Causons !
3 décembre, 2017« Charles, vous marmonnez ! »
« Comment ça, je marmonne ? »
« Vous murmurez des mots dans la barbe que vous ne portez pas et on n’entend rien, si ce n’est qu’un léger ronronnement furtif. »
« Eh bien, vous, Georges, vous vous bredouillez ! C’est pire que murmurer, vous prononcez des mots tellement vite qu’ils s’entrechoquent, ils se montent les uns sur les autres et au final, on entend des sons, mais on ne comprend pas. »
« Ne vous en faites pas, c’est toujours mieux que Désiré qui, lui, balbutie. Vous vous avez l’air sûr de ce que vous dites, tandis que Désiré articule des syllabes qu’on comprend, mais le problème, c’est qu’il hésite, bute, se reprends sur chacune d’entre elles. Au final, il faut que son interlocuteur reconstruise son discours pour le comprendre ! C’est usant ! »
« Et vous avez déjà discuté avec Alphonse ? »
« Qu’est-ce qu’il a Alphonse, il balbutie aussi ? »
« Non, il bafouille ! C’est une espèce de mélange entre bredouiller et balbutier ! Alors, je ne vous dit pas le résultat ! Alphonse articule certes, mais très mal et en plus il n’enchaîne pas les syllabes, il hésite comme Désiré qui balbutie. »
« On pourrait le comparer avec Louison qui annone. »
« Bon, enfin on peut toujours parler avec Jeanne ! »
« Non pas du tout ! Elle, elle bégaye. Elle répète des syllabes et des mots ! Il ne faut pas se moquer, c’est une pathologie ! »
« Remarque, ce sont des gens avec qui on peut discuter. Ce n’est pas comme avec Boris qui pérore. Il est tellement long qu’on ne peut jamais en placer une ! »
« Avec Victor, par contre, on peut parler, les discussions sont interminables et sont en général sans intérêt. Ce sont des vrais palabres ! »
« La meilleur pour vous baratiner, c’est Louise. Elle parle beaucoup et j’ai toujours du mal à retenir quelque chose de son discours. »
« J’aime encore mieux Pauline. Avec elle, on peut parler de n’importe quoi. On sait dès le départ qu’on va dire des vétilles. Bref, c’est reposant : on papote. »
« C’est marrant quand deux personnes du peuple causent entre elle, elles bavardent. Quand ce sont des présidents, ils tiennent un entretien. Et quand c’est le pape, il accorde une audience. »
« Remarque je ne connais personne qui a papoté avec le pape. »
« Tu connais Mauricette ? Elle ne papote pas. Elle dit quand même n’importe quoi, mais elle n’a pas besoin de réplique : elle jacasse. »
« Et nous, là, on fait quoi ? »