Un fantôme
« Bonjour, je suis votre fantôme. »
« C’est une plaisanterie ? C’est toi, Georges ? Arrête tes conneries ! »
« Non, ce n’est pas Georges. Je suis le vrai fantôme de la maison. On ne se connait pas bien parce que je ne reviens que tous les 100 ans. »
« C’est un scandale ! Quand j’ai acheté la maison, personne ne m’a signalé ce ‘léger’ inconvénient ! »
« Parce que vous trouvez que j’ai une tête d’inconvénient ? Si vous croyez que ça m’amuse de vous hanter dans ces conditions ! »
« Mais pourquoi ? Pourquoi les situations merdiques tombent toujours sur moi ! J’ai déjà la seule bagnole du quartier sur laquelle a chu un arbre lors du dernier orage ! »
« Ce n’est vraiment pas de pot ! Moi, c’est la faute du chevalier Mortifer. J’étais parti en 1100 et quelques en croisade avec le roi Louis, bien tranquille. Je ne pensais pas que Josiane allait se barrer avec ce faquin. »
« C’est vrai que ce n’est pas très sympa de la part de Josiane, mais est-ce bien une raison pour hanter les gens pendant 10 siècles ? »
« C’est plus compliqué. A l’époque, on n’était pas très cool dans ces cas-là. J’ai un peu assassiné le chevalier Mortifer pour lui reprendre Josiane, laquelle, très admirative est revenu à la maison sans moufter. »
« Vous vous en êtes bien sorti. »
« Pas tant que ça, parce que j’ai dû faire la seconde croisade, pendant laquelle, elle s’est enfuie avec la troubadour Balourd ! »
« C’était un sacré numéro votre Josiane. Intenable ! «
« J’ai eu le regret de faire un sort à Balourd. C’était dommage parce qu’il jouait bien de la cithare et avait un joli filet de voix. Mais j’ai ramené Josiane à la maison. »
« J’espère que vous vous êtes arrêté de partir en croisade ! »
« Pensez-vous le chef de la troisième croisade, c’était Philippe Auguste ! Il n’était pas particulièrement sympa. Il m’a dit qu’il n’en avait rien à faire de mes problèmes de ménage et m’a prié de me ramener au galop ! »
« Oui, c’est comme mon patron d’aujourd’hui. Il ne comprend rien, c’est boulot-boulot ! »
« Donc, le mieux que j’avais à faire, c’était d’emmener Josiane avec moi. Ça a été un vrai calvaire. Elle était impossible en voyage. Bref, j’ai fait exprès de la perdre chez un petit sultan inconnu d’Orient. »
« Bien joué ! »
« Non, le baron Bouboule me l’a ramené en croyant l’avoir sauvé des griffes d’un terrible guerrier. J’ai dû le remercier, mais Josiane n’était pas contente. Elle s’est plainte de moi à sa mère, la vieille Bicoque qui était une vile sorcière, ce qui m’avait échappé puisque je refusais d’aller déjeuner chez ma belle-mère. »
« Et alors ? »
« Et alors, la vieille Bicoque, très remontée par sa fille ma transformé en fantôme éternel. Désolé ! »
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