Mon ego et moi
26 novembre, 2017Moi : Qu’est-ce qui ne va pas, encore ? Tu n’arrêtes pas de râler !
Ego : Je trouve que tu ne t’occupes pas assez de moi. Je ne me sens pas assez valorisé.
Moi : Parce que tu crois que j’ai le temps ? J’ai autre chose à faire que de valoriser mon ego.
Ego : Tu te rends compte qu’un ego qui ne se sent pas valorisé, ce n’est plus un ego.
Moi : Bon, alors dis-moi ce que je dois faire pour que tu te sentes flatté ?
Ego : Par exemple, si ta femme pouvait dire du bien de toi à ses copines, je me sentirais déjà un peu plus intéressant.
Moi : Comment tu sais ce qu’elle dit ?
Ego : Entre elles, elles se racontent toujours des horreurs sur leur mecs. Josiane pourrait dire que tu es exceptionnel, ça changerait.
Moi : C’est-à-dire que je ne suis peut-être pas exceptionnel. Et puis, les copines de Josiane, on s’en fout. Ne t’intéresse donc pas à ce que dit n’importe qui sur toi.
Ego : Et ta carrière ?
Moi : Quoi, qu’est-ce qu’elle a ma carrière ?
Ego : Tu stagnes.
Moi : J’en étais sûr ! Dès qu’on se donne à son travail avec abnégation sans forcément penser à être récompensé, l’ego souffre. On n’est pas à l’école maternelle !
Ego : Qu’est-ce que tu veux que je te dise ! Si tu avais une petite promotion, je pourrais faire mon malin ! C’est normal pour un ego.
Moi : Mon souci prioritaire, c’est de quoi faire manger ma famille et un toit pour l’abriter.
Ego : Eh voilà ! Tu ne vise que minimum vital ! Mais moi j’ai besoin d’être admiré ! Y compris par Josiane, qui elle, s’occupe de son ego !
Moi : Josiane a un ego ?
Ego : Oui, et il souffre si ton ego souffre.
Moi : Bon, c’est tout pour les revendications ?
Ego : Non. Tu pourrais être aussi excellent en un domaine. Pour le moment, à part prendre le métro pour aller au boulot, tu n’es pas bon à grand-chose. Prendre le métro n’a jamais été une spécialité artistique ou sportive.
Moi : Tu crois que j’ai le temps de me mettre au sport ?
Ego : Je n’en sais rien, mais j’ai envie d’être admiré pour ton corps irréprochable alors qu’actuellement tes chemises te boudinent.
Moi : Je ne sais pas pourquoi je te parle, ça se termine toujours par des vexations.
Ego : C’est bon signe, ça veut dire que tu es toujours conscient que tu as un ego.