Bon ! Qu’est-ce qu’on fait ?

« Quand on voit tout ce que l’intelligence humaine a créé, il a de quoi être optimiste pour l’avenir : l’imprimerie, la Joconde, les Trois mousquetaires, le palais de Versailles, l’ordinateur, la télé, le téléphone portable… »

« Le problème, c’est qu’il n’y a qu’une élite de créateurs qui créent, les autres regardent. Ils, prennent le métro chaque matin et vont s’ennuyer ferme dans les entreprises. »

« Pour bien faire, il faudrait que chaque travailleur puisse exprimer ses potentialités créatrices quel que soit le domaine. Il se sentirait sûrement mieux. »

« Tout ça, c’est bien beau, mais quand Dumoulin me donne un dossier çà traiter dans les trois jours, je ne crée pas grand-chose. En mettant les choses au mieux, j’applique des règles.»

« Autrement dit, il a des millions de salariés qui abandonnent leurs facultés de création contre un bon salaire. »

« Vous exagérez ! Quand ils ont fini de travailler, les gens peuvent faire des choses intéressantes. »

« Comme regarder des émissions débiles à la télé ou alors aller hurler comme des crétins au stade municipal. C’est très valorisant. On se demande ce que fait le ministère de la Culture. »

« Je n’en sais rien, tout ce que je sais, c’est qu’il faut que je passe le prochain dimanche, chez ma belle-mère, ça va être gai ! »

« Vous devriez faire comme Dugenou qui voyage dès qu’il peut ! C’est instructif, ça. »

« Oui, enfin sauf qu’il a dormi trois jours par terre dans un aéroport asiatique à cause le grève des pilotes. »

« Bon, alors créez votre entreprise, ça se fait. »

« Pour payer des taxes au gouvernement, merci bien ! »

« Vous pourriez vendre des idées intelligentes pour les salariés qui en manquent après leur travail. Ce serait de l’after-work ! »

« Si je comprends bien, quand les gens sortent de l’aliénation de votre travail, vous voudriez qu’ils soient soumis à une autre injonction : celle de faire quelque chose d’intelligent. Et ceux qui ne veulent rien faire ? Je ne vois pas pourquoi il serait interdit de vouloir rien faire. Que faites-vous de la liberté individuelle ?»

« Bon d’accord, vous pourriez dans votre entreprise expliquer comment on glande. Un stage de glandouille serait surement très couru. »

« Vu comme ça, pourquoi pas. Je commencerai par un chapitre « Comment glander sans culpabiliser. »

« C’est vrai. L’auto-culpabilisation est le mal du siècle. Quand on bosse, on sent coupable de ne pas s’occuper de sa famille. Quand on ne fait rien, on se culpabilise aussi en pensant qu’on pourrait faire quelque chose. »

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