Archive pour février, 2018

Des cas de figures

28 février, 2018

Kim

Est un kiné

Qui vit à Kiev

Avec son kangourou

Qui se nourrit de kiwis.

Il aimait les karaokés.

Il a été kidnappé

Par un khalife

En kayak.

Les délices de la vie

27 février, 2018

 « Moi, j’adore bien manger. Des plats bien de chez nous : une bonne choucroute, une grosse potée, un bon cassoulet… »

« Vous êtes fou. Vous voulez-vous suicider au cassoulet ? Je parie, en plus, que vous vous enfilez des pâtisseries crémeuses sans vergogne. »

« Oui, je n’hésite pas sur les desserts. »

« Eh bien, ça ne va pas du tout. Vous allez être malade, c’est sûr : obésité, cholestérol, diabète et tout ce qui s’en suit…. Je n’ai pas le temps d’aller vous rendre visite au cimetière, moi ! Reprenez-vous en mains. »

« Alors je fais quoi ? »

« Pas de sel, pas de sucre, pas de chocolat, pas de graisse, pas de plats préparés… »

« Je vois ce que c’est : pour vous, vivre c’est se priver. Et comment je fais moi pour gouter aux délices de la vie. »

« QUOI ? Les délices de la vie ? Et encore quoi ? La vie n’est pas délicieuse. Je parie que vous êtes du genre à vouloir goûter une bonne grasse matinée, le dimanche matin sous vos couvertures ! »

« C’est sympa, en effet. »

« Eh bien, non ! Ça n’a pas à être sympa ! Vous devez chausser vos baskets t souffrir en courant pendant trois kilomètres. Ou alors aller au marché et trainer votre peine entre les étals des marchands. Et pour les vacances vous faites quoi ? »

« Je me choisis un lieu agréable. Je peux me reposer, gouter aux joies de la mer ou aux plaisirs de la montagne. »

« Ça ne m’étonne pas ! Et va-z-y que je me la coule douce ! Non, d’abord pour gagner votre lieu de vacanaces en été, vous devez passer toute une journée à suer comme un bœuf sur l’autoroute. En hiver, il y aura trop de neige, donc vous devez passer au moins une nuit dans un centre d’hébergement, comme un SDF. »

« Et sur place, je peux quand même jouir des plaisirs… »

« Vous rigolez. Vous devez visiter des vieilles pierres dont vous vous fichez complètement. Ou alors prendre des coups de soleil très douloureux. Ou alors des champignons sur la plage. Au ski, une entorse du genou serait du meilleur effet. Vous avez le choix. »

« Qu’est-ce que vous me conseillez pour pouvoir aimer la vie ? »

« L’ascétisme. Refuser tous les prétendus plaisirs que les autres s’autorisent. Vous pourrez dans votre infinie sagesse, toiser de votre regard méprisant leur vaine agitation pour bénéficier d’un instant fugitif d’un contentement dérisoire et misérable. »

« En gros, je vais m’emmerder… »

Bafouillons

26 février, 2018

C’est une histoire épique qui pique.

Je manie la hache avec panache,

Car je suis un vieux briscard.

Mais ce n’est pas une vulgaire guerre.

Des mites dans la marmite !

Un camouflet de mouflets !

L’outrage me met en rage.

J’ai de la rancœur au cœur.

L’habit fait le moine

25 février, 2018

« Ça ne va pas du tout. Vous êtes habillez n’importe comment. »

« Ah bon ? Pourtant, j’ai un joli costard, une chemise blanche et une cravate assortie d’une légère fantaisie. »

« Vous avez tout faux, ça c’est pour les jeunes cadres dynamiques. Vous vous n’êtes ni jeune, ni cadre, ni surtout dynamique. »

« Bon, alors je vais mettre un pantalon en velours côtelé, une chemise à carreaux boutonnée jusqu’en haut et un gilet gris. »

« Vous n’êtes pas non plus un pépère à la veille de la retraite ! »

« Je suppose que je n’ai pas droit non plus à la casquette à l’envers. »

« Ça c’est pour les moins de 18 ans, habitués des commissariats de police. Et ne me sortez pas non plus, votre chapeau style Harrison Ford dans « Indiana Jones ». C’est ridicule, vous n’avez pas du tout le look aventurier. »

« Bon, alors, je pourrais peut-être essayer le jean usagé pour faire décontracté. »

« Sûrement pas. Vous n’êtes pas assez cool et puis vous avez passé l’âge de jouer au cow-boy. »

« Et ma grande écharpe rouge qui fait trois tours de mon cou, tout en s’envolant derrière moi dans le vent maraud de l’automne. »

« Vous trouvez intelligent de jouer au poète maudit ? Soyez réaliste. »

« Qu’est-ce que je mets alors ? »

« Un pantalon bon marché, un peu trop court pour bien montrer que vous êtes assez économe pour user vos vieilles affaires. »

« Bonne idée, comme ça on verra mes chaussettes Mickey, ça irait assez bien avec mon tempérament jovial. »

« Non, chaussettes sombres et sobres ! Vous ne devez pas passer pour le rigolo de service. Pour le pull, un truc pas trop classe. Propre, mais qui pendouille un peu. Mettez le même pendant plusieurs jours. Pour faire celui qui s’habille, mais qui n’a pas trop le choix. »

« Et ma parka bourrue ? »

« Non, ça pourrait vous donnez l’air sympathique. Plutôt l’imperméable avec une ceinture nouée n’importe comment à la taille, ça peut vous donner l’air inspecteur de police très sévère. »

« Pour les chaussures, je peux aller en baskets ?

« Encore vos crises de jeunismes. Non ! Vous devez mettre des souliers noirs classiques à la forme suffisamment effilée pour faire mal aux pieds. »

« Si je comprends bien, l’habit fait le moine, contrairement au dicton. »

« Oui, comme vous êtes n’importe qui, vous devez vous habiller comme n’importe qui, sans attirer l’attention par une originalité qui permettrait de vous classer. SI vous vous donnez un look jeune ou aventurier, vous trompez vos interlocuteurs sur votre nature réelle, c’est mal. »

Mesdames, messieurs !

24 février, 2018

Un suivez-moi-jeune-homme flotte

Sur le chapeau de la dame,

Mais ce n’est pas une femme-objet.

Elle est sage-femme.

C’est l’ex-femme

De l’homme-sandwich

Qui vend des croque-monsieur,

Et de l’homme-grenouille

Qui boit dans des dames-jeannes.

A notre rayon boulangerie

23 février, 2018

Sous les palmiers

Le sacristain

Chinois

En chaussons

Peint,

Puis contemple le croissant de lune,

Sa brioche

Et sa galette.

L’attaque du château

22 février, 2018

« Comment ça : vos caisses sont vides ? Vous n’avez pas de Trésor Royal ? »

« Non, désolé, nous n’avons que des dettes ! »

« Vous ne croyez tout de même pas que mon armée a attaqué votre royauté dans le but d’éponger vos dettes ? »

« Ce n’est pas le tout d’avoir une armée bien équipée, il faut aussi avoir un service de renseignements efficace. »

« Mais enfin… on est au 11 è siècle, il serait temps d’avoir une gestion moderne. Vous vous ne vivez qu’à crédit ! »

« C’est plus pratique, je rembourse un prêt avec l’autre, vous comprenez ? »

« Pas trop, non ! Si tout le monde vit à crédit, il n’y a plus moyen d’attaquer qui que ce soit, pour s’emparer des butins qui dorment dans les sous-sols des châteaux royaux. J’ai l’air de quoi, maintenant ? J’ai fait des frais pour monter cette expédition militaire… »

« J’ai bien une vieille catapulte pour vous rembourser. C’est une occasion de seconde main, mais vous pouvez en tirer un bon prix. »

« Et si je réduisais votre population en esclavage ? »

« Non »

« Et pourquoi ça, non ? »

« Ce n’est pas le tout d’avoir des esclaves, il faut les faire travailler. Et si vous faites travailler des esclaves, ils vont prendre le travail de vos gens, le chômage va se développer, les chômeurs vont se révolter. Vous voyez les problèmes … »

« Ou alors, je vous capture et j’exige une rançon… »

« Personne n’a le moindre sou pour la payer. Le dernier ministre des finances que j’ai nommé a préféré rentrer chez lui, puisqu’il n’y avait pas de finances à gérer. »

« Pfff… Vous n’avez même pas d’hommes politiques capables de faire semblant de gérer quelque chose. »

« Non, tout le monde s’en fout ! »

« Bon, je vais peut-être retirer mon armée, mais il faudrait me faire signe quand vous serez devenu riches. Je n’ai pas vocation à attaquer des pauvres. »

« Ne partez pas comme ça, je vous sens offusqué. J’invite vos soldats à boire un coup dans nos auberges. Et on se met d’accord pour dire qu’ils ont pillé la ville, tout en s’enivrant comme des brutes ! »

« Mais il n’y a rien à piller ! »

« On fait semblant ! On a de très beaux magasins de souvenirs ! On offrira un cadeau à chacun : une carte postale, un foulard, un pendentif… Ce sera sympa ! »

La noce de Marie

21 février, 2018

Mardi,

Marie

S’est mariée,

Dans la Marne

Près de la mare

Avant la marée.

On s’est bien marré.

Mais elle en a déjà marre.

Cours de grimaces

20 février, 2018

Bonjour ! Dans le cadre du doctorat de 3e cycle « Hypocrisie et fausseté », vous êtes inscrits dans le cours de grimaces.

La grimace est l’exercice qui consiste à transformer votre visage de manière à exprimer à votre interlocuteur ce que vous avez envie de lui exprimer.

Nous avons d’abord la grimace positive pour lui dire que vous êtes content de le voir, même si ce n’est pas le cas. Tirer légèrement sur les lèvres pour esquisser un sourire, pas un sourire béat, un sourire poli suffit, tout en n’oubliant pas d’ouvrir les bras.

Si votre vis-à-vis émet une blague qu’il trouve de bon goût, vous pouvez ouvrir la bouche tout en la dissimulant avec la main pour être bien élevé et exprimer votre hilarité : ah ! ah ! Vous pouvez accentuer le mouvement en ployant le corps en arrière ou sur le côté. De là vient l’expression : se tordre de rire.

Pour avoir l’air intéressé par ce que dit votre opposant, avancez le haut du corps vers lui. Vous pouvez prendre votre menton dans une main, puisque ses paroles vous plongent dans une réflexion profonde et salutaire.

Passons aux expressions négatives.

Votre invité vous parle d’une connaissance commune, appelons-le Dugenou (comme par hasard). Il en dit beaucoup de mal. Dans ce cas, soufflez entre vos lèvres pour exprimer le mépris que vous inspire Dugenou, ce qui mettra votre invité dans les meilleures dispositions.

S’il vous parle de madame Bougniol, la secrétaire de direction, allonger la bouche en cul de poule, tout en balançant la tête, pour signifier que madame Bougniol est une brave femme, mais que vous ne lui attribuez pas un crédit d’intelligence extraordinaire.

Votre vis-à-vis vous parle de ses ennuis de santé qui ne vous intéressent pas tant que ça, puisque vous avez assez des vôtres. Une mine dépitée est indispensable. Allonger le cou, hausser le sourcil, forme un « O » avec votre bouche. Vous vous intéresserez forcément à ce qu’il vous raconte.

La soirée s’avance. Votre invité qui est aussi votre voisin de bureau veut vous entraîner dans un complot contre Dugenou qui s’approprie tous les dossiers intéressants. Il faut de toute urgence adopter une mine sournoise de manière à lui laisser entendre que vous soutenez ses manigances. Penchez-vous vers lui, parler à voix basse, hocher de la tête.

Maintenant, vous êtes dans le bureau du patron pour recevoir vos instructions. Froncer les sourcils, mettez votre tête sur votre main le coude appuyé sur l’accoudoir et hocher encore la tête. Il s’agit de lui faire savoir que vous le comprenez bien, mais aussi que ces paroles sont particulièrement importantes. Vous n’auriez jamais pensé à ce qu’il vous dit. Son analyse va éclairer votre action d’un jour nouveau.

Vous êtes avec votre femme ou votre maîtresse. Une attitude empressée est attendue. Respirer vivement pour montrer votre émotion. Un sourire béat est de rigueur. Minauder n’est pas de trop.

Comment ? Une question ? Oui… vous avez raison, paraitre heureux, c’est ce qu’il y a de plus compliqué.

Dans les yeux…

19 février, 2018

Dans les cieux

Spacieux

Il y a des vieux

Dieux

Glorieux

Et radieux.

Dans ces lieux,

Pas de mafieux !

Des gens sérieux !

Adieu !

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