Archive pour février, 2018

Ah ! Dis !

7 février, 2018

Je suis en Picardie

Avec une maladie.

Chez Maddy.

Je n’ai pas un radis

Pour aller au paradis

Avec mon caddy.

Mardi,

Je serai ragaillardi,

Pour pêcher la sardine.

Hardi !

Le bonheur

6 février, 2018

« Vous avez l’air heureux. »

« Oui et alors ? »

« Ça ne vous gêne pas ? »

« Et pourquoi, ça me générait ? »

« Quand on n’est trop heureux, on risque de tomber dans la béatitude. C’est-à-dire une espèce d’état de contentement avec l’air niais. »

« Vous me trouvez un air niais ? »

« Pas encore, mais méfiez-vous. Quand on est heureux, on ne peut plus connaître une aspiration au bonheur, puisqu’on le connait déjà. La question c’est : après le bonheur, qu’est-ce qu’il y a ? »

« Euh… vous cherchez à me déprimer. Vous ne seriez pas un peu jaloux de mon bonheur. Par hasard ? »

« Non, je ne fais que le convoiter. Mon idéal serait de ne pas l’atteindre de façon à ne pas être confronté à un grand vide, une fois que je l’obtiendrai. »

« Si vous le cherchez, c’est bien que vous êtes jaloux de moi puisque je l’ai trouvé. »

« Etre jaloux, c’est un sentiment mauvais. C’est le sentiment que j’aurais si je voulais à tout prix votre avantage. Or, je suis sympa avec vous, je ne veux rien vous enlever de votre bonheur. J’en suis envieux, c’est tout. »

« Vous vous trompez, il y a beaucoup à faire après le bonheur. Par exemple, je peux atteindre la félicité éternelle. Vous vous rendez compte : le bonheur total, sans discontinuité, jusqu’à la fin. »

« Vous allez vous lasser. Je vous conseillerais plutôt le plaisir. C’est un état heureux momentané. Comme ça, une fois que le plaisir est passé, vous avez la joie de repartir pour une nouvelle conquête du plaisir. »

« Je vois : pour vous, le bonheur est un concept qui s’enfuit dès qu’on l’a attrapé. Il faudrait même l’aider à s’enfuir, pour avoir le plaisir de recommencer à courir après. »

« Exactement. Dans ces conditions, je vous conseille la volupté. »

« Qu’est-ce à dire ? »

« Une fois que vous avez le bonheur, vous vous roulez dedans avec intensité, pour vous en imprégner. Sinon, vous n’allez pas le connaître vraiment et vous pourriez renoncer à le poursuivre. Et là, pof ! Vous tombez dans la dépression ! »

« Vous avez raison. Depuis que je vous parle, mon bonheur s’est fait la malle. »

« Qu’est-ce que je vous disais ! La prochaine fois que vous le choper, dépêchez-vous d’en jouir au lieu de faire le malin. »

Salade de fruits

5 février, 2018

A Orange

J’ai pris une amende

En pleine poire.

C’est pour ma pomme !

Mais j’ai la pêche,

Je ne reste pas dans mon coin.

Je ramène ma fraise

Chez mon avocat

Qui n’est pas à la noix.

Un verre ?

4 février, 2018

Le ver Galant (hermaphrodite comme tous les vers) cheminait le long de la route à la recherche de son bien-aimé. Le ver se dirigeait vers le rond-point qu’il atteint vers midi.

Il y rencontra le ver Tige qui lui certifia n’avoir pas vu le ver Ité, mais il conseilla à Galant d’interroger le ver Dure qui passe son temps à musarder dans la verdure.

Le ver Dure réfléchit longuement, ce qui était difficile pour un ver, reconnaissons-le. Puis il dit que le ver Ité était peut-être partie vers le palais de Versailles, qui semblait l’attirer de ses milles feux.

Mais le ver Galant savait que le vers Ité était un ver vertueux. Il se tourna plutôt vers un mage, le ver Tical qui le reçut debout. Le ver regarda dans sa boule de verre. Il vit Ité en compagnie du ver Glas.

Le sang du ver Galant ne fit qu’un tour ce qui fut assez long, compte tenu de sa longueur. Le gars Glas ne raisonnait pas de travers. Néanmoins, le ver Glas le reçut assez froidement. Il certifia ne pas avoir vu Ité et dit qu’il allait sonner les cloches à ceux qui diraient le contraire.

Le ver Galant versa une larme. Chemin faisant, il croisa l’idiot du village, le ver Sot. Sot ne l’était pas. C’un magnifique ver roux. Il dirigea le ver Galant vers le vers Veine qui était connu pour avoir beaucoup de chance.

Le ver Veine sourit. On ne savait pas comment il s’y prenait, mais c’était un ver qui souriait. Il avait justement vu, dans la rue, son compère le ver Rue, qui avait aperçu le ver Ité le matin même.

Muni de ce précieux renseignement, le ver Galant remonta la rue, pour vérifier la version du ver Rue. Vers midi, il stoppa au bistrot pour boire un verre. Il y rencontra le ver Onique qui, parle plus grand des hasards, s’appelait Veronique. Il lui conseilla d’aller dans le parc. Le ver rouilla alors un moment dans le jardin municipal. En vain.

Le ver Galant croisa de nouveau le ver Dure qui jouait souvent au dur. Ce dernier compatit et conseilla à Galant d’interroger un curé, le Père Ver. En général, ce ver sait.

Le Père Ver dit qu’il connaissait la musique. La vers Ité était surement aller acheter de la laine. Car c’est un poète. Pour ce vers, laine est un mot qui rime facilement.

Galant se rendit donc chez sa sœur. Le ver Sœur lui indiqua le chemin du ver On, qui avait justement – par on ne sait quel miracle – des yeux vairons et qui vendait de la laine.

On bavait. Il salissait, c’était un ver salivaire. Ité avait acheté de la laine chez lui. Il avait dit qu’elle commençait un pull-over vert.

Galant en avait assez de ce calvaire. Il commençait à trouver cette recherche sévère, ce ver. Il rentra vers minuit, plein de dépit, vert de rage.

Le lendemain, le vers s’éveilla vers midi. Le vers prit encore un verre et mit ses verres qui ne lui servaient à rien. La vérité du ver Ité était difficile à établir. Vers midi, on toqua à sa porte, personne ne sait comment. Il l’ouvrit et trouva un pull-over vert sur le seuil, car c’était l’hiver.

La femme de Lucifer

3 février, 2018

Dans l’enfer

De Lucifer

C’est Jennifer

Qui est aux affaires.

Il la laisse faire.

Elle a une volonté de fer.

Lui est féru

De férias.

Quelle histoire mortifère !

Question

2 février, 2018

Sur le banc

De Jean,

Une dent,

Un gant,

Du sang.

Quand ?

Prenez du temps,

Les gens

Lents !

Un fantôme

1 février, 2018

« Bonjour, je suis votre fantôme. »

« C’est une plaisanterie ? C’est toi, Georges ? Arrête tes conneries ! »

« Non, ce n’est pas Georges. Je suis le vrai fantôme de la maison. On ne se connait pas bien parce que je ne reviens que tous les 100 ans. »

« C’est un scandale ! Quand j’ai acheté la maison, personne ne m’a signalé ce ‘léger’ inconvénient ! »

« Parce que vous trouvez que j’ai une tête d’inconvénient ? Si vous croyez que ça m’amuse de vous hanter dans ces conditions ! »

« Mais pourquoi ? Pourquoi les situations merdiques tombent toujours sur moi ! J’ai déjà la seule bagnole du quartier sur laquelle a chu un arbre lors du dernier orage ! »

« Ce n’est vraiment pas de pot ! Moi, c’est la faute du chevalier Mortifer. J’étais parti en 1100 et quelques en croisade avec le roi Louis, bien tranquille. Je ne pensais pas que Josiane allait se barrer avec ce faquin. »

« C’est vrai que ce n’est pas très sympa de la part de Josiane, mais est-ce bien une raison pour hanter les gens pendant 10 siècles ? »

« C’est plus compliqué. A l’époque, on n’était pas très cool dans ces cas-là. J’ai un peu assassiné le chevalier Mortifer pour lui reprendre Josiane, laquelle, très admirative est revenu à la maison sans moufter. »

« Vous vous en êtes bien sorti. »

« Pas tant que ça, parce que j’ai dû faire la seconde croisade, pendant laquelle, elle s’est enfuie avec la troubadour Balourd ! »

« C’était un sacré numéro votre Josiane. Intenable ! « 

« J’ai eu le regret de faire un sort à Balourd. C’était dommage parce qu’il jouait bien de la cithare et avait un joli filet de voix. Mais j’ai ramené Josiane à la maison. »

« J’espère que vous vous êtes arrêté de partir en croisade ! »

« Pensez-vous le chef de la troisième croisade, c’était Philippe Auguste ! Il n’était pas particulièrement sympa. Il m’a dit qu’il n’en avait rien à faire de mes problèmes de ménage et m’a prié de me ramener au galop ! »

« Oui, c’est comme mon patron d’aujourd’hui. Il ne comprend rien, c’est boulot-boulot ! »

« Donc, le mieux que j’avais à faire, c’était d’emmener Josiane avec moi. Ça a été un vrai calvaire. Elle était impossible en voyage. Bref, j’ai fait exprès de la perdre chez un petit sultan inconnu d’Orient. »

« Bien joué ! »

« Non, le baron Bouboule me l’a ramené en croyant l’avoir sauvé des griffes d’un terrible guerrier. J’ai dû le remercier, mais Josiane n’était pas contente. Elle s’est plainte de moi à sa mère, la vieille Bicoque qui était une vile sorcière, ce qui m’avait échappé puisque je refusais d’aller déjeuner chez ma belle-mère. »

« Et alors ? »

« Et alors, la vieille Bicoque, très remontée par sa fille ma transformé en fantôme éternel. Désolé ! »

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