, il a un truc qui s’appelle l’amour-propre qui lui interdit de se laisser dévaloriser par quiconque. Chaque fois que vous ne tenez pas compte de ce truc, vous risquez d’obtenir un effet contraire à celui que vous espérez. »
« C’est bien trop compliqué ces salamalecs. Quand je dis quelque chose, on doit faire comme je dis. C’est comme ça que ça doit être et puis c’est tout. »
« Si on vous dit qu’avec vos manières péremptoires, vous cassez les pieds à tout le monde ? Moi aussi, j’ai le courage de vous le dire.»
« Ah ! Ah ! Je vois ce que c’est, monsieur prend la défense de tous les pétochards. »
« Vous vous rendez compte que tous les apprentis dictateurs ont très mal fini ? »
« Je ne suis pas un dictateur, je veux qu’on fasse ce que je dis. »
« Bon, alors, je vais prendre les choses autrement : je suis le leader de la Révolution Populaire et je vais vous enfermer dans le placard à balais ! »
« Je m’insurge contre l’emploi de la violence ! Je compte sur les forces de l’ordre pour rétablir le calme démocratique. »
« Vous refusez la négociation. »
« Non, on peut discuter, mais au final, on doit faire comme je dis. »
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