Archive pour juillet, 2018

Et après ?

31 juillet, 2018

« Vous croyez qu’il existe quelque chose après la mort ? »

« Je n’en sais rien moi ! Certains disent que oui, d’autre que non. »

« Pff… on est mal renseigné ! Comment on s’en sort ? »

« On ne s’en sort pas. L’homme est condamné à douter. Et dans le doute, il tend à bien se conduire pour éviter toute condamnation dans l’au-delà. »

« Il y en a qui pourtant se conduisent mal. »

« Oui, ce sont des aventuriers. Si l’au-delà existe, ils ne devraient pas être récompensés, ou alors je ne comprends plus rien. »

« Enfin… la seule chose de clair, c’est qu’on ne sait pas grand-chose. Si le paradis existe, on ne sait même pas à quoi ça ressemble. »

« En fait, ce qui peut éventuellement nous survivre, c’est une espèce de truc éthéré qui peut s’appeler l’âme…ou autrement… mais rien n’est sûr ! »

« Et comme on n’a jamais vu se promener une âme en liberté dans la nature, on n’est toujours pas plus avancé. »

« Tout ça, moi, ça me confirme une seule conclusion, c’est que l’homme ne se limite pas à son enveloppe corporelle. Il y a des tas de trucs immatériels : l’âme, l’esprit, l’imagination, l’intuition, l’intelligence… qui nous permettent d’être là tout en étant ailleurs. »

« Vous avez raison… La question est la suivante : si le corps disparait, tout ce fatras incorporel subsiste-t-il et si oui, où va-t-il ? »

« Je pense qu’il ne va nulle part puisque ça n’a pas de dimension physique. Si bien qu’au cas – par exemple – où l’âme des anciens n’ont pas disparu, elles sont partout. »

« C’est pour ça que certains croit qu’elles ont besoin de se réimplanter dans un humain ou un animal. Elles en ont marre d’être partout.»

« Oui, je n’exclus pas que mon chat soit mon grand-père ou alors Napoléon Bonaparte. »

« Si le paradis existe, ils sont au paradis auquel cas votre chat, c’est votre chat. »

« Finalement, on ne sait rien de l’après, alors on est obligé d’inventer des trucs qui nous rassurent, soit le paradis, soit la réincarnation. »

« L’autre solution, c’est : rien. Je n’arrive pas bien à concevoir comment se présente le néant. Certes, je l’ai connu avant ma naissance, mais je ne m’en rappelle plus. »

« Ce qui fait que le néant est le néant, c’est que justement, on ne peut pas le décrire. C’est aussi justement pour ça que certains rejettent l’hypothèse du néant. Les hommes sont coincés par leur besoin d’imaginer quelque chose de concret. Rares sont ceux qui sont à l’aise dans l’abstrait. »

« En conclusion, pour comprendre quelque chose, il faudrait arrêter de raisonner comme des êtres humains. »

Il fait beau

30 juillet, 2018

Sur l’escabeau

Il y a un beau cabot,

Un peu nabot.

Dans le lavabo

Du labo

Il y a un corbeau

Et un bonobo,

Dit Isabeau

La bimbo.

 

Les idées noires

29 juillet, 2018

« Vous êtes chasseur ?»

« Oui, tout à fait, je chasse les idées noires. »

« C’est sympa, mais pour le moment, ça va, je n’en ai pas. »

« Ça va venir. La saison commence juste. En été, les gens remuent beaucoup d’idées noires. »

« C’est curieux. Ils devraient être heureux au contraire ! Le beau temps incline à l’optimisme. »

« Au contraire. C’est en été que les gens s’embêtent sur la plage. »

« Et alors ? »

« Et alors, ils ont le choix entre acheter des chouchous ou faire le point sur leur vie. Alors là, je ne vous dis pas les déprimes. »

« Vous exagérez ! »

« Pas du tout ! L’été est une belle saison pour les idées noires. En été, vous êtes invité chez vos copains pour un barbecue. Ils ont une plus belle maison que vous, une plus belle voiture et hop !… Vous commencez à ruminez votre jalousie… »

« Evidemment, vue comme ça… »

« Ce n’est pas tout. En rentrant en voiture, après le barbecue, vous vous disputez avec votre femme pendant que vous conduisez, c’est classique. Je ne vous dis pas l’ambiance des jours suivants ! »

« Le mieux, ce ne serait encore de rien faire en été. »

« Il y a quand même des gens qui passent un bon été. Mais le problème se situe aux alentours du 25 août, quand ils sont obligés de se dire que cette belle saison ensoleillée va finir bientôt. Alors là, c’est une nouvelle dépression assurée. De quoi vous gâcher toute la fin de saison. »

« Effectivement, vous avez beaucoup de travail. Et comment faites-vous pour chasser les idées noires ? »

« Je vante les vertus de l’automne et de l’hiver. C’est pas si mal que ça,  la mauvaise saison : personne ne vous invite à un barbecue. Comme vous restez chez vous, vous ne prenez pas beaucoup la voiture, donc vous limitez les disputes de couple. En plus, contrairement à l’été, vous ne vous désespérez pas de la fin proche de la saison. »

« Et donc, en été, les gens se sentent mieux quand vous leur racontez ça ? »

« Tout à fait, ça jette un froid. Surtout vers le 15 juillet ou le 15 août. Ça leur fait du bien, quand ils savent qu’ils vont passer 10 heures sur une autoroute brûlante avec les gosses qui braillent à l’arrière de la voiture. »

« Je m’excuse, mais je n’ai pas de gosses. »

« Ce n’est pas grave, avec tous les ballons de volley que vous allez prendre dans la figure sur la plage, vous aurez des idées noires. »

deux aventuriers

28 juillet, 2018

« Vous êtes buté, mon pauvre ami ! »

« Ah bon ! On peut savoir pourquoi ? »

« Pour aller à Brezin-sur-Galipette, vous passez systématiquement par Tourmiche-les-deux Eglises, alors qu’en prenant le chemin de Badinon-sur-Papoton, vous gagnez du temps. Je vous l’ai dit cent fois»

« Et ça vous suffit pour en déduire que je suis d’un caractère un peu rigide ? »

« Tous les gens qui sont un peu souples de tempérament passe par Badinon pour se rendre à Tourmiche. »

« Bon d’accord, je suis peut-être un peu routinier, mais c’est moins grave que vous qui continuez à aller en vacances à Boudin-les- Flots alors qu’il y a un microclimat pluvieux qui fait fuir tous les estivants intelligents. »

« Figurez-vous que nous avons plus de place sur la plage de Boudin-les-Flots. Et même s’il y a quelques passages nuageux, c’est beaucoup plus intelligent que de s’entêter à passer par Tourmiche au lieu de Badinon. Remarquez, ce n’est rien à côté de votre entêtement à aller chez madame Goulinet pour acheter votre charcuterie, alors que je vous ai démontré que l’andouillette de monsieur Dubignou est d’une qualité bien supérieure. »

« Je vois que vous ne connaissez pas le jambon d’Auvergne de Madame Goulinet. Restez donc chez Dubignou et ses andouillettes. Pendant qu’on y est, vous pouvez continuer à dévorer toute l’œuvre littéraire de Ladislas Baratin, ça ne me dérange pas. Vous aurez du mal à égaler la variété de ma culture, mais enfin des goûts et des couleurs… »

« Ladislas Baratin est en tête des ventes, je vous signale ! C’est moins grave que de vous afficher comme supporter inconditionnel de Maurice Tornichon qui ne fait jamais mieux que 150ème dans le Tour de France. »

« Maurice Tornichon est un cousin de ma femme, et encourager le dernier, c’est plus courageux que d’applaudir le premier. De toute façon, votre caractère monolithique et têtu est bien connu dans le quartier. En dépit de la pression populaire, vous votez toujours pour le même candidat aux élections, alors qu’il est régulièrement éliminé au premier tour. »

« Ça, ça s’appelle de la fidélité, monsieur. On voit bien que ça ne vous étouffe pas. Vous n’êtes qu’un entêté. Votre réputation est faite ! Il suffit de constater que vous prenez toujours le même bus pour aller travailler. Si ce n’est pas de l’entêtement, ça ! »

« Et vous, vous avez vu ce que vous faites ? Chaque samedi, hop ! Vous allez au marché ! Si ce n’est pas de l’obstination, ça ! »

« En même temps, le samedi, c’est le jour du marché. C’est moins bête que votre habitude de jouer au scrabble tous les jeudis avec madame Lumignon et Monsieur Boulingrin. »

« Ce n’est pas de ma faute si le fils de monsieur Boulingrin ne peut pas le véhiculer les autres jours. Et vous, vous croyez aventurier ? Ça fait 15 ans que vous m’invitez pour votre gigot d’agneau du dimanche. »

Ta ! Ta ! Ta ! Ta ! Ta !

27 juillet, 2018

Ce tartufe

Est un taré

Qui aime la tartiflette

Et les tartines.

Pour les tartes

De sa tatan

Sur le tartan

Il est trop tard.

Le compte-rendu

26 juillet, 2018

« Bon… Avant de commencer la réunion, il faudrait approuver le compte-rendu de la dernière réunion. »

« C’est-à-dire que la dernière réunion a été consacrée à examiner le compte-rendu de la réunion précédente. »

« Et en plus, on a oublié Dugenou dans les destinataires du dernier compte-rendu, il va falloir publier un rectificatif dans le compte rendu d’aujourd’hui, a propos de l’avant dernier compte-rendu. »

« Et si on faisait un groupe de travail, chargé d’améliorer le contenu et la diffusion des comptes-rendus ? »

« Très bonne initiative. Qui met-on dans ce groupe de travail ? »

« Mollard, il est très bon pour rédiger les comptes-rendus. Madame Dumortier, elle n’a rien à faire. Troufignon, il râle dès qu’il n’est pas dans un groupe de travail. Et Dugenou, comme ça, il ne pourra pas nous enquiquiner s’il ne reçoit pas les comptes-rendus. »

« Bon ! On progresse ! Je note tout de même que mon intervention dans la dernière réunion n’a pas été notée intégralement dans le compte-rendu. »

« Ah bon ? C’est grave ? »

« Ben oui, tout de même… Je faisais remarquer que le compte-rendu était tapé en double interlignage, ce qui gâche un peu de papier. »

« Moi, le double interlignage, ça me convient bien, ça rend le texte plus clair. »

« Alors demandons au groupe de travail de travailler sur cette question de l’interlignage. Notons ce point dans le compte-rendu de la réunion. »

« Euh… comme le compte-rendu de la dernière réunion était consacré à la validation de l’avant-dernière et que celle-ci était consacrée au tirage des rois, je remarque que nous n’avons pas validé le compte-rendu de l’antépénultième. »

« Allons, allons, ne perdons pas notre temps avec des détails, notre ordre du jour est assez chargé comme ça.  A-t-on bien noté toutes mes remarques depuis le début de la réunion. »

« Euh… il faudrait programmer les réunions du groupe de travail chargé des comptes-rendus de réunion. Il ne faudrait pas que ces réunions se perdent dans des conciliabules interminables. Soyons efficaces ! »

« D’accord… disons deux réunions par mois, le mercredi. »

« Pas possible. Dumortier ne travaille pas le mercredi. Le lundi, tout le monde est en réunion de service. Le mardi Mollard fait le tour de nos succursales. Le jeudi Troufignon est en formation, et le vendredi, Dugenou part à 11 heures et demi pour voir sa mère à l’hospice. »

« On note ça dans le compte-rendu ? »

« Et si on ne faisait pas de compte-rendu ? »

Les vacances du fils d’Aimé

25 juillet, 2018

L’ainé

Aisé

D’Aimé

N’a pas été aidé

Pour errer,

Ailé ,

Sur la mer Egée,

Cet été.

Mais il a aimé.

Mon palmarès

24 juillet, 2018

« Félicitations, vous avez grimpé dans mon palmarès. »

« Quel palmarès ? »

« Le palmarès des gens que je trouve sympathiques. Chaque année, il y a le palmarès des personnes préférées des français. Moi, je tiens le palmarès des gens que je préfère. »

« J’imagine que les deux classements sont différents. »

« Oui, parce qu’il faudrait que je connaisse personnellement Jean-Jacques Goldman ou Yannick Noah pour les intégrer dans mon classement. Si ça se trouve, je ne les trouverais pas très sympas et vous seriez devant eux. »

« Bon, alors… Je suis à quel rang ? »

« Dix-huitième… Juste devant Monsieur Bouchard, le boucher du quartier qui me fait cadeau de temps à autre d’un godiveau en plus de ma commande. Il a dégringolé de six places, parce que l’année dernière, il faisait trois steaks hachés pour le prix de deux. »

« Et donc moi, j’ai grimpé ! Pour quelle raison ? »

« Je vous ai particulièrement remarqué lorsque vous m’avez prêté votre agrafeuse de bureau. Ce n’est pas rien, les autres tiennent à leur matériel comme à la prunelle de leurs yeux ! »

« Dix-huitième… Ce n’est pas terrible, je peux certainement m’améliorer. Qui est en tête de votre classement ? »

« C’est Madeleine. C’est la première qui ne m’a pas demandé de l’épouser. J’ai trouvé ça particulièrement sympa. »

« C’est vrai que c’est rare, mais elle part avec des avantages qui ne me sont pas accessibles. Ne faudrait-il pas créer des handicaps dans votre classement pour plus de justice ? »

« C’est une bonne idée. Je vais mettre moins 20 points aux jolies femmes, par exemple. Et moins 50 à tous ceux qui me prêtent de l’argent sans faire d’histoire. »

« Comme ça, je devrais faire un bond d’une dizaine de places. Je suis du genre masculin et en plus du genre à n’avoir aucune envie de me prêter de l’argent. »

« Oui, mais vous avez encore des progrès à faire. Par exemple, vous ne rigolez pas assez fort quand je sors des vannes. Dugenou vient de conquérir trois places, parce qu’il comprend très bien mon humour ! »

« Ou alors, il fait semblant. »

« Aucune importance. Ce qui compte, c’est mon ressenti. »

« Je reconnais que j’ai du mal avec vos blagues qui ne sont pas tellement marrantes. Mais je peux me rattraper en vous faisant partager des ragots croustillants sur le dos de Dugenou. Ça devrait compter dans votre classement. »

« Vous avez raison, je vais vous remonter d’une place. Vous êtes plus amusant que le facteur du quartier qui se trompe exprès de boîtes aux lettres et qui trouve ça très drôle.. »

Danses !

23 juillet, 2018

A Java, il a fait la java

Avec une grande gigue,

Bien gaillarde.

Mais il était bourré.

Elle l’a envoyé valser.

Alors, il a dansé avec un balai,

Puis il a pris sa musette,

Et il est parti au galop !

Ne serait-ce pas là des cancans ?

A la plage

22 juillet, 2018

« Moi, j’aime bien les vacances à la plage. On peut se baigner ! »

« Ah oui ! Dans l’eau où ont macéré des centaines d’autres ! »

« Et se prélasser au soleil ! »

« S’ennuyer copieusement à côté d’individus ventrus et transpirants, merci bien. »

« On peut aussi jouer au ballon en poussant quelques petits cris joyeux. »

« Et se mettre du sable partout. Très intéressant ! »

« Qu’est-ce que tu voudrais comme vacances, alors ! »

« Des vacances à la plage pourquoi pas, mais il faudrait qu’il n’y ait personne. Personne pour te secouer une serviette pleine de sable en pleine figure, par exemple. Et puis, j’aimerais bien aussi ne pas passer dix heures sur une autoroute brulante pour y aller. »

« Enfin bref… tu veux aller à la plage en plein mois de novembre. »

« Pourquoi pas ! De toute façon, ce n’est pas avec ma brasse pépère que je vais impressionner de jolies naïades ! »

« Remarque, tu peux aussi passer tes vacances sur les hauts plateaux du Cantal, avec deux chèvres et trois moutons. »

« Euh… j’aime bien les gens quand même. Tout le problème est là. Il me faudrait un endroit qui serait fermé au-delà d’un nombre de vacanciers que je déterminerai. Tout le monde ne sera pas convié. Il y aura des admissions sur dossier. Je sélectionnerai des gens qui jouent à la pétanque en me laissant gagner et des gens qui ne sont pas plus athlétiques que moi parce qu’il y a des comparaisons qui me complexent un peu. »

« Bien entendu, ils te laisseront la meilleure place sur la plage. »

« Tout à fait, il n’est pas question que je plante mon parasol à côté des poubelles ou du club Mickey. »

« Et le soir ? »

« Le soir, les gens devront se promener avec moi, le long de la jetée pour admirer le coucher de soleil en poussant des gloussements admiratifs. »

« Bon, et pour les visites ? »

« Les vieilles pierres ne m’intéressent pas tellement. Il faudrait que les gens qui passeront les vacances avec moi y aillent à ma place et qu’ils prennent des photos pour que je puisse les montrer en rentrant. »

« Des vacances par procuration, en somme. »

« Oui et alors ? Tout compte fait, je me demande même si ça vaut le coup que je me déplace. Il faudrait qu’une entreprise se charge d’envoyer quelqu’un qui prenne mes vacances et qui me rapporte un reportage complet sous forme de réalité virtuelle. Comme ça, je pourrais dire que je suis un grand voyageur. »

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