Archive pour octobre, 2017

C’est clair !

31 octobre, 2017

« Nous nous sommes compris, n’est-ce pas ? »

« Non, pas vraiment. »

« Mais si, nous nous sommes compris à mi-mots. »

« Ah bon ? Comment fait-on pour se comprendre avec des moitiés de mots ? »

« Je suis complètement transparent avec vous, Dugenou. »

« Euh… c’est tellement transparent que je ne vois rien. »

« Vous avez sûrement compris le message subliminal. »

« Quand c’est transparent et subliminal, c’est un compliqué à comprendre. »

« Un homme comme vous sait lire entre les lignes. »

« Sauf qu’il n’y a pas de lignes. »

« Vous avez sûrement noté mon sourire entendu. Nous sommes sur la même longueur d’onde. »

« Je veux bien vous sourire, mais je ne sais pas trop pourquoi je souris. »

« Quand je vous ai fait un clin d’œil et que j’ai toussoté, l’affaire était entendue. »

« C’est-à-dire que vous clignez souvent et que vous êtes souvent pris de la gorge. On ne comprend pas forcément pourquoi. »

« Allons, allons, quand votre chien jappe, vous le comprenez, n’est-ce pas ? »

« Oui, mais lui, il me désigne ce qu’il veut avec sa patte. Vous n’avez pas de pattes, mais vous battez l’air avec les mains dans tous les sens. »

« Dugenou ! Vous me faites perdre mon temps : vous êtes en train de me dire que je ne dis rien ? »

« Surtout quand vous êtes embarrassé. Vous laissez les gens comprendre ce qu’ils veulent et s’ils ne comprennent rien, ils se font morigéner. »

« Allons, allons, avec un homme aussi fin que vous Dugenou, je pense qu’on peut se comprendre d’un simple coup d’œil. »

« J’aime bien avoir des explications quand même. »

« Pff… Je ne vais pas vous tenir la main. Soyons adultes. Vous voyez ce que je veux dire, hein Dugenou ? »

« Non, toujours pas !»

« Alors, il faut tout vous dire ! Pour un expert en communication, vous n’êtes pas tellement communicant. »

« Bon, clairement…. Qu’est-ce qu’on fait, monsieur le directeur ? »

« Qu’est-ce qu’on fait ? Comment osez-vous me poser la question ? C’est pourtant clair ! »

« Sûrement, mais j’ai encore besoin de détails. »

« Dugenou, je vous ai donné les grandes orientations, maintenant débrouillez-vous avec les détails ! Je ne peux pas tout faire dans cette maison !  Bon, là, j’ai un rendez-vous. Faites-moi un compte -rendu dès que vous aurez avancé. »

Oh ! Hisse !

30 octobre, 2017

A Cassis,

Ils sont six

Dont Narcisse

Qui se farcissent

Un exercice

Sur les abscisses

En mangeant une saucisse.

Pourvu qu’ils réussissent !

Pilosité

29 octobre, 2017

Le barbu dit qu’il appartient à une famille d’hommes célèbres. De Charlemagne à Sébastien Chabal en passant par Victor Hugo et le père Noël, les barbus sont des hommes qui ont un grand destin.

La barbe est un outil qui requiert beaucoup de soins, mais c’est la marque des hommes qui laissent une trace dans l’Histoire. Attention toutefois, il est d’usage aujourd’hui de porter une barbe faussement négligée de 3 jours : ça ne compte pas. A partir de 10 jours, il y a débat. Imagine-t-on ce qu’aurait pu écrire Karl Marx avec une barbe de 48 heures ?

En outre, la barbe agrémentée d’une pipe de bruyère confère à l’intéressé l’air d’un vieux sage qui dit des choses sensées qu’on a intérêt à écouter parce qu’elles viennent d’un homme pondéré qui a beaucoup vécu.

Bon… certes, les barbus comptent Landru dans leurs rangs, mais il était chauve.

Le moustachu réplique que la moustache est beaucoup plus amusante que la barbe. Elle donne au porteur un petit look canaille qui plait beaucoup aux femmes. De Georges Brassens à Salvador Dali, le moustachu est un rebelle.

Entre moustache en guidon de vélo (très amusante) et moustache en fer à cheval (énigmatique), cet accessoire capillaire permet à l’intéressé d’exprimer sa créativité. De plus, la possibilité lui est offerte de friser d’un geste élégant les extrémités de sa moustache, ce qui en fait un convive particulièrement attrayant dans les réunions mondaines.

Certes, des dictateurs et autres tyrans infâme se sont inclus dans le cercle glorieux des moustachus. Chassons-les.

L’homme aux sourcils fournis les fronce. On a toujours tendance à l’oublier quand on parle de virilité capillaire. Pourtant le sourcil fournit toutes sortes d’opportunités pour moduler à bon escient l’expression du regard.

L’intéressé peut tout à loisir faire part de sa colère, se montrer particulièrement sévère, ou au contraire – par un jeu subtil d’élévation – accentuer son admiration. De plus un regard malicieux ou coquin qui filtre sous un sourcil broussailleux peut faire plus facilement frissonner dans une assemblée féminine.

Les hommes aux gros sourcils souffrent de ne pas être affublés d’un qualificatif simple qui permettrait de distinguer facilement leur population comme les barbus ou les moustachus. Ils pâtissent également de compter moins de vedettes dans leur rang, d’autant plus que l’expressivité de cet attribut capillaire est parfois utilisée par les femmes.

Tout cela est bien beau, mais l’homme glabre s’énerve et n’entend pas en rester là. Certes, il n’est orné ni par une barbe, ni par une moustache, ni par des sourcils monstrueux, mais il se considère également charmant par la simplicité de son apparence. L’homme glabre a beaucoup d’ambition. Tel Jules César, il est de la race des séducteurs de reine, des guerriers glorieux et des grands vainqueurs.

Bon… Et puis nous n’oublions pas celui qui se fiche complètement de l’aspect de sa pilosité ou de son absence et qui ne dit rien dans son coin.

 

Tu veux un gnon ?

28 octobre, 2017

Mon compagnon

Bourguignon

Et grognon

Est mignon

Avec son chignon

Et ses lorgnons.

Il se nourrit d’ognons,

De champignons,

Et de quignons.

Il boit du sauvignon.

Allez hâlé !

27 octobre, 2017

A Bâle,

Pour cent balles,

Je vais au bal,

Dans la salle

Sous la halle.

Je râle.

J’ai la dalle.

Je me cale.

Ce n’est pas mal.

Cartes postales

26 octobre, 2017

« Dans mon quartier, la Poste a déposé une plainte contre vous ! »

« Ah bon ? Et pour quoi ? »

« Vous en êtes encore à écrire des cartes postales à la main et surtout à les envoyer, ça les dérange un peu. »

« Et alors ? C’est leur boulot. Je ne vais pas garder chez moi les cartes postales que je vous écris. »

« C’est que vous en écrivez beaucoup : à Noël, au jour de l’An, à Pâques, pendant vos vacances d’été. J’y ai droit chaque fois que vous vous déplacer. »

« Et alors, c’est sympa, non ? »

« Vous ne pourriez pas envoyer des mails insipides comme tout le monde, ça ne dérange pas la poste, moi non plus, je les range avec les mails publicitaires. »

« Je m’en fous. Vous mettez mes cartes postales sur la porte du frigo, avec la liste des commissions. Comme ça, vous êtes obligés de penser à mois chaque fois que vous allez boire un coup ! »

« Oui, mais je n’ai bientôt plus de place. Je vais être obligé d’en jeter. Ce n’est pas grave parce que vous allez toujours aux mêmes endroits. J’ai une vingtaine de vues de la plage de Palavas-les-flots, ce qui n’est pas très intéressant. »

« Vous ne tenez pas compte de la peine que je me donne. Il faut d’abord que je trouve un vendeur de cartes postales. A Palavas, il n’y en a plus qu’un qui conserve son stock de photos de plage rien que pour moi. »

« C’est sympa, mais s’il avait d’autres photos, je pourrais être intéressé… »

« Ensuite, il faut que je trouve un stylo. Dans mon sac, je n’ai que des stylos en fin de vie. Puis il faut que j’écrive quelque chose… »

« Si c’est pour me dire que vous passez de bonnes vacances …  J’attends avec intérêt la carte qui me dira le contraire. »

« Vous exagérez. Je vous informe aussi du temps qu’il fait. C’est important. »

« Remarquez, je suis le bulletin météo à la télé. »

« Ensuite, il faut que je retrouve votre adresse postale. Je ne m’en souviens jamais. Puis, je dois acheter un timbre après avoir arpenter les rues pour trouver un bureau de tabac. »

« Ils vendent encore des timbres pour cartes postales ? »

« Pas tous. Une fois que j’ai le timbre, il faut que je trouve une boite aux lettres qui ne soit pas complètement vandalisée. Vous comprenez le mal que je me donne pour conserver un lien social avec vous ? »

« Je reconnais que c’est toute une organisation. Je me demande encore pourquoi on a inventé les mails et les textos. Pour envoyer des messages de vacances, ça devrait être interdit. »

Une histoire d’oies

25 octobre, 2017

Quoi ?

Oui, c’est moi,

Je lève le doigt.

L’homme vit dans les bois,

Sans toit.

Il se nourrit de noix

Et de pois.

Que font le Roi

Et la loi ?

Restons modestes

24 octobre, 2017

« La notoriété ne m’intéresse pas tellement. »

« Comment ? Vous ne voudriez pas connaître la gloire ? »

« Pour que les gens m’interpellent dans la rue, en poussant des cris hystériques ! Merci bien ! »

« C’est pourtant très gratifiant d’être reconnu. »

« Pff… Il faudra que je parle à tous les journalistes avides d’interviews, en essayant de dire des choses intelligentes sur la vie. »

« C’est trop pour vous ?»

« Oui, en plus, il faudra que je fasse attention à mes tenues, que je sois propre, bien peigné et aimable avec tout le monde. Vous voyez un peu le boulot ! »

« Je vois. »

« Je suis déjà très populaire dans mon quartier et au bureau. Vous ne pouvez pas vous imaginer la vie que je mène. »

« A ce point ? »

« Oui, dans les boutiques, les gens m’attendent pour m’interroger sur le temps qu’il va faire ou la destination que j’envisage pour mes vacances. On ne me demande pas des autographes, mais enfin c’est tout juste… »

«  En effet, c’est intolérable ! »

« Au bureau, c’est pire. Les gens se groupent autour de la machine à café lorsque j’arrive. On me questionne sur ce que je fais de mes journées RTT ou alors sur le temps que je mets pour venir de chez moi. Parfois, certains éprouvent le besoin de me payer un café. »

« Quelle popularité ! »

« Dans les couloirs de l’entreprise, je suis obligé de circuler avec des lunettes noires pour qu’on ne me reconnaisse pas ! »

« Ce serait dommage. »

« Je suis assailli de coups de téléphone. Au moins 3 par semaine. Mon cousin Albert, sous prétexte de faire un tennis avec moi, n’arrête pas de m’appeler. Il a du mal à comprendre que je dois observer une certaine réserve ! »

« Quel jeune insolent ! Et les femmes, elles se jettent sur vous ? »

« Oui, ma patronne, c’est tous les jours, en faisant comme si elle avait des consignes à me donner importantes pour l’avenir de l’entreprise. Quant à ma boulangère, elle fait bien attention de me choisir une baguette pas trop cuite pour me faire plaisir. Vous voyez ce que je veux dire… »

« Pas tellement. Mais dans ces conditions, je comprends votre volonté de rester modeste ! »

Une mine

23 octobre, 2017

Affalé sur le zinc du bar

Georges rêve dans un sommeil de plomb.

Le mercure est haut.

Il bronze sur la plage.

Il a de l’argent,

A ne savoir qu’en faire.

Je me tais : le silence est d’or.

J’éteins la lumière.

 

L’histoire du voleur qui prenait tout

22 octobre, 2017

Grâce au vengeur masqué, le kidnappeur a été arrêté. Le kidnappeur, c’est celui qui s’emparait de tout ce qu’il trouvait.

Dans les entreprises, on l’a vu prendre toutes les pauses : cigarettes, syndicales, méridienne, massage, détente … Puis, pendant qu’il y était, il est aussi aller chez le peintre pour prendre la pose.

Chez le tailleur, il a pris des mesures sans lui demander son avis. Il faudrait le lui rendre pour qu’il puisse travailler.

Très lâche, il n’a pas hésité à aborder une personne âgée pour prendre sa retraite.

Devant la caserne, il a kidnappé le garde. Tous l’ont vu et ont dit la même chose : oh ! le méchant : il a pris garde !

Sur le trottoir, il a tenu des discours interminables. Les autres ne pouvaient pas en placer une. Il s’est emparé de la parole.

Puis, il est parti en direction de la gare. On espérait qu’il allait simplement emprunter la rue qui y mène. Eh bien, non ! Il a PRIS le chemin de la gare.

Là, dans les locaux de la SNCF, on déplore un vol. Il semble que l’individu ait pris une douche.

Finalement, il a changé d’avis. Plutôt que le train, il a détourné un bus. Les enquêteurs en ont la conviction : il a PRIS un bus.

L’affaire enfle. Elle aussi s’est mal comporté. Elle a pris des proportions importantes (qu’on a retrouvées nulle part).

Le commissaire s’est fâché. Il a succombé à la manie du voleur. Il s‘est emparé du problème dans ses bras et l’a serré contre son corps. Ses adjoints l’ont constaté : il a pris le problème à bras-le-corps.

Mais le voleur a continué à sévir. Il est arrivé chez sa cousine, dont il a kidnappé le père. Il a pris l’ascendant.

Le voleur était tellement bête qu’il s’est volé lui-même. Il a pris ses désirs et a cru qu’il s’agissait de réalités.

Heureusement, il a également volé une partie de son propre excédent puisqu’il était légèrement obèse. Il a pris son poids.

En croisant un gamin qui faisait ses devoirs, il lui a chouravé son cahier de maths. On se demande bien pourquoi. Grâce à Dieu, il a pris le problème à l’envers.

Il a interrogé un passant. Il n’a pas hésité à prendre son avis. Sans vergogne.

Puis, comble de malice, il a fait un trou dans le calendrier. Si bien qu’il ne comptait plus que 51 semaines. C’est lui, le voleur qui a pris une semaine.

Malheureusement, la police a du constater de nouveaux dégâts, le voleur s’était emparé de la fuite. Mais le vengeur masqué a rétabli la situation en commettant un nouveau larcin avant le voleur. Le vengeur a pris les devants.

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