Archive pour avril, 2018

Poupou…

6 avril, 2018

C’est épouvantable,

Mon pouls s’affole.

Mes poumons

Avalent de la poussière.

Sur le pourtour

De la poubelle,

Il y a des poux.

Vite, mon époux !

Pousse

La poussette !

Une belle peau

5 avril, 2018

« J’ai une belle peau. Vous avez remarqué ? »

« Oui. Il est vrai que pour vous, les femmes, c’est important, tandis que nous les hommes, on s’en fiche un peu. Au contraire, des cernes ou des rides bien placées peuvent nous donner la tête d’un vieux baroudeur, bien viril. »

« Encore un préjugé sexiste, vous n’arrêtez pas ! »

« Vous devez y passer une sacrée quantité de pognon dans tous vos produits : hydratant, raffermissant, gommant, et j’en passe. Le budget crème faciale est l’un des premiers du ménage. Tout ça pour quoi ? »

« Mais pour se sentir bien dans sa peau. C’est le cas de le dire. Vous savez quand même que votre peau se renouvelle tous les vingt-huit jours, j’espère. »

« Ah bon ? »

« Oui, vous auriez tout intérêt à vous demander ce que deviennent les cellules mortes qui vous donnent ce teint terreux. Un bon gommage vous ferait du bien. »

« Moi, j’ai un teint terreux ? »

« Oui et vos cernes sous les yeux. Je vous signale que ça ne fait pas viril du tout. On a l’impression que votre seule obsession, c’est de retourner vous coucher. »

« Et mes rides ? »

« Ben non… ça ne le fait pas. Il vous faut une bonne crème qui atténue les rides et qui vous rend le visage visiblement plus lisse. La peau est un organe en perpétuel mouvement et ne pas en prendre soin n’est pas un indice de décontraction. »

« Vous me voyez avec un masque beauté au concombre ? Si ça se sait au bureau, je suis viré immédiatement aux archives. »

« Il faudrait commencer par détoxifier votre corps. Visiblement, y’a du boulot. Une cure au jus de citron, ça vous irait ? Des chercheurs ont trouvé qu’il fallait aussi boire de l’eau chaude. »

« C’est gai votre truc. Et pour la bière, je fais comment ? »

« Vous évitez. Vous tenez à votre teint rougeaud et à votre panse proéminente ? Je vais vous donner les bonnes crèmes bon marché. Estimez-vous heureux parce qu’il y a des crèmes au caviar et à la poudre de diamant qui viennent d’apparaitre dans les magasins. »

« Dites tout de suite que je suis près de mes sous. On ne peut pas se contenter de se mettre des rondelles de concombre sur la figure comme ma mère ? »

« Les fruits, ce n’est pas mal, mais n’oubliez pas de bien nettoyer la peau avant toute manœuvre. Vu votre tête, vous n’êtes pas encore au niveau de la peau de pêche, mais enfin on peut progresser. »

« Quand je pense que mon père se passait un coup d’eau sur la figure… »

« Et vos points noirs, vous avez vu vos points noirs… Un vrai désastre… Il vous faut absolument utiliser un nettoyant à base de zinc… »

« Du zinc maintenant, avant ou après le concombre, avant ou après l’eau chaude… »

Un texte qui ne manque pas d’air.

4 avril, 2018

Vers

L’étang de Berre

Entre la mer

Et la terre,

Pauvre hère,

Je me terre.

Mais je suis en plein air.

C’est mieux que le RER.

Allons à Hyères,

Mon père,

Par le chemin de fer.

Fais-moi rêver !

3 avril, 2018

« Je vous trouve ordinaire. Finalement, vous êtes comme tout le monde. Ce n’est guère intéressant ! »

« Si je comprends bien, pour vous intéresser, il faut être dans l’excès. Je m’excuse de ne pas picoler tous les samedis soir. »

« Il ne s’agit pas d’être ivrogne, il s’agit de présenter une originalité. Je ne sais pas, moi… Aller au boulot à dos de chameau… Faire du ski en Ouzbékistan… »

« Vous vous trouvez originale vous… Comme toutes les filles, il faut faire n’importe quoi pour vous séduire. Moi, j’ai envie de rencontrer quelqu’un qui aime la normalité. »

« C’est très ennuyeux, la normalité. Vous allez au boulot, vous rentrez crevé, vous dites que vous êtes crevé, repas, un bout de télé, dodo… « 

« Peut-être, mais les gens normaux sont les plus nombreux. Donc si j’ai tort, nous sommes plus de 60 millions de français à avoir tort ! »

« Les 6 millions restant s’ennuient. »

« Et si je mets un chapeau comme Harrison Ford dans « A la recherche de l’arche perdue », ça pourrait être original, non ? »

« C’est un début, mais ce n’est pas assez. »

« Je pourrais apprendre par cœur le récital de Francis Cabrel et le chanter à tue-tête en entrant chez le boucher. »

« C’est-à-dire que j’ai bonne réputation chez les commerçants de mon quartier. J’aurais du mal à changer de boucher. »

« Bon, alors je vais écrire un livre d’un érotisme torride sur notre relation. »

« Papa et Maman ne le supporteront pas. Restons corrects. »

« Alors, il faut être original sans déranger personne pour vous intéresser ? »

« Voilà, je voudrais que vous soyez audacieux dans les limites de la normalité. »

« Votre truc commence à être compliqué. Donnez-moi un exemple. »

« Par exemple, allons aux Etats- Unis. »

« Tout le monde va aux Etats-Unis. »

« Oui, mais dans l’imaginaire européen, c’est encore une aventure. Un pays de tous les possibles. Les cow-boys, les buildings de New-York, les fortunes en dollars, les grands espaces, Mark Zuckerberg… Vous voyez le truc, quoi… »

« Evidemment, je m’excuse de ne pas avoir inventé Facebook et de trouver que les paysages de l’Aveyron sont très exaltants. »

« Pffff… J’espère qu’il n’y aura pas trop de circulation sur l’autoroute. »

Et à part ça ?

2 avril, 2018

Je suis paré.

Avec mon pare-balles,

Mon pare-soleil

Et mon par-dessus.

Je pars

Par monts et par vaux.

J’irai par-ci par-là.

Je vous en fais part

Sur mon fairepart.

 

Problème d’ego

1 avril, 2018

« Je suis bureaucrate. »

« Vous êtes content de votre situation ?»

« Oui, plutôt. C’est intéressant. Je ne bouge pas de mon bureau depuis lequel j’exerce une autorité sans partage, ça ne me coûte pas grand-chose et ça flatte mon ego. »

« Il doit être bien bas votre ego. »

« Oui, c’est pour ça que je dois en prendre soin. Dès son enfance, il a été blessé. Personne ne le prenait au sérieux. Maintenant, il se sent mieux. Il se gonfle d’orgueil parfois, je suis obligé de modéré son ardeur. »

« Vous avez raison, parce qu’un jour, vous n’aurez plus de bureau pour dominer le monde et vous vous trouverez en tête-à-tête avec votre ego. »

« C’est un souci, en effet. J’ai peur qu’il ne s’apprécie plus et qu’il tombe en dépression. On devrait pouvoir changer d’ego quand ça ne va plus. Une sorte de divorce, comme dans un ménage où on ne s’entend plus. »

« Non, ça n’existe pas. Une fois que vous l’avez-vous le garder. Faites attention qu’il ne tombe pas de trop haut. »

« Parfois, il me semble qu’il essaie de prendre ma place. L’air de rien, il me conseille de ne pas me prendre pour ce que je ne suis pas. »

« Ça arrive souvent, c’est un cas d’ego usurpateur d’identité. Il faut faire attention, certains egos sont si démesurés qu’ils se prennent facilement pour quelqu’un. »

« Et alors ? Dans ce cas, c’est donc le propriétaire qui se retrouve à la place de l’ego ? »

« Oui, ça peut être douloureux pour lui et son entourage, puisqu’il ne fait que ce que commande son ego. Il pourrait très bien par exemple vous empêcher de regarder le foot à la télé en vous démontrant qu’il ne s’agit là que de 11 guignols qui courent après un ballon. »

« Vous avez raison. C’est une grave maladie. Dorénavant je vais faire preuve d’humilité et de modestie. »

« Ce serait bien. Tout ego normalement constitué a horreur de ça. C’est comme si vous l’obligiez à rentrer dans sa tanière. Mais méfiez-vous ! Il reste tapi dans l’ombre prête à resurgir à la moindre occasion. »

« Le mieux serait que vous m’infligiez une blessure d’amour-propre pour l’obliger à se taire définitivement. Ce serait sympa de votre part. »

« Vous n’y pensez pas ! Un ego blessé peut devenir furieux, vous renverser et vous commander des choses que vous pourriez regretter. »

« Alors je fais quoi, moi, avec mon ego ? »

« Il faut le manager en finesse. Faites comme avec votre patron, débrouillez-vous pour lui donner l’impression qu’il est important pour vous, alors que vous n’en avez rien à cirer, et il vous fichera la paix. »

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