Archive pour le 19 juillet, 2018

Une vraie beauté

19 juillet, 2018

« Vous avez remarqué l’éclat de ma beauté ? »

« Euh… pas tellement, non ! »

« La régularité sensuelle de les traits ? »

« Non plus, ça manque de personnalité. C’est un peu lisse ! »

« Regardez bien l’harmonie de mon nez avec le dessin de ma bouche finement ourlée. C’est très émouvant, non ? »

« Euh…  Non, toujours pas ! »

« Et la douceur de ma peau, qu’est-ce que vous en pensez ? »

« Je m’ennuie. La peau de pêche, ce n’est pas mon truc, ça me provoque des irritations. »

« Bon, alors, ma chevelure douce et soyeuse, brune aux reflets acajou et auburn, je me ruine en shampooing et en coiffeur ! »

« C’est vrai qu’il y a du boulot, mais enfin, je ne parle pas à vos cheveux. »

« Et ma façon si féminine de réajuster une de mes mèches derrière mon oreille, ça ne vous bouleverse pas ? »

« Non, ça doit être gênant pour vous. »

« Et mon rire qui vibre comme du cristal, tout en dévoilant ma dentition parfaite. Mon dentiste se donne un mal de chien pour que ça ressemble à quelque chose. »

« J’espère que ce n’est pas remboursé par la Sécu. »

« Bon, alors passons à mon allure. La souplesse de ma silhouette, c’est quelque chose, non ? Si vous croyez que mes séances d’abdos me font plaisir ! »

« C’est méritoire, mais vous me paraissez un peu fluette ! »

« Et mes jambes fines et incroyablement longues, harmonieusement prolongées par des escarpins fins et délicats. J’en ai juste 53 paires. »

« L’industrie de la chaussure vous remercie. »

« Passons à la huitième merveille du monde : les courbes de mes reins et de ma poitrine. Les accidents de rue, causés par de violentes rencontres entre des hommes et des lampadaires, se multiplient. La municipalité s’inquiète avant chacune de mes sorties. »

« Il est vrai que vous êtes un danger public. »

« Bien, passons à mon tempérament jovial et avenant. On a tout de suite envie de mieux me connaitre, vous ne trouvez pas ? »

« C’est vrai qu’il y a une vraie curiosité touristique à visiter »

« Et ma modestie, qu’est-ce que vous en pensez ? Vous ne me trouvez pas confondante de modestie ? »