Archive pour juin, 2018

Crac !

30 juin, 2018

Dans le bric-à-brac

De ma baraque

A Bergerac,

Tout est en vrac,

Après le fricfrac.

Je suis patraque,

J’ai le trac,

Je craque.

Allez les verts !

29 juin, 2018

A Anvers,

Cet hiver,

Je décris en vers

Mon univers

Mes divers

Travers

Et revers.

Est-ce pervers ?

Divergence culturelle

28 juin, 2018

« Avec moi, pas de circonlocution ! Ce que j’ai à dire, je le dis direct ! Non mais alors ! »

« Ah bon ? »

« Oui, par exemple si je ne vous trouve pas sympathique, je ne vais pas aller dire : votre fréquentation me procure des problèmes d’ordre relationnel. »

« Oui, en effet, ce serait sot. »

« Autre exemple. Je trouve que vous n’êtes guère intelligent. Je ne vais pas  vous dire : je crains que votre capacité de compréhension révèle des marges de progrès. »

« C’est vrai ! Je ne comprendrai rien ! »

« Je suis désolé, mais je suis obligé de vous dire que vous n’êtes pas un personnage intéressant. »

« Voilà qui tombe bien. Moi je trouve que votre sphère culturelle est un peu éloignée de mes propres centres d’intérêt. »

« Qu’est-ce que c’est que ce charabia ! »

« Moi, j’essaie de vous dire délicatement que nous ne sommes pas du même milieu culturel, sans pour autant juger du vôtre. »

« Vous me méprisez, monsieur ! »

« Non au contraire, j’essaie de vous dire que toutes les origines sont également respectables. »

« Oui, mais vous le dites de façon que je ne comprenne pas. Moi, je trouve que vous êtes un être prétentieux et imbuvable. C’est beaucoup plus clair. »

« C’est plus clair, mais on sent tout de suite que vous chercher à me rabaisser et même à me blesser. J’envisage donc de vous lancer des remarques désobligeantes pour vous faire sentir mon courroux. »

« Moi quand je n’aime pas quelqu’un, je ne fais pas des phrases de trois kilomètres de long, je frappe directement. »

« C’est bien ce qui nous différencie. Je vous ferai remarquer qu’avant d’en venir à un acte belliqueux, j’ai laissé la porte ouverte aux négociations. »

« Je vois ce que c’est. Comme vous avez peur de vous bagarrer, monsieur fait des phrases compliquées pour me déstabiliser. En garde ! »

« Puis-je savoir pourquoi nous nous empoignerions, monsieur ! »

« Je n’en sais rien… Je ne comprends rien…. Vous m’énervez… Vous n’avez qu’à parler comme moi ! »

« Nous sommes donc en présence d’une dispute basée sur des différences irréconciliables ! »

L’ire d’Irma

27 juin, 2018

Irma

L’irlandaise

Irascible

Et hirsute

Est irritée

De l’irruption

Des iroquois

Dans son champ d’iris.

Cochon !

26 juin, 2018

« Savez-vous que le cochon est l’animal le plus intelligent de la ferme ? »

« C’est aussi le plus sale. S’il arrêtait de se rouler dans la boue, ce serait quand même plus sympa. »

« Oui, mais non. C’est une preuve d’intelligence. Il fait ça pour se protéger des puces et des coups de soleil. »

« Bon, j’en déduis qu’on peut être intelligent et sale. Je vais peut-être espacer mes visites à la salle de bains. »

« En plus, il est très utile le cochon. Il mange presque n’importe quoi, à commencer par vos ordures. Au Moyen-Age, on le laissait vagabonder dans les ruelles pour jouer aux éboueurs en bouffant tout ce qui trainait ». »

« C’est vrai, respectons les cochons ! »

« En plus, tout est bon dans le cochon, comme disait Brillat-Savarin. C’est dommage qu’il ait mauvaise réputation. Euh… le cochon…pas Brillat-Savarin. »

« Remarquez, on dit aussi : copains comme cochons pour dire que deux êtres sont très amis. C’est plutôt positif. »

« Oui, sauf quand on dit : il m’a joué un tour de cochon ! »

« Savez-vous que le cochon a longtemps été associé à l’idée de richesse. De là vient l’idée des tire-lires en forme de cochon ! »

« Qu’est-ce qu’on en apprend des choses intéressantes avec vous ! Vous n’avez rien sur le baudet ou le dindon ? »

« Pas aujourd’hui. Le porc est aussi associé au jeu. Le cochon est un animal au caractère primesautier. Il sait jouer comme le chien. Les concours de cri du cochon inventés par les humains sont très divertissants. Je m’entraîne activement. Mes voisins de bureau sont très impressionnés par mes progrès. »

« Il parait aussi que les cochons sont doués d’empathie. Ils peuvent coopérer entre eux. Je vais peut-être en faire muter un dans mon service pour doper la productivité. Mes collaborateurs ont des choses à apprendre ! »

« C’est une idée. J’en veux un aussi. Je vous échange mon chat qui ne sait rien faire à part manger et dormir contre un bon gros cochon. »

« Si j’en avais un, je me garderai. Ils ont également un odorat très développé, supérieur au chien. Pour la chasse aux truffes, ils sont très bons. »

« Il parait aussi qu’ils ont très longue mémoire. Vous croyez que je pourrais en hériter si je me nourris de jambon-beurres ? »

« Euh … non… ça ne marche pas comme ça ! »

« Bon… ben, tant pis… Je m’en vais. Quel temps de cochon ! »

J’ai la cote

25 juin, 2018

Jacote,

Ma cocotte,

Ma mascotte,

N’a pas les chocottes.

Elle tricote,

Boursicote,

M’asticote,

Et me pique ma biscotte.

J’ai réuni mes ancêtres

24 juin, 2018

« Salut mes ancêtres ! Je vous ai réunis pour vous dire que ça ne va pas du tout ! J’ai plein de défauts et c’est forcément vous qui me les avez légués. »

« Par exemple, toi, tu étais un des chevaliers de Philippe-Auguste. Qu’est-ce qui vous a pris à Bouvines en 1214 ? Vous ne pouviez pas réfléchir avant de vous lancer comme des imbéciles sur les anglais ? Vous avez pris une rouste et c’est bien fait ! Mais à cause de toi, j’ai toujours tendance à foncer avant de réfléchir ! C’est désastreux ! »

« Et toi, tu étais cardinal sous Henri IV. Je te signale au cas où ça t’aurait échappé que les ecclésiastiques n’ont pas à avoir de descendance. Je te signale aussi que ça me met très mal à l’aise quand je suis obligé de dire que j’ai un petit bout de cardinal dans mes veines. Les gens s’indignent. »

« Et toi le comte Machin ? Tu passais ton temps dans la cour de Louis XIV. Vous étiez payés à ne rien branler, à part jouer aux cartes et faire le beau. C’est une vie ça ? C’est à cause de toi que j’ai du mal à me lever le matin. Un paresseux ne fait que des paresseux ! »

« C’est toi, là… le palefrenier qui te cache, qui fut l’amant de Marie-Antoinette… C’est surement de toi que je tiens ma réputation de coureur de jupons. Forcément… quand on a un ancêtre qui a batifolé avec tout ce que la cour de Louis XVI comptait d’éléments féminins, on ne peut pas être très correct. »

« Qui est-ce que je vois là ? Un grognard de Napoléon. Je ne m’étonne plus d’avoir un caractère un peu ronchon !»

« Tiens ! Une demi-mondaine des années 1890. C’est complet ! Je ne savais pas que j’avais une grand-mère dans ce milieu-là. Ne nous étonnons pas de mes frasques à la limite de la moralité ! »

« Ah voilà du plus sérieux ! Celui qui est arrivé dernier dans le premier Tour de Fiance de 1905, à 8 jours derrière Maurice Garin. Les officiels n’ont même pas voulu te classer. C’est de toi que je tiens ma vocation de sportif raté ! Avant-dernier au marathon de Bécon-les-Bruyère ! De quoi j’ai l’air maintenant ? »

« Et l’arrière-grand père député en 1930 ? Un peu filou, l’arrière-grand-père ! Condamné pour avoir trempé dans les scandales financiers de l’époque ! Bravo ! Et comment je fais-moi, avec mes gênes de voleur et de magouilleur ?»

« Et le pépé ? Gendarme en 1950 ! Celui qui ne laissait rien passé dans son quartier ! Il parait qu’il a même été décoré ! C’est à cause de toi que je suis aussi pointilleux. Je te signale que ce n’est guère sexy. J’ai du mal auprès de mes conquêtes quand je prône l’ordre, le respect de la loi et des bonnes mœurs. Ça m’aurait arrangé que tu sois un peu plus décontracté. »

« Ah ! J’en viens à Papa ! Finalement tu as une lourde hérédité comme moi. Mais tu aurais pu éviter de passer tes soirées devant la télé avec tes copains à regarder les matchs de la ligue des champions !  Je fais la même chose et ça ne plait pas du tout à Josiane ! Finalement, si je divorce, ce sera de ta faute ! »

« Vous tous, vous vous rendez compte de ce que je vais transmettre à Jules ! »

Oui, chef !

23 juin, 2018

De son propre chef,

Le rédacteur en chef

Muni de son couvre-chef

Se rend au chef-lieu

Pour voir le chef-cuisinier

Qui a, derechef,

Réussi un chef d’œuvre

Pour le caporal-chef.

C’est un four !

22 juin, 2018

A Six-Fours,

Ce fourbe

Aux cheveux fourchus,

Mange de la fourme,

Derrière le fourré,

Malgré les fourmis.

Dans son fourbi,

Il y a une fourche

Dans son fourreau.

Vive le progrès !

21 juin, 2018

« Vous avez remarqué ? »

« Quoi encore ? »

« Plus c’est facile, plus c’est compliqué. Prenons un exemple : votre téléphone est supposé vous faciliter la vie. Eh bien maintenant, il comporte tellement de fonctionnalités que je mélange tout. A quand le téléphone qui téléphone ? »

« Oui, c’est vrai que vous, avec vos manières d’autrefois, vous êtes mal barré. Il faudrait prendre des cours de savoir-vivre moderne. »

« Et les modes de communication ? Vous vous y retrouvez ? Skype, Messenger, texto, Sms…Je ne m’en sors pas. Heureusement, j’ai toujours mon papier à lettres, mes enveloppes et mes timbres, mais est-ce que ça va durer longtemps ? »

« Vous vous plaignez tout le temps, alors que l’informatique vous facilite la tâche. »

« Euh… pas tellement. Avec tous les mots de passe qu’il faut retenir dès que je veux faire quelque chose, je ne m’en sors pas non plus. En plus, il ne faut pas utiliser toujours le même. Résultat : je note tous mes mots de passe dans un carnet, ce qui est strictement déconseillé. »

« Avec vous, on n’est pas sorti de l’auberge… »

« Est-on sûr que les informaticiens maîtrisent leur outil ? Vous avez vu qu’il y a un embouteillage dans la délivrance automatiques des cartes grises : trois mois pour avoir son document ! Dans le temps, on allait à la préfecture, on faisait peut-être la queue au guichet et c’était réglé en 15 jours ! »

« Bon, d’accord, il y a quelques ratés …  Vous allez encore me raconter que l’automatisation déshumanise les rapports sociaux. »

« Ben… Oui, plutôt. Je suis obligé de gérer mon compte en banque par Internet. Je ne sais même plus quelle tête à mon banquier. Vous trouvez ça, sympa ? »

« Bientôt, vous ne vous déplacerez même plus pour faire vos courses ! »

« Et si ça me plaisait moi de saliver devant le rayon charcuterie ? Comment faites-vous pour saliver devant votre écran. Et je ne vous parle même pas des caissières qui vont se retrouver au chômage et qui n’auront pas les moyens de s’acheter un PC pour faire leurs courses par Internet. »

« Vous voyez tout en noir. Et la voiture autonome, vous en pensez quoi ? »

« Encore un de mes petits plaisirs qui va disparaitre. Il n’y aura plus moyen de frimer au volant de sa voiture pour épater voisins et voisines. On ne pourra plus avoir les bagnoles pour sujet de conversation virils. »

« Eh bien, vous parlerez de choses intelligentes, ça changera ! »

« Vous ne vous rendez pas compte des dégâts, c’est comme si on nous supprimait le bon et le mauvais temps ! On ne pourra même plus dire n’importe quoi ! C’est inhumain ! »

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