Archive pour décembre, 2017

Un réglement de compte

31 décembre, 2017

« Vous préférez une claque ou un coup de poing dans la figure ? »

« Euh… ça demande réflexion. A mon âge, une claque c’est très humiliant. »

« Oui, mais ça fait moins mal qu’un coup de poing dans la mâchoire ? »

« Vous savez que quand certains reçoivent une claque, ils tendent l’autre joue pour en recevoir une autre. »

« Oui, mais ça c’est de la provocation gratuite, ce n’est pas très convenable. Si je vous envoie une claque, vous devez être tellement contrit que vous ne pouvez pas songer à me provoquer. N’inversons pas les rôles. »

« Je ne suis pas trop fanatique du coup de poing, ça fait très mal. Je suis également très réticent quant au coup de boule. J’ai un nez très intéressant, je n’ai pas envie qu’on le démolisse, ce serait du gâchis. »

« Bon, alors qu’est-ce que vous pensez d’un coup de pied au derrière ? »

« Et ma dignité, vous en faites quoi ? »

« Vous ne facilitez pas la tâche. Je pourrais alors m’attaquer à votre réputation. Médire de vous. Dans votre dos évidemment. »

« Là évidemment, c’est moins douloureux qu’une agression physique, mais c’est plus efficace sur le long terme. »

« J’espère que vous n’aurez pas le mauvais goût de contre-attaquer en disant du mal de moi partout. Ce serait indélicat. »

« Et quelle sorte de médisance envisagez-vous ? »

« Si je disais que vous êtes un peu porté sur l’alcool, le tabac, la drogue ? Ça vous conviendrait ? Ce n’est pas trop ? »

« Méfiez-vous ! Certains pourraient en déduire que je suis un bon vivant auquel cas votre démarche est contre-productive ! »

« Bon, alors je vais dire que vous êtes fourbe, sournois, menteur, hypocrite, indigne de toute confiance. Ce serait pas mal, non ? »

« Oui, ça commence à avoir bonne figure. Mais n’allez pas dire ça en haut lieu, la direction pourrait en conclure que je suis tout désigné pour être chef. »

« Je ne vais tout de même pas dire que vous êtes un homme honnête, franc, droit, ouvert… Ce serait trop méchant. Vous seriez privé de toute promotion pour un bon moment. J’ai envie de vous nuire, mais pas à ce point-là, tout de même. Restons humains ! »

« Je vous remercie de votre mansuétude. J’avais peur que vous disiez de moi que je suis un être sympathique ou cultivé. »

« Cultivé ! Vous n’y pensez pas. Un être cultivé dans les services, c’est le licenciement assuré pour faute grave ! Notre différend peut se résoudre plus pacifiquement ! »

Pas de hâte avec Cath

30 décembre, 2017

Prend date

Avec Cath

Qui est bath.

Tu mates

Ses nattes.

Ne sois pas fat,

Sinon ça se gâte,

Tu es fait aux pattes

Et tu la rates.

Garde à vous !

29 décembre, 2017

Regarde

Cette vieillarde

Ringarde

Et hagarde.

Elle bavarde

Avec la motarde

Fêtarde

Qui aime la moutarde

Picarde.

Roi fainéant !

28 décembre, 2017

« Sire, votre Majesté pourrait chasser. »

« Et pourquoi devrais-je aller embêter les animaux du bois, comte Dugenou ? »

« Parce qu’un roi, ça chasse, Majesté ! »

« Qu’en pensez-vous, Duc de la Bonbonnière ? »

« Il me semble que le comte Dugenou va vite en besogne, Majesté. Il faudrait tout de même que votre Majesté apprenne à monter à cheval pour ne pas qu’on rit d’Elle. »

« Quelqu’un rit de moi à la Cour ? Dois-je faire appeler le bourreau ? »

« Nul besoin, Majesté, le comte Dugenou et moi-même rosseront le premier impertinent qui se permettra de prendre sa Majesté comme objet de son hilarité. »

« Si votre Majesté n’entend pas chasser, il faudrait qu’elle se montre au peuple. Je rappelle à sa Majesté qu’elle doit incarner la puissance de l’Etat et l’unité de la Nation. »

« Le comte Dugenou a raison sur ce point, Sire. Si, à l’occasion d’une visite dans une manufacture, vous pouviez être éblouissant, ce serait pas mal. »

« C’est que je ne connais rien aux choses de l’industrie, mon cher Duc. Il ne faudrait pas que je sois surpris à poser des questions grotesques. »

« Sa Majesté pourrait alors présider quelques rencontres sportives. Il y a justement une rude joute cet après-midi, sur le terrain de croquet, entre les courtisans de sa Majesté. »

« C’est très ennuyeux le croquet. Je préfère me mesurer au bilboquet avec vous, comte Dugenou ! »

« Sa Majesté est en effet d’une habileté redoutable. Nous pourrions demander au poète, monsieur Duchmol, d’exalter la redoutable souplesse de son poignet. N’est-ce pas mon cher Duc ? »

« Je suis de cet avis, Sire. Nous pourrions exiger que monsieur Duchmol écrive une pièce en vers pour magnifier l’adresse de sa Majesté au bilboquet. »

« Ce serait plaisant en effet, mais Duchmol va nous demander des délais de fabrication. Nous sommes fatigués rien qu’à l’idée de l’entendre. Et puis en attendant, je ne sais toujours pas quoi faire ? Hein, comte Dugenou ? Proposez-moi quelque chose d’amusant ! »

« Sa Majesté pourrait animer une partie fine. De nombreuses jeunes femmes viennent d’arriver à la Cour. Il serait temps de les présenter à sa Majesté. »

« Comte Dugenou, insinuez-vous que je pourrais abuser de mon autorité sur de jeunes esprits farouches ? »

« Je crains que le comte Dugenou s’égare. Nous pourrions plutôt réunir le Conseil de sa Majesté, cela lui fera passer agréablement un après-midi. »

« Pff… Oui, mais enfin, je ne connais rien aux affaires du Royaume, mon cher Duc ».

« Aucune importance. Sa Majesté pourrait faire comme d’habitude. Elle inventera une nouvelle taxe, ça occupera tout le monde. »

Salon de l’auto

27 décembre, 2017

La dauphine

Limousine

Se tire

Avec la caisse.

Elle va faire la fiesta

Puis va jouer au golf,

Pendant que son jaguar

Fouille les poubelles.

Reyclage

26 décembre, 2017

« La croissance, c’est bien joli, mais à force de produire des objets, on va tous être submergés par la production de nos prétendues richesses. »

« Oui, il faut maintenant recycler les anciens objets. Je n’ai aucune envie de mourir étouffé sous une montagne de machines à laver. »

« Ou alors allongeons la durée de vie des équipements ! Ça ne va pas plaire à tout le monde, on va encore nous dire que nous sommes des anti-croissance. »

« Pas du tout. Les producteurs produiront moins, mais ils pourront se tourner vers l’industrie du recyclage. »

« Il y aura toujours des snobs qui voudront avoir une machine à laver neuve, avec les dernières technologies. »

« Vous avez raison, raison de plus pour diminuer le nombre de riches qui voudront le truc à la mode avec les dernières technologies. Il faudra que la pub démontre le charme qu’il y avait dans les cuisines des années 50. »

« Il faudrait aussi donner une priorité partout à ceux qui ont du matériel recyclé. Par exemple, dans les files du supermarché, ceux qui ont un frigo recyclé passeront devant les autres ! »

« Belle idée de réforme écologique ! Mais il faudra créer un corps d’inspecteurs des frigos pour labelliser les bons consommateurs. »

« En résumé, après une époque de forte croissance des biens et services, une époque de réparation des dégâts est en train d’arriver. »

« Je dirais plutôt une époque de renouvellements des objets. »

« Oui, mais une fois que votre frigo aura été recyclé trois ou quatre fois, qu’est-ce qu’il se passe ? »

« Les producteurs seront autorisés à produire un frigo neuf. Pour produire chaque nouvel équipement, il faudra que les entreprises obtiennent une autorisation spéciale. »

« Ça va faire du bruit votre réforme. »

« Et bientôt, l’industrie du recyclage va atteindre les hommes selon les mêmes principes. Dès qu’un organe n’ira pas bien, on vous le remplacera. Nous vivrons jusqu’à 120 ans. Le jour où l’homme aura été recyclé trois ou quatre fois, un couple sera choisi et aura l’autorisation d’en produire un autre. »

« C’est gai, votre truc ! Moi, je n’ai pas trop envie d’être recyclé pour avoir le plaisir de payer des impôts jusqu’à 120 ans. »

« Il faudra réfléchir à une réforme fiscale intelligente. A partir d’un certain niveau de remplacement des organes, vous ne serez plus vous-même. Donc, vous ne pouvez plus être taxé de la même façon. »

« C’est bien beau, mais j’aimerais bien conserver ma personnalité si attachante ! »

Cri-cri

25 décembre, 2017

C’est la crise !

Ce cri

Crissant

Des criquets

Dans la crique

Est crispant.

C’est critique !

Est-ce un crime ?

Sales gosses !

24 décembre, 2017

« On est des branleurs, Georges. On se fout de tout et de tout le monde. »

« Oui, on traîne comme des loubards qui n’ont rien à foutre de la journée. Je me suis fait un visage louche : je me fais peur à moi-même. »

« On n’a qu’à employer des mots à mode ou parler en émettant des onomatopées incompréhensibles pour les bourgeois. »

« C’est-à-dire qu’on a bac + 5, c’est difficile… »

« Alors regardons les gens d’un air sournois et rigolons sauvagement. Ils vont se demander pourquoi on se moque d’eux… »

« Ah ! Ah ! Très bon, Charles. Et nous on répondra qu’on n’en sait rien. »

« Et on leur fera part de notre nullité en leur demandant depuis quand il est interdit de se marrer comme des imbéciles dans la rue. »

« On pourrait ricaner en montrant du doigt des gens bien habillés, nous nous gausserions de leur façon de payer leurs impôts sans moufter. »

« Super ! On pourrait aussi faire à haute voix le procès de ceux qui s’en mettent plein les poches : les patrons, les exilés fiscaux, les ministres…  Avec beaucoup de sarcasmes. »

« Et la culture ! On est des sales gosses qui n’en ont rien à faire de la culture ! Tu as vu : il y en a qui lisent des livres sérieux dans le métro ! Vite moquons-nous ! « 

« … On pourrait les féliciter ironiquement pour la hauteur de leurs lectures, ce serait encore mieux. »

« Et si on traversait la rue en dehors des clous pour bien montrer aux autres qu’on n’a rien à faire des règles ? »

« Pas mal. Pour améliorer encore notre look, on pourrait jeter un regard plein de commisération aux automobilistes qui vont se sentir obligés de freiner pour éviter de nous passer dessus ! »

« Et si on s’asseyait sur le trottoir en jouant de la guitare pour que les gens sachent qu’on met la création artistique bien au-dessus de leurs petites affaires quotidiennes ? »

« Bien vu ! On ne sait pas jouer de la guitare, mais je vais apporter mon pipeau. On s’habillera n’importe comment pour faire croire qu’on revient de Katmandou comme en 68. »

« Il faudrait se laisser pousser la barbe et ne pas l’entretenir pour bien montrer qu’on ne respecte pas les habitudes bourgeoises. »

« Parfait ! Moi, je vais mettre mes tongs et ne pas me laver les pieds. On est des écolos : on ne gaspille pas l’eau pour des bêtises ! »

« Et si les gens nous demandent quel est notre objectif ? »

« Ah ! Ah ! On se fichera de la figure de tous ceux qui posent des questions ! »

La ballade du grec

23 décembre, 2017

Un gros bêta

Se balade nu

Près du delta.

En le voyant, ce matin tôt,

Un individu lambda

Par la curiosité mû

Fit

Un rot.

Le grand orchestre

22 décembre, 2017

En Saxe,

Cette cloche

Qui a des cors

Dine d’un plat de flageolets

Et boit dans sa timbale.

Puis, il plonge avec son tuba.

Flûte !

Il a mal garé sa caisse

Et se retrouve au violon.

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